Note de l'auteure :
Rien n'est définitif dans cette histoire. Peut-être qu'elle sera dé-publiée dans un mois, peut-être que je changerai le titre, la couverture, peut-être que je réécrirai tout, peut-être que je supprimerai un chapitre... Vous l'aurez compris, c'est une première version, un brouillon même puisque je n'ai pas fait de relecture, mais ce brouillon je veux commencer à le poster avant la sortie de la dernière partie de La Casa de Papel en décembre, parce que sinon (je me connais), je me dirai que ma petite histoire n'apporte rien à l'originale et qu'elle ne vaut pas la peine que je la continue, encore moins que je la poste. Alors elle sera peut-être bancale, étrange et mal ficelée, mais je m'amuse beaucoup à l'écrire, et si ne serait-ce qu'une personne ici l'apprécie, ça aura valu le coup de ne pas la laisser se perdre et disparaître dans mon ordi.
Alors si vous avez déjà vu la partie sortie en septembre, bienvenue dans cette histoire brute un peu brutale !
◘
Toute de noir vêtue, seuls ses yeux et ses cheveux clairs visibles, Chiara avait un air sombre et préoccupé. Ses cils noir intense battaient lentement au fil des mouvements de ses yeux en direction de tout son environnement, et sa queue de cheval haute se balançait faiblement lorsqu'elle tournait la tête. L'assaut allait bientôt être donné, elle entrait dans une intense concentration, elle répétait mentalement les mouvements, les tactiques d'attaque et de défense alors même que tout était devenu réflexe dans son cerveau, elle augmentait son attention, laissait son ouïe et sa vue analyser tout ce qui était à leur portée. Elle sentait son gilet pare-balles à chaque profonde respiration, mais cela ne l'agaçait pas ; elle le savait, il pourrait plus tard lui éviter d'être en incapacité de respirer.
« N'oubliez pas, commença le meneur de l'unité de Chiara. Ils n'en sont pas à leur premier braquage, surveillez vos arrières, soyez efficaces et prudents. On y va ! »
Et ils partirent en colonnes ordonnées pour entrer dans la banque d'Espagne.
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Les braqueurs étaient juste là, en train d'en découdre avec le groupe des forces spéciales envoyé pour reprendre le contrôle de la banque. Cependant, c'était assez mal parti pour cette élite de la police. Comme beaucoup en étaient convaincus sans oser l'avouer à voix haute, les braqueurs étaient trop organisés, leur coup avait été trop bien anticipé pour qu'ils soient incapables de repousser un assaut conventionnel préparé en peu de temps. Il allait sans doute maintenant s'agir de préserver l'honneur, de quitter la banque sans perte, sans blessés.
Chiara continuait d'avancer en restant à sa place au sein du groupe, en protégeant ses camarades qui progressaient devant elle et en essayant de mettre en difficulté les cibles qu'elle pouvait viser.
Soudain, le groupe d'intervention parvint dans un nouveau couloir, d'où ils aperçurent de nouvelles silhouettes rouges, trop nombreuses pour toutes appartenir à des braqueurs. Les plaintes apeurées étaient jusque là occultées par les tirs, mais elles s'élevaient maintenant suffisamment fort pour être perçues par les forces spéciales, sans qu'il soit possible pour autant de savoir quels masques cachaient l'effarement, quels autres dissimulaient la détermination ; les otages n'avaient pas pensé à lever les mains et à s'écarter les uns des autres pour être bien vus, ils bougeaient, reculaient, trébuchaient, restant tous rassemblés en une masse rouge et criarde qui ne permettait plus de distinguer des armes.
« Ne tirez que si vous êtes certains que ce ne sont pas des otages ! » hurla le chef de l'unité pour se faire entendre malgré les cris des fusils et des silhouettes masquées.
Les tirs des forces spéciales restèrent alors concentrés sur les trois braqueurs déjà repérés, mais ces derniers avaient eu le temps de s'abriter, et il était impossible de s'assurer que d'autres ne se cachaient pas parmi ou derrière le groupe d'otages. Soudain, un nouveau hurlement déchira l'air, cette fois pour mettre en garde contre une grenade qui venait de toucher le sol au centre du couloir. La formation des policiers d'élite fut rompue alors que tous étaient contraints de se disperser. Certains reculèrent dans le couloir, les autres coururent jusque dans la grande pièce pour tenter de se mettre à l'abri au sol ou derrière ce qu'ils pouvaient trouver. Chiara faisait partie de ceux-là, mais son chargeur se vida avant qu'elle soit parvenue en lieu sûr. Sans cesser d'avancer, elle laissa tomber au sol le chargeur vide pour en clipser un nouveau dans son fusil d'assaut, mais n'étant plus protégée par les autres membres du groupe, elle devint une cible facile, à découvert et momentanément incapable de tirer. Alors, ce qui risquait d'arriver arriva. Une balle l'atteignit et la stoppa dans sa course. Elle était toujours debout, mais pas encore assez loin de la grenade, qui explosa à ce moment-là. Chiara ne sut pas si la balle l'aurait fait tomber, car le souffle de l'explosion s'en chargea avant. Elle se retrouva propulsée vers le sol, qu'elle heurta avant de glisser sur trois bons mètres, laissant quelques éclaboussures de sang sur le parquet. Son arme à une petite vingtaine de centimètres devant elle, la pommette gauche appuyée contre le sol, Chiara était immobile et ses yeux aux longs cils noirs fermés, ses bras reposaient devant elle dans une petite flaque de sang en formation, ce qui ne fit qu'augmenter la nervosité des otages ayant assisté à cette scène.
◘
Le silence était revenu lorsque Chiara bougea de nouveau. Sa jambe droite se déplia lentement, sa tête obliqua légèrement vers le plafond, et ses paupière s'agitèrent avant de s'ouvrir enfin. Quelques otages remarquèrent ces mouvement furtifs, et des murmures soulagés se propagèrent au sein du petit groupe. Cependant, ces murmures attirèrent l'attention des braqueurs revenus à leurs postes, et Chiara perçut des bruits de pas précipités avant d'être parfaitement consciente à nouveau. « Elle est vivante ! Les gars elle est vivante ! », entendit-elle alors que deux silhouettes approchaient.
Chiara tendit aussi vite qu'elle le pouvait une main vers son fusil d'assaut, mais des doigts qui n'étaient pas les siens se refermèrent sur son arme avant qu'elle ne puisse l'atteindre, et elle sentit que son épaule droite était repoussée vers l'arrière, jusque contre le sol. Maintenant allongée sur le dos, elle voyait au-dessus d'elle le visage souriant d'une jeune femme aux cheveux courts et sombres, aux yeux pétillants, une jeune femme à l'attitude joviale contrebalancée par l'arme qu'elle pointait vers Chiara.
« J'en connais une qui a eu de la chance », articula lentement la braqueuse avec un air rieur.
Un ricanement échappa à la belle brune en rouge, puis elle tourna la tête pour s'adresser à trois de ses complices :
« Rio, va me chercher une trousse de premiers secours. Matías, ramène tes otages dans la bibliothèque, et Stockholm, fouille-la. »
Aussitôt, la dénommée Stockholm s'accroupit et retira à Chiara toutes les armes qu'il lui restait : arme de poing, couteau, grenades lacrymogènes, elle ne lui laissa rien. Stockholm gardait un silence de mort, pourtant ses lèvres prenaient presque vie en un sourire, sourire qui se dessina franchement quand la porte claqua derrière le dernier otage. À ses côtés, Tokyo souriait elle aussi de plus belle, et elle baissa son arme rapidement avant de la mettre en bandoulière.
« Bienvenue à bord, Reykjavík. »
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Une Partie de Loups-garous dans la banque d'Espagne - La Casa de Papel
FanfictionChiara s'apprêtait à entrer dans la Banque d'Espagne avec une unité des forces spéciales. Leur mission ? Déloger les braqueurs qui mettaient à rude épreuve les nerfs de la police de tout le pays. Elle se remémorait les consignes les plus importantes...