Le phœnix rouge rubis

Chapitre 5: Je te protègerais

Le doux visage de ma mère s'efface de plus en plus, laissant place au vide écrasant.

Je n'entendais plus que des voix comme venues de nulle part, me criant de revenir à la lumière. De ne pas m'évaporer, ni m'envoler.

Mais mon esprit était si perdu, n'arrivant plus à retrouver la douce lumière qui ouvrira mes paupières.

Et puis, j'entendis mon prénom, plusieurs fois. La voix semblait brouillée, comme si lointaine, mais je la reconnaîtrais entre mille. Cette voix grave mais si douce, me susurrant de revenir, de ne pas partir.

Natsu...

Pourquoi hantait-il mes pensées alors que moi même, perdue au beau milieu du noir, semblais dans le vague, démunis de tous souvenirs, appart sa voix, sa douce voix qui me hantait et me déséquilibrait.

Après la souffrance, la peur, la colère, je m'attendais enfin à être libérée, comme renaître de mes cendres. Mais les ténèbres m'entrainent de plus en plus dans les profondeurs du temps.

La colère pure faire place à cette colère qui vous hante, celle qui est là pour vous rappeler que vous ne savez pas tout de vous même, que vous avez en vous un corps étrangé, et laisse place au questionnement, au dégoût de ne pas pouvoir vous contrôler.

Mais que pouvons nous faire ? Appart attendre, attendre et encore attendre qu'une sorte de lumière nous réveille et nous montre la bonne voie ?

- Lucy !

Son hurlement de détresse me ramena au départ. Les larmes, comment pouvais-je pleurer dans un tel endroit ? Ou même la lumière n'arrivait pas à pénétrer à travers cette barrière brouillée ?

- Lucy, murmura-t-il cette fois, je t'en prie, ne me laisse pas, Lucy...

Il fallait que je me reprenne, je suis bien plus forte que ça. Je ne laisserais ni les ténèbres ni la colère m'emporter loin de ceux qui tiennent à moi, de ceux que je tiens entre les mains.

- Natsu... Soupirai-je enfin, reprenant tant bien que mal la situation en main, je suis là...

Mais personne me répondit, je pensais rêver, après tous ça, à quoi cela servait que je me réveille alors que personne ne m'attendait ?

- Mademoiselle Heartfillia si vous cherchez votre ami il est parti prendre un peu d'air, dit une voix féminine.

J'ouvris lentement mes paupières, d'abord aveuglée par la lumière du jour, qui, j'avais l'impression, avait disparu de mon champs de vision depuis bien trop longtemps.

- Natsu... Murmurai-je une nouvelle fois, observant tant bien que mal l'endroit où je me trouvais.

Des murs blancs, un plafond blanc. Tout semblait si blanc, bien trop blanc et brutal pour mes yeux revenant d'un endroit sombre, noir, bien trop noir à mon goût.

J'entendais les battements de mon cœur, surplombant un petit bip bip qui résonnait chaque deux secondes, indiquant sûrement que je n'étais pas morte et que je respirais encore.

- Vous êtes à l'hôpital, murmura l'infirmière du haut de ses longs talons blancs, habillait d'un sorte de tablier de cuisine blanc, un chapeau ridicule écrasant son chignon mal proportionné trônait fièrement sur le haut de son crâne, vous avez subi de nombreux chocs, en plus de vos brûlures au niveau des poignées et des chevilles.

Je pris une grande inspiration, déjà agacée par ce bruit incessant.

- Je vais chercher votre ami si vous le voulez, dit-elle en essuyant ses petites mains contre le tissu blanc, d'accord ?