Hormonothérapie
La rentrée des classes est arrivée, j'emmène ma petite trollette à l'école primaire et monmari emmène notre fils et notre fille ainée dans leurs écoles respectives. J'aurais bien aiméme couper en trois afin de tous les accompagner mais forcément ce n'était pas possible,alors j'ai pris l'école la plus près de chez nous.
De retour chez moi, l'ambulance m'attend pour ma séance quotidienne de radiothérapie. Cette semaine, j'en suis dispensée le mercredi car lamachine est en révision, mais je me réjouis très peu car ils doivent me prendre le samedi en conséquence. Jedois à tout prix recevoir cinq séances par semaine.
Cette semaine de reprise est difficile pour les enfants car ils n'ont pas l'habitude de travailler lemercredi. Cette année, même les primaires doivent avoir école ce jour-là. Mon garsau collège devait de toute manière s'y adapter mais ma petite louloute en primaire faisaitdéjà la tête avant même la rentrée. Du coup, les enfants sont fatigués très rapidement et ont parfois du mal à se relancer dans les devoirs du soir. Forcément les instituteurs et lesprofesseurs ont des enfants et voient bien la fatigue de chacun, mais ils ne trouvent pas d'autresmoyens que de leur rajouter une heure de devoir en plus chaque soir. Ils doivent penser queles enfants sont tous vif et heureux de se refaire une heure d'école tous les soirs après unejournée chargée ainsi qu'un trajet en bus interminable (oui je sais, ne généralisons pas !).Bref ceci est un autre débat...
***
Le lundi suivant je revois le médecin de Vannes :
- Bonjour madame, comment allez-vous ?
- Bien, comme je peux docteur, et vous ?
Il est surpris et me sourit (bah oui c'est vrai il me demande toujours si je vais bien et moinon, aujourd'hui je n'ai pas oublié)
- Ca va merci, me répond-il avec un grand sourire. Bien je vais vous examiner.
Je me déshabille pour une énième fois et je prends la parole :
- Dites j'en ai encore pour combien de temps de tous ces rayons, cela fait déjà un moiscomplet... Et puis j'ai un peu de mal à avaler.
- Oh et bien je vais vous donner un gel à avaler avant chaque repas, vous en aurez juste pourune semaine, par la suite ça passera tout seul...
Il s'installe derrière son bureau et lit mon dossier pendant que je me rhabille.
- Bon, je pense que la dernière sera pour le 15 septembre, finit-il par me dire.
- Enfin ! Bon encore quinze jours et je suis tranquille !
- Oui, et vous passerez à l'hormonothérapie dès le lendemain comme on vous a expliqué.
- Oui docteur !
Je repars avec le cœur un peu plus léger car j'ai enfin une date butoir. Je fais mescalculs, et il se trouve que j'aurais donc subi 34 rayons. C'est impressionnant. Il me tardeque cela cesse car j'ai mon demi torse couleur écrevisse et la fatigue n'en finit pas dem'assommer.
***
Les jours défilent entre écoles, devoirs, maison, kiné et rayons. J'ai progressé avec mon bras,je peux enfin essuyer ma table un peu mieux car à présent il s'étend davantage. La fatigue neme lâche pas, et je dois faire une sieste chaque après-midi afin de pouvoir assumer les devoirs du soir et éviter que je ne m'écroule le nez dans monassiette au diner. Parfois mes paupières sont si lourdes qu'il m'est impossible de lutter et jedois m'allonger tout de suite. Un jour, ç'a m'est arrivé au volant de ma voiture, j'ai eu vraimenttrès peur de me retrouver dans le fossé, cette frayeur m'a saisie et m'aura permis de reprendreaussitôt le volant. Je me suis garée sur le côté afin de remettre de l'ordre dans mes émotionset je suis repartie en douceur. Même une fois, que dis-je, plusieurs fois ! Je me suis assoupiesur le parking de l'école de ma petite. C'est à cinq minutes de la maison mais je ne tenaisplus ni ma tête ni mes yeux. C'est ma fille qui me réveillait en ouvrant la portière de lavoiture. Chaque mouvement m'épuisait et je n'avais qu'une hâte c'est de retrouver moncanapé pour m'y allonger.
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Parce que cela n'arrive pas qu'aux autres
Non-FictionCarnet -très intime- d'une guerrière Nathalie, Nath pour les intimes, a 42 ans à l'annonce de la maladie. Sa maladie. A travers les larmes, la joie et accompagnée de toutes les épreuves et émotions procurées par le « crabe », elle nous embarque dans...