Chapitre 36

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Une semaine

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Une semaine.

Ça va maintenant faire une semaine que Camille, comme elle l'avait minutieusement prévu, est au centre de toutes les attentions. Et, l'opinion publique est unanime. Elle est une victime à sauver. Et elle mérite justice. Elle a le sentiment d'être la princesse Diana adulée par le peuple ; ces sans-dents qui vont même parfois jusqu'à oser comparer leur misérable situation de gueux à la sienne. Seulement, est-ce que ces soutiens de bas-étages parviendront à faire vaciller la dynastie des Kant ? Après tout, le peuple affamé et pauvrard de France n'a-t-il pas finit par se retourner contre son propre roi ? Tout est donc possible.

Camille sourit en faisant défiler sur son téléphone, les articles, photos et vidéos des manifestations de soutien à son encontre publiées sur les réseaux sociaux. Elle aurait aimé y voir aussi des célébrités mais bon ; « le bas peuple est mieux que rien » suppose-t-elle en haussant les épaules.

Même si elle apprécie quelque peu l'attention suscitée par sa flagellation, Camille n'est tout de même pas satisfaite à cent pour cent. Et pour cause.

Les Kant l'ignorent.

Ni David, ni ses avocats, ni Katherine et encore moins Barthold ne l'ont contactée pour tenter une quelconque négociation avec elle. Et, ce mutisme du clan Kant l'irrite au plus haut point.

Son plan était pourtant si bien calculé ! Étape une : se faire passer pour une femme battue. Étape deux : médiatiser cette situation en pointant du doigt son bourreau désigné. Étape trois : se faire contacter par le richissime clan des Kant pour négocier quelques milliards et un divorce à l'amiable en contrepartie de son refus de porter plainte.

Alors, qu'attendent ces foutus milliardaires à la con pour l'aider à concrétisant cette foutue étape trois en l'achetant à coup de milliard pour l'empêcher d'aller plus loin en portant plainte ? Pourquoi ce silence ? Que se passe-t-il derrière les portes dorées du manoir ?

Ce sont les questions qui tourmentent la blonde depuis quelques jours maintenant. Installée dans un discret hôtel trois étoiles qui lui a été conseillé par Hélène Buisson, la très battante et charismatique directrice de l'association Èves Battantes ; Camille ne supporte pas le manque d'espace, de classe et de luxe de sa petite chambre de prolétaire. Elle, qui n'avait l'habitude que des immenses suites luxueuses au style versaillais, et aux mets raffinés, supporte difficilement sa condition actuelle. Mais elle n'a pas vraiment d'autres choix que de se forcer à mimer le style de vie de la seule tranche de la population qui la soutient vraiment afin que celle-ci continue aveuglement à s'identifier à elle. Beurk.

Que font donc les Kant ?!

Camille donnerait tout pour savoir ce qu'il se passe derrière le manoir. Car, elle manque de temps. Elle a déjà perdu une semaine et avec la pression des associations, il est difficile pour elle de persister à ne pas vouloir porter plainte contre les Kant. La vérité, Camille la connait. Le dépôt de plainte à ce stade du scandale est la pire chose qu'elle puisse faire. Pour plusieurs raisons d'ailleurs.

Les cygnes qui ne trompent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant