Chapitre 26

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-Si la fonction de la courbe est linéaire, alors cette dernière passe par l'origine du repère et... Ben! s'exclama Dolores. Cesse de rêvasser et écoute moi un peu.
-Mais je t'écoute.
-Alors qu'est-ce que j'ai dit?

Le jeune homme souria à la jeune fille avant de se pencher sur elle afin de capturer ses lèvres et de les dévorer outrageusement. Cette dernière soupira contre la bouche de son assaillant, vaincue. D'une lenteur extrême, Ben glissa sa main le long de la cuisse intéresser de Dolores. Il s'en fichait des mathématiques! Il ne pouvait pas résister à la jeune fille plus d'une heure, bien malgré lui. Mais il devait se contenir. Il se ressaisissa et se détacha d'elle.

-J'ai cru comprendre que tu avais envie que je t'embrasse, souria-t-il d'un air malicieux.
-On va se faire virer de la bibliothèque avec tes âneries.
-Je trouverai un autre endroit pour goûter quelques parcelles de ta peau.
-S'il te plaît, reste concentré encore un peu.
-Promis je me concentre cette fois-ci.
-Donc... la droite passe par l'origine du repère et... embrasse-moi encore une fois.
-Je ne te connaissais pas aussi gourmande princesse.

Ben ne se retenu pas de l'embrasser de nouveau. Il aimait ses lèvres. Les goûter et les chatouiller. Et les lèvres de la jeune fille réveillaient en lui un désir plus intense que jamais. Il avait l'impression d'avoir trouvé en elle une nouvelle bouffée d'air. Il ne se le cachait plus: elle lui faisait du bien. Ce fut elle qui se détacha de lui en première, les joues cramoisies.

-Tout le monde nous regarde...
-Tous les garçons du lycée sauront qu'ils ne doivent pas t'approcher comme ça, sourira Ben.
-Arrête. Tu sais très bien que je ne les intéresse pas. Et qu'ils ne m'intéressent pas.
-Je ne doute pas de toi.
-Je le prendrai mal si c'était le cas. Surtout après... enfin...
-Jamais je ne douterai de tes sentiments.
-Changerai-tu ta vision de l'amour? ricana Dolores pour taquiner Ben.
-C'est mon petit secret.

Ben lâcha un subtil regard vers le rayonnage de livres un peu plus et vit, comme il le ressentait, quelqu'un les épier peu discrètement. Pitt. Il commençait réellement à lui casser les pieds celui-là! Ben dévisagea Dolores qui le fixait de son regard émeraude, exceptionnel, sourire radieux aux lèvres. Il se pencha pour déposer une flambée de baisers brûlants dans le cou de la jeune fille, jusqu'à remonter à ses lèvres qu'il lécha sans soucis de bienséance. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, Dolores semblait totalement ailleurs, dans son monde. Ils regardèrent en même temps l'horloge de la bibliothèque.

-Merde! lâcha Ben. On va être en retard. Si je n'arrive pas à l'heure, s'en est finit de moi.
-Ma prof d'astronomie est plus sévère que ton prof de droit, je te rappelle.
-Pars devant, on se rejoindra à la fin des cours.

Ben l'aida à faire son sac et il lui refila.

-Merci. À tout à l'heure.
-Mon baiser!
-Tu es trop gourmand, Ben Myers.

Dolores quitta la bibliothèque sous le rire tonitruant de son petit-ami. Elle pensait encore au touché des lèvres du jeune homme sur les siennes. De sa langue. De ses mains sur ses cuisses. Elle avait l'impression d'être une bombe à retardement qui ne demandait qu'à exploser. Ce garçon la rendait folle. Jamais, avant lui, elle n'aurait soupçonné la présence de fantasmes et de désirs dans son esprit et dans son coeur. Étrangement, avant Ben elle n'était qu'une adolescente, encore petite fille finalement. Mais maintenant, elle était femme, du moins elle commençait à le devenir.
Soudain, Dolores sentit une pression se faire sur son bras et elle fut tirer, de force, loin des élèves qui se bousculaient dans les couloirs pour rejoindre leurs salles. C'est une fois libérée de cette prise qu'elle leva les yeux vers son "ravisseur". Pitt. Son coeur s'arrêta. Sa respiration se coupa. Tout son corps se tendit. Son sixième sens se mit en route. Elle était aux aguets. Que lui voulait cette ordure? Il la regardait sans rien dire. Elle en eut la chair de poule. Peut-être que c'était le moment de régler certaine chose. Même si elle serait en retard en cours. En réalité, elle ne voulait pas être ici face à lui. Elle avait peur. Elle n'avait pas honte de se l'avouer. Plus dorénavant. C'était normal. Mais elle devait passer par là, tôt ou tard, et le moment semblait venu. Et elle ne pensait pas être prête. Il fit un pas dans sa direction, elle recula. Pitt s'arrêta, comprenant qu'elle ne le laisserait pas s'approcher. C'était finit.

-Dolly...
-Dolores, corrigea-t-elle hargneusement.

Ben lui avait fait prendre confiance en elle. Même en ayant peur, elle pouvait se battre. C'est bien une chose qu'elle avait compris. Ils se faisaient face comme deux chiens de faïence.

-Serais-tu en colère contre moi?
-J'espère que tu plaisante.
-Ça fait quoi? Un an?
-Ta mémoire ne défaille pas.
-Comment oublier?
-C'est à moi que tu demande ça?
-Tu t'en rappelle, n'est-ce pas?
-Malheursement.
-Oh... Je crois comprendre ton état d'esprit.
-Cesse de penser que tu me connais.
-À ce sujet, tu as raison. Je ne te reconnais plus. Toi et le nouveau.
-Ça ne te regarde pas.
-Il ne semble pas m'aimer.
-Tu n'es pas un être pour qui on peut avoir de tels sentiments.
-Je le comprends, en vérité. Il est au courant, non?
-Je...
-Il ne sait pas? Je pourrais presque en rire!
-Qu'est-ce que tu me veux à la fin?
-Je voulais juste discuter un peu avec toi, depuis le temps. Savoir comment tu allais, ce qu'il y avait de nouveau dans ta vie, si tu étais bien baisée.
-Ferme la!
-Tu sors les crocs, ce qui signifie que ce dernier point est sensible.
-Il te frapperait à mort s'il t'entendait, tu le sais ça, non?
-Ma foi, il n'est bon qu'à ça apparemment. Ben Myers horrible au lit? Qui l'aurait cru?
-Tu es bien loin du compte.
-Alors parle-moi en. Je me léche déjà les babines à connaître vos petits moments intimes et tendres.
-Je ne sais même pas pourquoi je perds mon temps avec toi.

Dolores lui lâcha un regard noir avant de chercher à prendre la poudre d'escampette. Mais Pitt n'était pas de cet avis, bien au contraire. Il était énervé, cela se ressentait fortement, et c'était d'ailleurs pour ça que Dolores fuyait, car elle avait peur, elle était venue à bout de son courage et de sa témérité. Il l'attrapa violemment. La tête de la jeune fille cogna contre le mur en brique lorsqu'elle fut projetée sur celui-ci. Pitt la dépassait d'une tête au moins, une étincelle menaçante dans les prunelles. Dolores sentit la poigne de ce salop sur son bras. Il lui faisait mal volontairement. Il avança son visage pour s'arrêter seulement à quelques centimètres du sien.

-Ton petit jeu de salope me gonfle.
-Tu veux savoir? Alors écoute bien. Je jouie si fort que je ne peux ni bouger ni parler durant des heures.
-Ne me cherche pas!
-Lâche moi!
-Je serais là, Dolores! Toujours! Et je rirai de votre malheur! Tu pense être heureuse? Quelle illusion! Tu ne pourras jamais m'oublier!

Elle se dégagea de son emprise à l'aide des dernières forces qui lui restaient.

-Laisse-moi tranquille! Arrête tout ça! Je ne veux plus que tu m'approche!

Sans attendre, elle prit ses jambes à son cou et courut jusqu'au bâtiment principal, où le plus d'élèves se trouvait. Elle ne se sentait plus du tout en sécurité. Ce type était complètement fou! En se redressant, Dolores vit Ben la fixait, le visage sombre et fermé. Il tourna la tête, elle suivit l'objet de son attention. Pitt. Ben reporta son regard sur elle, enragé, puis lui tourna le dos. La jeune fille sentit les larmes lui piquer. Comment pourrait-elle rattraper ça? Que se passait-il dans l'esprit et dans l'imagination de Ben à cet instant précis? Il avait confiance en elle, mais elle avait le pressentiment que cette scène additionnée aux pensées de Ben remettait tout en question. Qu'avait vu Ben? Que pensait-il? Était-ce elle qui se faisait tout un film?

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