Il courait dans cette forêt sans s'arrêter en ne voyant pas la fin de sa course effrénée. Il sautait par-dessus les troncs, enjambait les racines et fonçait dans les branches qui se dressaient sur son passage. L'épinéphrine¹ qui parcourait ses veines lui faisait oublier que son corps était parsemé d'égratignures et de blessures peu profondes. Mais il ne pouvait pas se stopper, ses jambes ne lui permettaient pas.
Il fuyait donc à en perdre haleine en slalomant entre les arbres. Sa respiration se faisait plus saccadée, son visage était rougi par l'effort et son torse montait et descendait de plus en plus vite. Ses jambes n'étaient même plus utilisables, Harry ne tenait que grâce à l'adrénaline présente dans son corps. Et ses chevilles n'avaient plus un centimètre carré de peau visible, peintes de sang et de terre.
Il ne savait même pas où il allait, il continuait seulement de courir toujours tout droit sans faire attention à la destination qui l'intéressait peu, il n'avait qu'un seul objectif : fuir la mort certaine à ses trousses.
Puis d'un seul coup il n'y avait plus rien. Plus il continuait sa course et plus il faisait sombre, jusqu'à atteindre un monde fait entièrement de noir. Le paysage d'une forêt s'était transformé en néant le plus simple mais aussi le plus profond. Il n'y avait pas de lumière, pas de mur, pas de plafond ni de sol, juste du noir absolument partout. Harry n'avait aucun repère et seul le vide l'entourait, mais il continuait à courir car il entendait des pas venir de derrière lui.
Et il ne voulait pas mourir, il en était hors de question, pas après tout ce qu'il avait vécu jusqu'ici. Alors même si l'air avait du mal à parvenir jusqu'à ses poumons, que ses jambes flageolaient et qu'il avait mal partout, il continuait malgré lui, toujours plus loin, toujours plus vite dans ce néant infini.
Mais alors qu'il entendait encore et toujours des pas derrière lui, qui étaient de plus en plus proches, un étourdissement le prit, et c'était maintenant tout son corps qui flageolait avant que ses paupières ne se ferment d'elles-mêmes contre son gré.
Harry finit par se réveiller dans son lit, totalement déboussolé avec la respiration aussi hachée que dans son cauchemar. Il s'assit en tailleur en se passant une main sur son front, totalement en sueur. Et il n'y avait pas que son front qui l'était, mais tout son corps aussi, en passant par ses draps et par son pyjama.
Il avait encore fait un mauvais rêve, et c'était toujours le même. Il se retrouvait constamment dans cette forêt et sa course-poursuite dans le néant s'arrêtait perpétuellement au même endroit. Mais malgré ceci il n'avait jamais eu l'occasion d'apercevoir le visage de son assaillant.
Le griffon fit le sort Tempus² avec sa baguette et prit conscience qu'il n'était que 3h24, il avait donc réussi à dormir seulement trois petites heures et malheureusement il savait qu'il n'arriverait plus à se rendormir, aussi fatigué était-il. Il partit alors dans sa salle commune et il ralluma le feu éteint quelques heures auparavant avant de se poser dans un fauteuil pour continuer de lire son livre, non sans souffler de fatigue, aussi bien physique que mentale, il n'en pouvait plus.
***
-Harry ! Cria Hermione en sortant à son tour de la salle commune des Gryffondors, le brun y étant sorti quelques secondes avant. Attends-moi s'il te plaît !-Je pensais que vous étiez déjà au petit-déjeuner. Où est Ron ?
-Ne t'en fais pas il nous rejoindra plus tard, nous on doit discuter, fit-elle avec un clin d'œil avant de l'attraper par le bras pour l'emmener avec elle.
Harry se demandait ce que sa meilleure amie pouvait bien lui vouloir, et surtout, ce dont elle voulait lui parler, car elle avait un air vraiment sérieux sur le visage ce qui ne présageait rien de bon. Il se laissa donc traîner peu gentiment jusqu'à la grande salle avant de finalement s'installer un peu à l'écart sur la table des griffons.
VOUS LISEZ
ᴀ ᴛᴇᴀʀ ᴏғ ɢᴏʟᴅ • ᵈʳᵃʳʳʸ
RomanceDe retour à Poudlard pour une huitième année, le survivant n'est plus que l'ombre de lui-même, il y retourne plus brisé que jamais. Mais peut-être retrouvera-t-il un peu de prospérité auprès de deux yeux d'acier tout aussi brisés que lui ? ••• //cec...