Chapitre 17

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La semaine passa sans encombre. Dolores et Ben se rapprochaient de plus en plus, et cela n'avait d'ailleurs pas échappé à Jackie, même si elle n'était plus beaucoup à la maison. Elle avait bien remarqué les regards, les sourires, et les messes basses. Mais elle devait laissé les deux adolescents, ne pas s'en occuper, car elle voyait bien qu'ils étaient quand même plutôt heureux. Cette pensée fit réfléchir la jeune maman sur un sujet qu'elle devrait bientôt mettre sur la table, au risque de recevoir une mauvaise réaction de la part de sa fille.
Ben se gara devant le garage, silencieux, tout comme Dolores. Il avait remarqué que cette dernière avait été très discrète depuis le début de la journée. Lui en voulait-elle? Avait-il fait quelque chose de mal? Elle sortit de la voiture tel un lapin qui se fait pourchasser par un prédateur. Elle était vraiment étrange. Ben sortit à son tour et regagna la maison. Il croisa au salon Jackie, qui lisait, semblait-il, un dossier.

-Bonsoir Jackie.

Elle leva le regard vers lui, offrant un large sourire.

-Bonsoir Ben. Ta journée s'est bien passée?
-Très bien, merci, et toi?
-Excellente figure-toi! s'enthousiasma la jeune femme.
-Enfin une femme souriante, ricana Ben.

Le visage de Jackie se referma soudainement, ses sourcils s'affaissèrent. L'inquiétude se laissait facilement sur son visage.

-Pourquoi dis-tu cela? C'est Dolores?
-Eh bien...
-Quoi? Vous vous êtes disputés?
-Non. Mais elle est silencieuse depuis se matin. On se demande si la gaieté ne l'a pas quitté par nuit.
-Il y a peut-être eu un soucis au lycée. Ou une conférence à laquelle elle ne peut pas assister. Elle finira par nous le dire.
-Si tu le dis. Je te laisse finir ton travail, je vais faire mes devoirs.

Ben tourna les talons en direction des escaliers.

-Ben, l'interpella Jackie.

Le jeune homme tourna la tête vers elle.

-Oui?
-Je suis heureuse de te voir si sérieux et si bien. Je suis fière de toi.
-Merci, c'est gentil Jackie.
-Allez, file travailler avant que je commence à me transformer en maman poule, ricana la jeune femme.

Ben souria puis grimpa rapidement les marches pour se rendre à l'étage. Il s'arrêta un instant devant la chambre de Dolores, hésitant. Voulait-elle lui parler? Hurlera-t-elle sur lui s'il rentre? Pourquoi se posait-il ces questions? Il allait faire d'elle sa soumise et il s'inquiétait de savoir si elle ne l'enverrait pas promener. C'était lui le dominant! Il saisissa la poignée et l'abaissa. Merde! Elle s'était enfermée! Il ne baisserait pas les bras si facilement. Il alla jusqu'à sa chambre où il lança son sac sur son lit. Il ouvrit sa fenêtre et enjemba le rebord. Il se hissa à bout de bras sur le toit, puis il marcha, concentré, jusqu'au garage. Une fois sur ses deux pieds, il se hissa de nouveau jusqu'à la fenêtre de la jeune fille. Dolores était debout devant son miroir, à se dévisager. Que faisait-elle? Il la vit soupirer. Elle attrapa, lassée, son portable et y jetta un coup d'oeil. Il fut surprit de la voir le jeter ensuite sur son lit avant de s'y laisser tomber. Que lui arrivait-il bon sang? N'y tenant plus, il frappa à la vitre. Il souria en la voyant sursauter. Elle se leva pour avancer avec méfiance vers lui. Elle ouvrit la fenêtre violemment.

-Qu'est-ce que tu fiche ici? siffla-t-elle.
-Je viens te voir.
-Combien de fois vais-je devoir te dire qu'il y a des portes?
-Autant de fois que tu ferma ta porte à clé.
-Et ça ne te vient pas à l'idée que je souhaite être seule?
-Tu compte discuter de ça alors que je suis en danger de mort?

Elle le fusilla du regard avant de lui attraper l'avant-bras afin de l'aider à entrer. Il frota son jean brut une fois sur pieds.

-Qu'est-ce que tu me veux Ben?
-J'aimerai savoir pourquoi tu n'as pas prononcé un mot de la journée. Si j'ai fait une chose de mal, dis-le moi.
-Ce n'est pas toi.
-Tu vas me sortir le même spitch qu'au début en me disant que ça n'a rien à voir avec moi?
-Oui. Ma vie entière ne t'est pas destinée.
-Pas encore.
-Tu es venue pour moi ou pour tes pulsions à la con?! cria la jeune fille.

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