Chapitre 27

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_ 'Bon

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_ 'Bon...mon cher David, de quoi as-tu envie de me parler aujourd'hui ?'

Assis en tailleur sur l'énorme pouf qui lui sert de siège, le gamin de neuf ans frotte nerveusement ses yeux marqués par des cernes aussi violettes que des bleus. Après quelques instants, il se contente de hausser péniblement ses petites épaules frêles, le regard dans le vide.

_ 'Je ne sais pas...' Marmonne-t-il dans sa barbe tandis que la très souriante femme à lunettes en face de lui gribouille des inscriptions sur son bloc-notes. Assise sur le tapis de son bureau de consultation, cette dernière lève la tête et inspecte longuement son petit patient avec une pointe de peine dans le regard ; mais recouvre aussitôt son sourire.

_ 'Tu sais David, il m'arrive aussi d'être triste parfois...Peut-être pas autant que toi en ce moment mais...lorsque ça m'arrive, je joue à un jeu magique qui me redonne tout de suite le sourire. Tu aimes la magie ?'

La voix chaleureuse de la femme à l'accent chantant apaise le gamin même s'il ne le montre pas. Sans un mot, son haussement d'épaule fait office de réponse à cette question à laquelle, il aurait terriblement envie de répondre par la positive en temps normal.

'J'ai toujours rêvé d'avoir des pouvoirs magiques alors je joue à en avoir. Tu veux connaitre mon super pouvoir ?' Poursuit la femme sur un ton euphorique.

Le petit garçon demeure silencieux.

'Eh bien, mon super pouvoir eeeest...roulement de tambours intergalactique parce que l'annonce va te scotcher...la téléportation !' Annonce-t-elle fièrement. 'Ça en jette hein !?'

La femme pose ses notes, se lève puis place contre ses tempes, dans un geste délicat, ses longs doigts fins décorés de discrets tatouages temporaires au henné. Elle abaisse ensuite ses paupières et commence à fredonner une mélodie.

'Je suis en plein centre de Singapour là ! C'est impressionnant !' Dit-elle quelques minutes plus tard en rouvrant les yeux. Ses prunelles subitement brillantes, semblent contempler de magnifiques édifices de cette capitale asiatique. 'Je ne sais plus où donner de la tête tellement c'est beau !... Bon...où pourrais-je aller d'autre ? Je n'ai pas encore déjeuner et je sais exactement ce qui me fait envie là tout de suite ! Des alocos* ! Ce n'est surement pas à Singapour que je trouverai les plus goûtus ! Direction Abidjan ! Wow ! Le marché de Sicogi n'a jamais été aussi bondé ! ...Bonjour Monsieur ! Très bien et vous ? Je cherche une vendeuse d'aloco ! Ah oui ? Où ça ? Paaaaarfait ! Merci !'

[*Appellation ivoirienne des frites de bananes plantains]

Pris d'intérêt par cet acte, David dirige enfin son regard sur sa psychologue qui en ce moment même est en train de manger des frites imaginaires tout en tapant la discute avec ce qui semble être un cordonnier, et une vendeuse de tissu wax. Après s'être tapée un fou rire avec ses interlocuteurs imaginaires, Ngozi Louisin redirige son regard vers son patient. Elle se rassoit au sol afin de positionner sa tête au même niveau que celui du garçon. Puis, prenant une voix plus douce, elle demande :

Les cygnes qui ne trompent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant