14. Descente aux enfers

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Finalement, les braqueurs vinrent à bout de la porte blindée. Dès que le lourd morceau de métal découpé toucha le sol, Ramiro ouvrit le feu afin d'empêcher la bande de voleurs de traverser l'ouverture, et Reykjavík l'imita. Après cette rafale dissuasive, les deux préposés à la défense de la salle de réception laissèrent le silence s'installer quelques instants ; personne n'osait pour le moment s'aventurer ni dans le passage ni derrière, mais bientôt un fusil d'assaut dépassa et commença à faire feu un peu au hasard dans la vaste pièce jonchée de débris. Ramiro et Reykjavík furent contraints de s'abriter malgré la faible précision des tirs, et ils surent que les braqueurs étaient en train de commencer à entrer. Et, en effet, lorsque les tirs cessèrent et que les deux défenseurs purent se redresser pour ouvrir de nouveau le feu, trois silhouettes rouges venaient de se cacher derrière des pans de murs et des blocs de pierres. Reykjavík attendait son moment, et lorsque les échanges de tirs eurent duré un peu, elle décida que c'était maintenant. Penchée derrière sa statue protectrice, yeux plissés pour ne pas être trop gênée par les poussières grossières qui volaient à cause des balles criblant d'impacts les objets alentours, la fausse agent des forces spéciales posa son fusil en appui contre le bloc de marbre, et elle saisit le pistolet accroché à sa jambe droite.

« Hé, Ramiro ? » appela-t-elle.

Le militaire pivota la tête vers elle au moment où elle armait le pistolet, et avant qu'il ait pleinement compris, Reykjavík le visait, et elle pressa la détente.

Les braqueurs postés de l'autre côté de la salle cessèrent le feu, et lentement, Reykjavík se redressa, main gauche en appui sur la statue de marbre. Elle croisa le regard de Lisbonne en premier, et les armes se baissèrent doucement vers le sol. Reykjavík rangea son pistolet, le cœur battant, et elle récupéra son fusil encore posé contre la barricade de fortune. Tout en passant la sangle autour de son épaule, elle enjamba la statue, et elle s'avança vers le centre de la grande salle de réception, tout comme Lisbonne et Palerme. Bogotá, quant à lui, prit la direction de la barricade qui avait abrité Reykjavík ainsi que le militaire, sûrement pour vérifier que ce dernier ne se relèverait pas. Après tout, Bogotá avait seulement entendu le coup de feu, il ignorait où le membre du commando avait été touché.

« Bien joué, Reykjavík », fit Lisbonne en posant une main sur l'épaule de la blonde aux yeux gris.

Reykjavík lut dans le regard de l'ancienne inspectrice que son compliment ne s'appliquait pas tellement à ce qu'elle venait juste de faire, et l'infiltrée le comprenait très bien : elle venait de tuer quelqu'un, et même si c'était nécessaire, il n'y avait rien de glorieux là-dedans.

« Oui, c'est du beau boulot », la félicita pourtant à son tour Palerme tout en lui donnant une tape amicale au niveau de l'omoplate gauche.

Reykjavík répondit par un bref sourire, mais elle reprit son sérieux rapidement, consciente qu'ils n'étaient pas sortis d'affaire.

« Les autres sont descendus par le monte-charge, je sais pas où en sont Manille, Tokyo et Denver, mais il faut aller les aider », s'inquiéta la braqueuse sous couverture.

Bogotá rejoignit le petit groupe en combinaisons rouges, et Palerme et Lisbonne hochèrent la tête pour assurer à Reykjavík qu'ils étaient conscients de cette nécessité.

« Où est-ce qu'ils en sont ? s'informa Lisbonne en relâchant l'épaule de Reykjavík.

— Il y a eu deux morts dans la cuisine, et il n'y a plus de blessés grave, j'ai descendu le dernier... », répondit l'infiltrée. Elle jeta un bref regard en direction de la barricade derrière laquelle reposait Ramiro avant de continuer. « Je crois qu'Arteche n'a plus de munitions qui correspondent à des armes longues, j'ai vu qu'elle était passée à des armes de poing. Mais sinon je n'ai pas l'impression qu'ils manquent de matériel ou de motivation.

Une Partie de Loups-garous dans la banque d'Espagne - La Casa de PapelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant