44/ Nuit blanche et découverte de nouveaux délices

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Ce « Jusqu'à présent » me cloue sur place. Il est fort le bougre !

Je sens mes doutes se réduire comme peau de chagrin. L'explication de son attirance pour moi peut attendre. Tout mon corps me le crie. Mais Big Data, lui, en veut plus. Aucun parasite sur la ligne. Il est attentif à l'extrême. Il a faim de données, pas d'épanchement, ni de partage de fluides.

— Ok. Vraiment ? Tu penses que je vais te faire changer tes habitudes ? Que pour moi, d'un coup, tu vas oublier toutes les autres filles ?

— Pourquoi pas ?

—Je trouverais ça étonnant... En fait, je n'arrive pas à m'expliquer cet... cette attirance pour moi. Je ne suis pas vraiment ton genre de fille. En tout cas, par rapport à celles que tu affiches d'habitude.

—Tu te poses ce genre de question avec Kira ?

— Kira n'a rien à voir avec toi ! Alors, on ne parle pas d'elle... D'ailleurs, nous sommes tous les deux. Première règle du partage harmonieux, on ne parle pas de l'autre jumeau ! Capisce ?

— J'adore quand tu te prends pour le parrain... même si tu es beaucoup moins crédible que lui. Rapport au cigare en moins et au ... Je dois dire que ce pyjama est... ravissant, dit-il en s'approchant à nouveau alors que j'étouffe un rire.

— Mon pyjama est parfait pour les longues nuits d'hiver !

—Je n'en doute pas. Mais tu sais qu'il serait facile d'avoir chaud sans lui.

Je rougis à l'allusion. Heureusement, je suis dans la pénombre.

— Le parrain, hein ? Tu aimes bien que je te donnes des ordres ?

— Humm, ça va dépendre desquels, mais je crois que c'est une des choses qui me plaît chez toi.

— Que je sois autoritaire ?

— Que tu ne t'embarrasses pas de prendre des pincettes avec moi.

S'il savait comme il m'impressionne parfois, il ne dirait certainement pas ça. Mais en même temps, je reconnais qu'il a raison. Je n'ai jamais cherché à être différente en sa présence. Je n'ai pas minaudé, ni cherché son approbation. Comme avec Kira, je me comporte naturellement avec lui. La différence, c'est que Big Data n'intervient pas quand il est là. Pour quelle raison ? Je ne sais pas. Je le répète. Je suis surdouée. Je n'explique pas tout.

Il est maintenant beaucoup trop proche pour que j'ignore l'attraction qu'il a sur moi. Je me relève d'un bond et je l'embrasse sans préavis. Il n'attendait que ça. Ses mains vagabondent très vite. Et à mon grand étonnement, les miennes aussi.

La nuit est favorable. Quand le vin est tiré, il faut le boire. La suite n'appartient qu'à nous.

L'aube me cueille avec surprise. J'ai l'impression de n'avoir dormi qu'un instant. Je regarde autour de moi, un peu désorientée. Pas de Matthew à l'horizon. Je me demande si j'ai rêvée. Je suis complètement nue sous ma couette. Le haut de mon pyjama trône sur le dossier du fauteuil de mon bureau. Le bas près de la penderie. La fenêtre est encore ouverte. La chambre est frigorifique. Je ne me souviens pas d'avoir eu froid. Je souris. Non. Je n'ai pas rêvée.

Je sens que je vais apprécier le « partage » les jumeaux.

Le cœur du problèmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant