L'un pour l'autre (Iwaizumi x Reader)

Chapitre 8

Un mois. Ça faisait un mois qu'Hajime était insupportable. Non, exécrable. Il ne sortait plus, restant cloitré dans l'appartement, pour étudier différentes techniques qu'il pourrait utiliser en match. Il m'avait même posé un lapin au moment d'aller voir Miroto.
À cela s'ajoutait les sauts d'humeur incontrôlables et imprévisibles dûs à la fatigue.

J'avais beau retourner le problème dans tous les sens, je ne trouvais aucune solution. Je me sentais impuissante, parce que je voyais bien qu'il souffrait en silence, mais il me repoussait à chaque fois, devenant un peu plus irritable chaque fois. Son état semblait se détériorer de jour en jour.

Heureusement, ce mois de calvaire se terminait. Nous étions la veille du match, au restaurant avec Tōru, Mattsun et Makki. Je voyais leur visages animés, mais leurs voix n'étaient que murmures. Je ne discernais aucun mot, bien trop préoccupée par mes pensées.

- Oh! Et voilà elle n'écoute plus. ronchonna Oikawa en claquant ses doigts devant mon visage.
- Hein? Tu disais? ruminai-je en voyant Hajime s'éloigner de notre table.
- Je crois qu'elle ne t'écoutait pas du tout capitaine. se moqua Makki.
- La pollution sonore, tu connais? balança Mattsun à l'intention de Tōru.
- Qu'est-ce qui te tracasse ma jolie? Je vois bien que t'es pas dans ton assiette. reprit Makki.

Mon regard se dirigea instinctivement vers Iwaizumi qui était parti régler la note.

- Oh je vois. Nous aussi on s'inquiète.
- Vraiment?
- Disons que je l'ai vu plus en forme que ça, et son comportement est bizarre en ce moment.

Mattsun me prit la main en signe de compassion, me faisant relever mon regard. Il me sourit tendrement.

- Excuse-nous. C'est en parti de notre faute. Il est à cran et se met la pression parce qu'il s'inquiète pour Oikawa et nous. Il ne prend pas son rôle de vice-capitaine à la légère. Lui qui dit « on gagne ou on perd à 6 », là il prend tout sur lui. Ne t'en fais pas, demain ça sera fini.

Je m'apprêtai à le remercier, quand mon regard fut distrait, et instinctivement, je tournai la tête en direction d'Hajime. Je le vis revenir vers nous, plutôt agité, frottant énergiquement son visage crispé.

- On rentre. grinça-t-il entre ses dents.

Et voilà, un autre saut d'humeur.

- À demain les gars, reposez-vous bien.
- À plus.
-Iwa-chan. lança Oikawa en tentant de faire passer un message.
-Hum... répondit-il sans grande conviction en faisant un signe de main.

Le trajet se fit dans un silence pesant et il me parût interminable.
Je calai ma tête contre la fenêtre en regardant le paysage défiler, jusqu'à arriver à l'entrée de notre résidence.

Machinalement, il gara la voiture devant notre appartement, sur notre place désignée.
Hajime ayant coupé le moteur, je m'apprêtai à sortir de la voiture quand il prit la parole, rompant enfin ce silence étouffant.

- De quoi vous parliez? demanda-t-il en se tournant pour me faire face.
- Avec qui? Les gars? Rien d'important. répondis-je, la main toujours posée sur la poignée.

Clic

Il est sérieux?

- Je rêve ou tu viens de verrouiller ma portière? lançai-je sèchement.
- Tu ne sors pas tant que tu n'as pas répondu. rétorqua-t-il sur le même ton.
- Je te l'ai dit, rien d'important.

De toute évidence, il était énervé et avec ses changements d'humeur, je voulais éviter de lui dire qu'on avait parlé de lui. Ce sujet était en quelque sorte tabou en ce moment.
Le problème, c'est qu'à la tête qu'il me faisait, ça se lisait sur son visage qu'il n'était pas du tout convaincu. Il commençait même à être à cran.