Chapitre 35

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Situé au Sud-Est du centre-ville d'Hortensia, le quartier des Platanes est péniblement encombré en cette après-midi humide

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Situé au Sud-Est du centre-ville d'Hortensia, le quartier des Platanes est péniblement encombré en cette après-midi humide. Malgré le temps désolément gris et la météo bien trop capricieuse pour un climat qui se voulait printanier, le discret quartier est bondé de journalistes et manifestants de toute sorte qui brandissent des pancartes taguées de messages de haine sur quelques-unes et de soutien sur beaucoup d'autres. Plus le temps passe et plus la foule s'échauffe encore et encore. Ni la présence des quelques CRS armés, ni la fine pluie incessante qui tombe depuis le début de la journée ne semble apaiser la foule. Cette dernière est toutefois relativement disciplinée. Heureusement d'ailleurs. Car, la personne qui la traverse en ce moment même n'a pas son cœur en place. Chaque pas semble aussi pesant que le précédent. A juste titre, car chaque pas la rapproche un peu plus de son but.

Camouflée sous la capuche de son imperméable noir, elle finit par presser le pas ; se frayant un chemin de manifestant en manifestant jusqu'à se retrouver nez à nez avec un CRS posté quelques mètres devant son graal. Effrayée par une quelconque confrontation, elle esquive l'homme au regard perçant et au bouclier transparent, puis tente de poser un index tremblant d'hésitation contre le bouton de l'interphone en face. Mais en moins de temps qu'il faut pour qu'elle accomplisse son dessein, elle se voit immédiatement neutralisée dans son mouvement.

_ 'Cet accès est bloqué. Vous ne pouvez pas entrer.' Dit sèchement l'agent casqué.

L'individu lève enfin la tête et remonte sa capuche, faisant ainsi découvrir son visage à son neutralisateur. Derrière la grande capuche noire se dissimule une femme aux yeux rougis par les larmes et au visage partiellement trempé. Ses cheveux bruns au balayage blond également humides en partie collent son visage chétif et fatigué. Elle plonge alors une main dans une des poches de sa veste et en sort un papier froissé et légèrement trempé qu'elle tend au policier.

_ 'J'ai rendez-vous avec Madame Buisson à quatorze heures...mais j'ai raté mon bus parce que j'ai eu une urgence au travail qui m'a retardée...Et dans ma course, j'ai malencontreusement cassé mon unique téléphone qui s'est retrouvé noyé dans une flaque d'eau...et...et...il ne marche plus...et maintenant...je...suis perdue...je suis en retard et je n'ai aucun moyen de la joindre.' Balbutie-t-elle essoufflée par sa course et stressée par la situation. Elle plonge ensuite une deuxième main dans sa poche et présente, de sa main excessivement tremblante, l'iPhone à l'écran explosé.

Saisissant le document de ce personnage fort intrigant, le policier le parcoure en silence depuis la visière transparente de son casque.

_ 'Pièce d'identité.' Demande-t-il.

La femme acquiesce et se dépêche d'ouvrir son sac à main dans lequel elle balance le téléphone cassé ; et de fouiller pendant plusieurs minutes dans la besace bordélique avant de parvenir à identifier la petite carte plastifiée qu'elle tend à son interlocuteur surpris par cette scène affligeante. Après avoir consulté la carte d'identité, il la rend ainsi que la feuille à la femme.

Les cygnes qui ne trompent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant