Chapitre 3

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Comme tous les matins, David se réveille quelques minutes avant la sonnerie de son réveil pour ne pas perturber le sommeil de sa chérie

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Comme tous les matins, David se réveille quelques minutes avant la sonnerie de son réveil pour ne pas perturber le sommeil de sa chérie. On s'interrogerait presque sur la réelle utilité de cet appareil auquel il prend plaisir à clouer le bec avant qu'il fasse ce pourquoi il a été conçu. En réalité, il ne sert à rien. David trouve simplement amusant de faire une course contre son réveil tous les matins. Le lundi matin, en particulier, il se réveille bien plus tôt que d'habitude car il aime bien démarrer sa semaine par un jogging. Quoi de mieux qu'une course d'une heure pour purger sa tête et stimuler son corps à s'oxygéner en le poussant dans ses retranchements les plus vicieux ?

Il est cinq heures vingt-sept lorsque David désactive son paresseux de réveil. Il pose plus d'un baiser sur le front de Camille encore endormie et se glisse hors du lit pour se diriger vers la partie sportwear de son dressing. Empoignant le premier ensemble que la lumière émanant de son téléphone a désigné, il disparait discrètement de la chambre pour se rendre dans la salle de bain. Une fois le visage débarbouillé et les dents brossées, il enfile sa tenue de jogging et descend à la cuisine pour préparer une gourde d'eau.

_ 'T'ai-je déjà dit que l'aube rendait ton horrible moustache particulièrement sexy ? On est entre un mix pas très catholique entre Indiana Jones et Hercule Poirot.' Commente-t-il dès qu'il retrouve Tom derrière sa porte d'entrée.

_ 'Tu as trois minutes de retard. Tu les as passées à trouver cette blague pourrie ? Quel gâchis de temps !'

La voix cynique et monocorde de Tom a toujours été la meilleure contre-attaque contre les réflexions puériles de son ami.

_ 'Avoue qu'elle t'a légèrement fait marrer...au fond.'

_ 'Non. Elle était nulle.'

_ 'Au fin fond...genre dans ta moelle épinière. Il y a forcément une cellule perdue qui doit être en train de se fendre la poire.'

_ 'Ta blague était nulle et tu nous fais perdre du temps.'

_ 'Je suis sûr qu'elle a fait marrer au moins un poil de ta moustache. Je persiste à croire que ce petit amas de poil a une vie autonome et qu'il ne partage pas la même « joie de vivre » que toi.'

_ 'Allez ! On y va.' Achève l'assistant en lui tournant le dos.

Le jogging du lundi matin est l'un des moments favoris de David. La ville est d'un calme hypnotisant. Avec le retour timide du printemps, le ciel est de moins en moins noir et les merles commencent déjà leurs concerts lyriques. Le vent semble également plus coopératif. David ne court que depuis cinq minutes et il se sent déjà revigoré. Derrière lui, Tom, sur le même rythme veille au grain et lui donne par moment, par de courtes phrases, des indications sur le trajet à suivre.

En effet, le plus compliqué quand il s'agit d'assurer la protection de quelqu'un d'aussi prévisible que David, c'est de l'emmener à accepter d'intégrer des changements dans sa routine redondante. Il n'y a rien de plus vulnérable qu'une personne trop prévisible. Tout le monde le sait. Enfin, tout le monde sauf David. Il en est conscient puisque que ça fait plusieurs années que Tom le lui répète. C'est le fait qu'il s'en fiche qui pose problème et qui complexifie le travail de son assistant. Le combat quotidien de ce dernier consiste à se démener pour insérer crescendo des modifications mineures dans le train-train de son employeur naïvement têtu.

Les cygnes qui ne trompent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant