Parce que cela n'arrive pas qu'aux autres

Chapitre 16 - Novembre/Décembre 2015

Complications

Voilà des semaines que je subis inlassablement tous ces soins. Je commence à appréhenderla visite quotidienne des infirmières et celle du centre de cancérologie. J'en ai marre de mefaire triturer, et même si tout le monde est super j'ai les nerfs qui sont à vifs. 

Les infirmières ducentre de cancérologie en sont même arrivées à faire le clown pour me changer les idéeslorsqu'elles me grattouillent les plaies, et même si l'on a de bons fous rires je ne supporteplus de les voir s'approcher avec leur grattoir ou scalpel à la main. Malgré le Méopa que jerespire à fond afin de devenir ivre pour ne plus rien ressentir, je suistremblante de devoir passer entre leurs mains car je vais avoir mal, je le sais. Ce produit mefait un peu tourner la tête mais ne m'enlève en rien les souffrances. 

Cette fois encore je suis donc à Nantes entre les mains desdites infirmières spécialisées, et ellesappellent une fois de plus ma chirurgienne afin qu'elle puisse constater l'évolution - qu'il n'y apas d'ailleurs ! Cette dernière prend la parole : 

- Bon et bien je pense qu'il serait préférable, au vu de votre douleur et de l'état de vos plaies,de vous garder pour ce soir, ma collègue vous prendra au bloc tout à l'heure pour unnettoyage en profondeur sans douleur. Elle s'en chargera car moi je suis en rendez-vous. 

(Han nannn rebelote ! Je suis dépitée)

- Venez, je vous accompagne, dit-elle. 

Je sors et je préviens mon ambulancière qui du coup repart sans moi.Je suis, comme un bon p'tit toutou à sa mémère, mon médecin dans les couloirs etl'ascenseur. J'envoie un message à mon chéri et mes parents pour les prévenir, et je me retrouveune fois encore dans une chambre où l'on m'apporte le nécessaire pour la douche et le bloc.Je refais le même trajet jusqu'au bloc où je subis la même chose que la dernière fois. Deretour dans ma chambre j'observe tous ces bleus que j'ai au bras... j'en ai marre. J'envoie unSMS pour dire que tout va bien et que je rentre demain midi en taxi. Je gère les appelsnécessaires et je me repose dans mon lit. 

***

De retour chez moi, je dois reprendre le quotidien avec mes allers et retours. Je n'ai plus quedeux séances de kiné par semaine, avec mes plaies je ne peux plus faire la kiné en balnéo.Ce n'est pas plus mal car j'en ai franchement ras le bol de courir partout. 

Nous sommes fin novembre et je suis toujours dans les cavalcades. Je suis désireuse d'avoirun chaton depuis quelques mois car mon chat nous a laissé une trop grosse absence. Jevoulais être proche de mon chien mais ce dernier à choisit mon époux comme maîtreprincipal alors même si je joue avec lui et que je le sors, je n'ai pas l'affinité si attendue aveclui, comme celle que j'avais avec les précédents. Du coup je me dis que peut être que le chaton lui mechoisira. J'en fais part un peu partout car je veux recueillir un orphelin et non pas en acheterun. 

Arrive mon anniversaire que l'on fête tous les cinq ensembles, je suis gâtée par de nombreuxdessins de mes enfants. Le lundi soir arrive, je reçois un appel d'une amie qui me demande si je peux la recevoir carelle est dans le coin, même si cela fait tard. Je lui réponds que cela me ferais un grand plaisircar cela fait longtemps que l'on ne s'est pas vu et que si cela fait tard ce n'est pas un souci carje fais manger les enfants et nous on mangera par la suite. Je mets donc les enfants à tableet j'attends ma copinette.19H50 j'entends sonner à la porte et je me dirige vite vers elle pour la recevoir. J'ouvre laporte et j'ai un moment d'arrêt. Elle porte un bonnet de père noël et elle a dans les bras untout petit chaton noir avec quelques taches blanches maintenue dans son petit harnaisrouge et sa laisse qui lui va si bien sur son pelage corbeau.