Le réveil sonne. Michael se réveille en sursaut. Il sort d'un cauchemar, il transpire comme si la chaleur de la pièce l'avait brutalement torturé. Il rabat la lourde couette sur le côté de son lit et s'assoit. Il a une boule dans le ventre. Il ne se souvient plus ce dont il a rêvé. Il est assis, perdu dans ses pensées, à fixer son réveil qui affiche six heures trente précises. Il se lève et déambule comme inanimé, sans volonté ni but. Il ouvre machinalement ses volets et le jour l'éblouit. Des gouttes de sueur dégoulinent de tout son corps. Il sent que son habit est humide, imbibé d'eau souillée.
Il se penche pour attraper la poignée de sa porte mais il découvre qu'elle est déjà entrouverte. Il racle le sol de ses pieds touchant terre à cause de ses chaussons troués. Il passe devant la porte de la chambre de sa mère. Il s'arrête un instant pour tendre l'oreille mais il n'entend rien. Déduisant qu'elle dort, il descend alors les marches de béton de sa grande maison lugubre. Rien n'est allumé, même pas le couloir sous peine de réveiller ses parents.
Il fait sombre, on nedistingue que certains reliefs à cause de l'obscurité tardive de l'hiver. Ilallume la lumière de la cuisine, attrape somnambuliquement sa tasse, se sert unverre de lait puis trempe sa viennoiserie dedans, qui laisse échapper sanstrader une goutte qui tombe droit sur le vêtement de Michael. Il ne s'en rendpas compte, il fixe droit devant, sans âme et sans conviction.
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