6. Le début des hostilités

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Il leur fallut moins de cinq secondes pour se mettre tous à l'abri. La riposte commença, mais Helsinki tirait à l'aveugle par-dessus la statue qui l'empêchait de fuir. Assez paradoxalement donc, la statue qui le maintenait là le protégeait pour le moment des tirs du commando, mais il devait maintenir la pression pour ne pas laisser le temps aux militaires de s'approcher de lui.

Pour des raisons évidentes, Reykjavík ne comptait pas essayer de rejoindre la position d'Helsinki, mais c'était tout autre chose du côté de Gandía : il était bien décidé à tuer le plus de braqueurs possibles, et il approcha rapidement sans surveiller son flanc droit. Et une salve de balles s'abattit sur sa position. Il s'effondra dans un grondement sourd de douleur, ce qui gonfla de joie le cœur de Reykjavík. L'affrontement avait duré moins d'une dizaine de secondes, et il était déjà au tapis cet abruti.

« Coups de feu à trois heures ! » lança Sagasta tout en se dirigeant vers la silhouette affalée au sol à quelques mètres d'Helsinki.

Et en effet, derrière la barricade qui avait coûté cher à Helsinki, des armes noires étaient posées, activées par plusieurs paires de bras couverts de tissus rouges. Reykjavík reconnut Rio, Bogotá et Palerme. Ils avaient eu le temps de se mettre en place dans le musée, et Reykjavík fut soulagée ; elle avait l'impression d'avoir été utile, car sans son intervention, ils seraient peut-être encore en route, Gandía aurait peut-être eu le temps de tuer Helsinki avant leur arrivée.

« Reculez ! ordonna le commandant alors que les membres de son équipes ripostaient pour contraindre les braqueurs à cesser leur offensive. Vite, mettez-vous à couvert ! »

Il avait littéralement ramassé Gandía, et il le traîna avec lui jusque sous la coursive encadrant la salle de réception, où le reste du commando – et Reykjavík – était déjà retranché.

Cependant, ils n'étaient pas à l'abri, comme ils durent bien le constater lorsqu'un éclat de lumière orangée traversa la pièce jusqu'à un mur trop proche d'eux. Reykjavík eut à peine le temps de fermer les yeux avant que la roquette n'explose, mais le projectile était par chance trop loin pour blesser la blonde infiltrée, et seule une vague brûlante désagréable l'atteignit, ainsi que de la poussière dont elle se protégea avec son bras gauche. Dès que le nuage de poussière fut un peu retombé, elle rouvrit les yeux, et même si quelques cendres déposées sur ses cils noirs gênèrent un peu sa vision, elle constata rapidement que tout le monde n'avait pas eu autant de chance qu'elle.

Après le tir de roquette, le silence se mêla à la fumée, à la poussière et aux quelques flammes qui grignotaient certains morceaux de meubles, et Reykjavík en profita pour prendre quelques profondes inspirations pour tenter de faire redescendre l'adrénaline d'un cran.

« Maintenant ! » entendit-elle crier au loin.

Trois silhouettes rouges traversèrent alors la salle de réception, accompagnées par les tirs d'un militaire qui ne parvint pourtant pas à atteindre ses cibles avant qu'elles ne soient à l'abri derrière l'imposante statue qui compressait la jambe d'Helsinki. Toujours immobile et accroupie contre le mur derrière elle, Reykjavík remarqua que la femme sur sa gauche quittait sa cachette, et elle la vit s'estomper dans la fumée. Elle avait sans doute profité du retour du calme pour partir à la recherche de blessés. Et en effet, Reykjavík la vit revenir en marche arrière, traînant un corps inerte aussi vite et efficacement que possible, le souffle rendu court par l'effort. Un peu plus loin, le commandant Sagasta criait son nom, et la militaire répondit une fois de nouveau contre le mur :

« J'entends rien commandant, annonça-t-elle alors à voix haute. Tosco est blessé. »

Un bruit sourd résonna alors qu'une statue tombait par terre un peu plus loin, et Arteche commença à s'occuper de son camarade blessé.

Une Partie de Loups-garous dans la banque d'Espagne - La Casa de PapelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant