Samedi (2)

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Pdv Oikawa
À peine la porte de ma chambre passée, elle se met à m'embrasser.
Je la laisse faire.
Elle ferme à clef, laisse traîner ses mains sur mes bras, puis ma taille, et s'allonge sur le lit en riant. Mon lit.
Je prends sur moi et serre les dents. Elle se tient là où se tenait Iwa.
Elle va faire disparaître son odeur.
Elle va le faire disparaître.
Je me mets au dessus d'elle.
Ce n'est pas moi qui écartera les jambes, aujourd'hui.
Ni demain.
Ni n'importe quel autre jour.
Je lui retire son tee-shirt.
Sa peau n'est pas entièrement nue. Il faut encore que je désagrafe son soutien-gorge.
Elle a de la poitrine. Même si elle n'en a pas énormément, elle en a.
Iwa n'en avait pas, et ça m'allait aussi.
Ça m'allait très bien.
Je la regarde. Elle sourit.

- Je t'aime, Oikawa !

Pourquoi elle me dit ça ?
Ce n'est pas à elle de le faire.
Et sans que je le lui demande ?
Est-ce qu'elle dit la vérité ? Ça sonne faux. Elle veut se servir de moi ?
Elle sait que je ne l'aime pas en retour ?
Elle essaye de faire quoi, de me vendre son corps en échange d'un peu d'affection ?
C'est pitoyable.
C'est exactement ce que je faisais.
Et si j'en avais l'occasion, c'est ce que je ferais encore. Probablement.
Pitoyable.
Je dépose un bisou sur son cou.
Elle soupire doucement.

- Est-ce que... T'es vierge...?

Elle fait non de la tête.
Au moins, elle ne m'en voudra pas trop.
Elle passe ses doigts fins sur moi.

- Je suis chanceuse de sortir toi!
- Hein ?
- T'es sportif, doux, et beau, aussi. Tout ce qu'il faut, quoi !

Pourquoi elle est si enjouée ?
Elle a dit que j'étais beau?
Dis le encore.
Dis que je te plaîs.
Fais moi me sentir bien.
Elle m'embrasse.
Je lui enlève ce qu'il reste de ses vêtements. Mes doigts descendent lentement.
Dès que je commence à les bouger, elle se met à gémir.
Elle est bruyante. Iwa ne faisait pas autant de bruit. Il ne faisait pas de bruit du tout, ou presque.
Est-ce que c'est parce qu'il n'aimait pas ?
Non, il ne l'aurait pas refait, sinon.
Ou peut-être qu'il le faisait uniquement parce que je le forçais...
Putain, je ne devrais pas penser à lui alors que je le fais avec elle.
Est-ce que lui aussi pensait à quelqu'un d'autre ?
Est-ce qu'il imaginait que mon corps n'était pas le miens ?
Je l'embrasse.
Je veux qu'il revienne.
Mes doigts sont remplacés. Mes hanches se mettent en mouvement.
J'accélère.
Je veux le sentir contre moi.
Ma respiration devient plus forte.
Je veux...
Elle jouit. Moi non. Tant pis.

- Wow, t'es vraiment doué, Oikawa...

Je me laisse tomber à côté d'elle.

- Ah ouais ?
- Ça ne m'étonne pas, tu excelles partout sans problème...
- Pas faux.

Sans problème ?
Mes heures passées à faire des services, à revoir les matchs, à travailler ? Ça ne compte pas ?
C'est...
C'est normal.
C'est juste la base quand on fait une activité. Et je ne suis même pas à fond.
Je peux faire mieux.

Pdv Iwaizumi
À la nuit tombée, je rentre chez moi.
Ils se sont calmés, maintenant.
Je vais discrètement dans ma chambre et ferme à clef.
Dans ma salle de bain, je récupère un rasoir neuf et me laisse glisser au sol. 
Qu'est-ce que je fais, putain ?
Je sais que c'est mauvais. Mais une petite voix me chuchote que, peut-être, ça peut aider. Je sais que ça ne peut pas. Mais, dans le doute, autant essayer.
Je lâche un petit rire avant de sentir les larmes monter.
Je ne dois pas pleurer.
Je dois être fort.
Je prends une grande inspiration et baisse légèrement mon pantalon.
Je sais exactement où les gens regardent.
Les bras, les cuisses, parfois.
Mais les hanches ? Qui pourrait voir ?
Personne.
Ce sera d'une facilité déconcertante de dire que tout va bien.
Non, tout va bien aller.
Tout ira bien.
Un trait.
Je soupire.
Ça ne me fait même pas mal...
Plus fort.
Un trait.
Un trait.
Un trait.
Un trait.
Ma tête se vide.
Un trait.
Encore.
Un trait.
Plus profond.
Un trait.
Les plaies sont fines. Je passe mon doigt dessus : du sang s'étale.
Bien.
C'est bien.
Je passe à l'autre côté.
Je veux aller bien.
J'ai besoin d'aller bien.

Pdv Oikawa
Elle reste dormir.
Elle se colle contre moi.
C'est insupportable.
Je déteste ça.
Son corps... Commence déjà à me répugner.

- Yoko, tu dors ?
- Mmh...
- T'as le numéro d'Iwa ?
- Qui ?
- Iwa. Iwaizumi.
- Ah, lui. Non.

«Lui».
J'ai failli oublier qu'il n'était pas aussi important aux yeux des autres qu'aux miens.
Je remonte les draps sur mon nez.
Il y a encore son odeur.
Je ferme les yeux.
Yoko m'enlace par derrière.
J'ai juste à imaginer que c'est lui.
J'ai juste... Je me redresse lentement. Elle dort. J'ai envie de le voir. Peut-être qu'il accepterait de jouer un peu au volley ? J'enfile une veste, attrape le ballon, le fourre dans un sac et sors. Je cours.
Putain.
J'y arriverai pas. Je ne peux pas. Je veux rester avec lui. Je cours plus vite. Mon genou me relance. Peu importe. J'accélère. Je veux le voir. Je trébuche et tombe. J'ai l'air si con... J'arrive devant chez lui. La fenêtre de sa chambre est allumée. Il laisse ouvert, normalement. Je pousse les carreaux du bout des doigts et me faufile dans la pièce. Il n'est pas là. La salle de bain est fermée et éteinte. Je n'entends aucun bruit. Je frappe à la porte. Elle est fermée à clef, il doit y être. Même si c'est éteint.

- Iwa ?

Il ne répond pas.
La douche n'est pas en marche.

- Iwa ?

Il m'ignore sûrement.
Il m'avait prévenu que c'était fini.
Je m'assois sur son matelas et laisse mon regard se balader.
Ce cadre.
Il a toujours cette photo.
J'attrape un marqueur rouge et nous entoure d'un cœur.
Tu sauras que je suis passé, Iwa. Je traîne un peu, soupire, me résigne à ressortir.C'est tellement facile d'entrer ici, c'en est effrayant. A croire qu'il veut qu'on s'introduise dans sa chambre. Les mains dans les poches, je marche. Je n'ai même pas pensé à laisser un mot. Pour dire quoi ? Je soupire et donne un coup dans un caillou. Je ne me sens pas fatigué. J'ai besoin de bouger. Je vais jusqu'au parc. Il y a des toilettes publiques à côté. Je peux faire rebondir le ballon sur le mur extérieur. Je le sors de mon sac. Il fait sombre, je ne vois pas grand chose.
Je le lance et frappe.
Encore.
Encore, et encore, et encore.
Bientôt, le soleil se lève. Je suis à bout de souffle. Je peux continuer.
Je n'ai pas pris mon portable en partant. J'aurais peut-être dû, Yoko va s'inquiéter. Rien que pour ça, je devrais rentrer.
Je me retrouve devant ma porte et m'assois.
Ça va bientôt être l'heure de se réveiller, de toute façon. Je n'aurai qu'à dire que je suis parti courir, comme tous les matins. Ce qui n'est pas faux, au final.

- Oikawa ?

Qu'est-ce que je disais ? Elle est déjà debout.

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Heyo! Je fais juste une petite apparition parce qu'on est BIENTÔT À 400 ABONNÉS, MERCI BEAUCOUP !!!
Voilà, c'est tout. A part ça, prenez soin de vous, hydratez vous bien (avec de l'eau), mangez bien et tout et tout ! Merci à tous de lire ce que j'écris, de me suivre ici, sur insta et tiktok et de discuter avec moi, ça me fait super plaisir !!
Passez une bonne journée !

You're mine [Iwaoi] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant