Chapitre 25

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_ 'Salut'

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_ 'Salut'

Alors que la jeune femme avance timidement vers le lit de David, la voix éraillée de Aure est teintée d'hésitation mais aussi d'une étrange appréhension. Elle déglutit.

_ 'Salut' Répond le blessé dans un souffle sans la quitter du regard.

_ 'Comment te sens-tu ?'

David fronce les sourcils et dévisage longuement sa visiteuse tandis que cette dernière termine son hésitante migration au pied du lit qui domine tristement la pièce à la décoration neutre.

_ 'Qui êtes-vous ?' Finit par questionner, après un interminable silence, le traqueur de Aure.

A ces mots, cette dernière, manque de perdre pieds mais s'agrippe de justesse au rebord de la couche de son interlocuteur.

_ 'Je...c'est moi...Aure' Bredouille-t-elle tétanisée par la réaction aussi effrayante qu'inattendue de son meilleur ami.

_ 'Aure... ?' Répète David manifestement intrigué par ledit prénom.

Les palpitations naissantes dans le cœur de Aure s'accélèrent tandis que le reste de son corps se fige entièrement.

« Il ne peut pas avoir perdu la mémoire ! Il ne peut pas avoir perdu la mémoire ! Ce n'est pas possible ! » Se martèle-t-elle intérieurement. Comme si la mémoire de David avait été plus importante que tout le reste -y compris sa vie-, Aure le dévisage avec des yeux aussi vides que l'abysse dans laquelle elle a l'impression de sombrer à nouveau. Et pourtant, cette fois-ci, elle se reprend aussitôt et tente de ramener Pot-de-colle dans le corps sans âme qui se tient en face du sien.

Le corps encore tremblant, Aure se fait une petite place sur le rebord du lit ; et prend une grande inspiration avant de reprendre la conversation.

_ 'Je m'appelle Aure...Otto...' Commence-t-elle.

Il ne réagit. Elle soupire.

'Q...quand tu savais encore qui j'étais...enfin je veux dire que quand nous étions gamins, tu disais que tu aimais mon prénom alors j'ai pensé que le prononcer t'évoquerais quelques souvenirs...'

Toujours pas de réaction de David.

'La vérité est que je déteste mon prénom car il est aussi fade et quelconque que l'unique syllabe qui le compose. Aure. Mon père aurait voulu que je m'appelle « Aureus ». C'est un mot latin qui veut dire « dorée ». Ma mère n'a pas voulu alors « Aure » a été le compromis. La prononciation fait écho au métal précieux alors ça convenait à peu près aux deux. Finalement après ma naissance, mon père a voulu se démarquer des autres en me donnant un surnom que j'affectionne particulièrement. Gogo. C'est le diminutif de Gold. Il disait que ce surnom me faisait rire quand j'étais bébé alors il l'a gardé. Cette anecdote est nulle je sais ; mais lorsque nous étions petits, tu me tannais pour savoir pourquoi mon père m'appelle « Gogo » et pas Aure comme tout le monde. Eh bien voilà. Il m'appelle « Or » mais simplement en anglais. Je n'ai jamais vraiment voulu te l'expliquer parce que je n'assumais pas de raconter une histoire aussi peu impressionnante au roi de l'imaginaire que tu es. Il n'y a pas de dragons cracheurs de feu ou d'acides, pas de fées, pas d'intrigue dans cette anecdote aussi insignifiante que mon prénom et qui est bien loin d'être aussi exceptionnel que les histoires façonnées à la David Kant.'

Les cygnes qui ne trompent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant