PARA TI

Chapitre 8

Bonne lecture 🤍.

IVY

Un frisson me parcourut, me tirant lentement du sommeil. J'ouvris les yeux, désorientée, la gorge sèche et un goût amer en bouche.

Je m'étais endormie sur le fauteuil du salon, recroquevillée sous un plaid que je ne me souvenais même pas avoir pris. En face de moi, le canapé où Isalia dormait plus tôt était maintenant vide.

Un rapide coup d'œil sur mon téléphone m'indiqua qu'il était trois heures du matin.

La lumière extérieure, faible mais suffisante, traversait les fenêtres du salon, projetant de fines ombres qui dansaient légèrement au gré du vent nocturne.

Tout était calme.

Je me frottai les yeux, essayant de chasser les dernières bribes de sommeil qui s'accrochaient à moi. Mon corps était lourd, engourdi par la position inconfortable dans laquelle je m'étais endormie. La sécheresse de ma gorge me rappelait que j'avais besoin d'eau.

Je me levai doucement, mes pieds nus effleurant le sol froid du salon, et me dirigeai vers la cuisine. L'obscurité enveloppait la maison, mais je me laissai guider par la faible lumière extérieure, assez familière pour ne pas avoir à allumer quoi que ce soit.

Une fois dans la cuisine, j'attrapai un verre et le remplis d'eau fraîche. Le liquide apaisa instantanément ma gorge, et je laissai échapper un léger soupir de soulagement.

Mes pas me mènent ensuite rapidement vers le couloir.

Je montai les escaliers, chaque pas résonnant doucement dans le silence de la maison. La fraîcheur de l'eau que j'avais bue apaisait encore ma gorge, et une étrange sérénité m'enveloppait.

J'étais fatiguée, mais d'une fatigue qui semblait moins pesante que celle des jours précédents. J'avais l'intention de me glisser sous mes draps et de laisser la nuit reprendre son cours, cette fois dans mon propre lit.

Arrivée en haut, je m'apprêtais à me diriger vers ma chambre lorsque l'idée me traversa l'esprit ; vérifier si ma mère était rentrée.

Je fis volte-face et me dirigeai vers sa chambre. La porte, légèrement entre-ouverte, laissait entrevoir un coin de la pièce. Je poussai doucement la porte, une légère angoisse montant en moi.

J'avais ce sentiment inexplicable que quelque chose n'allait pas.

Je jetai un coup d'œil vers son lit et fus frappée par l'ordre parfait de la pièce. Le lit était impeccablement fait, les coussins bien rangés. Elle n'était même pas passée par ici.

Je restai un moment à l'entrée, figée, observant la chambre déserte. Où pouvait-elle être à cette heure-ci ?

Ce n'était pas son genre de disparaître ainsi sans prévenir, du moins... c'est ce que je pensais. Une petite voix dans ma tête me rappela que je n'en savais rien. Depuis combien de temps n'avais-je plus partagé de vrais moments avec elle ? Combien de soirées avais-je passées loin de cette maison, loin de ce semblant de foyer ?

Trop.

Cela faisait des années que je ne vivais plus sous son toit. Nos échanges s'étaient réduits à des conversations fonctionnelles, souvent froides et distantes. Nos vies ne s'entrecroisaient plus, et je n'étais plus la petite fille qu'elle connaissait.

Malgré ça, je voulais au moins vérifier si tout allait bien. Je ne pouvais pas retourner dormir comme si de rien été, pas après la soirée qu'Isalia et moi avons passé. Pas après ces pressentiments vis-à-vis de ces hommes à cette cérémonie.