Chapitre 2

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Bonne lecture 🤍.

IVY

Isalia à continuer à me parler de ses craintes les deux heures qui ont suivies, quant à moi j'essayais de la détendre comme je pouvais sans pour autant minimiser les faits. Je ne cherchais pas à la contredire ou à trouver une faille dans ses explications pour lui dire qu'elle s'était simplement imaginée tout ça, même si au fond c'est ce que j'aurais aimer faire, j'essayais seulement de trouver une explication rationnelle face à la situation.

J'avais beau réfléchir, je n'en trouvais pas.

Il doit être deux heure du matin, la chambre d'Isalia est plongée dans l'obscurité et sa respiration calme et régulière à coté de moi m'indique qu'elle a réussi à trouver sommeil contrairement à moi. Pour ne pas changer, je suis totalement perdu dans mes pensées.

Mes pieds nus trouvent le sol froid et je m'avance sans faire de bruit vers sa salle de bain, j'attend de fermer la porte pour allumer la lumière, je ne veux vraiment pas la réveiller.

Je m'assois sur la cuvette des toilettes et fais glisser mes doigts sur mon écran, je dois descendre assez bas dans l'historique de mes appels pour trouver le numéro et après deux sonneries sa voix retentit enfin :

-Allô ?

-Maman... Je te dérange ?

-Regarde l'heure Ivy et tu auras vite réponse à ta question, j'espère que tu as une bonne raison pour m'appeler à cette heure-ci, tout va bien ?

-Je savais que tu ne dormais pas et je voulais te demander si je pouvais passer te voir cette semaine ? Ça serait cool de-

-Je suis en plein préparatifs pour le mariage de mon dernier client je t'en ai parler la semaine dernière, et ça ne pouvait pas attendre demain ?

Je pourrais l'entendre soupirer d'ici.

-Ah oui c'est vrai... J'avais juste vraiment besoin de changer d'air et je pensais ramener Isalia, on pourrait t'aider pour le mariage ?

-Je suis vraiment fatiguée pour y réfléchir, on en reparle demain Ivy.

-D'accord euh bon salut.

-Bonne nuit.

Elle a raccroché la première, je suis restée stoïque quelques minutes. C'est vrai que j'aurais pu attendre demain pour l'appeler, même si je suis persuadée qu'elle est actuellement devant la télévision et qu'elle n'a pas prévu de s'endormir avant longtemps. Cela ne l'empêche tout de même pas de vouloir rapidement mettre un terme a notre conversation à ce que je vois.

Parfois j'essaie de me souvenir à quand remonte la dernière fois que Maman m'ai prise dans ses bras. En grandissant tout ça s'est vite estomper, les bisous en rentrant de l'école, les câlins rassurant quand mon genou s'était retrouvé en sang après être tombé.

J'aurais aimé ne pas apprendre à cuisiner si tôt. Ne pas avoir à ranger les objets que maman cassait quand elle était folle de rage.

J'aurais aimé être réellement enfant.

Le soleil peine à traverser les rideaux épais de la chambre d'Isalia. J'ouvre les yeux doucement, en sentant une légère sensation d'étouffement dans cette pièce trop silencieuse. Allongée sur le grand lit à baldaquin, je tourne la tête pour voir Isalia, assise sur le rebord de la fenêtre, les genoux repliés contre sa poitrine. Elle fixe l'extérieur, le regard perdu dans les arbres qui bordent le jardin.

Je l'observe en silence. Habituellement, elle est pleine d'énergie dès le réveil, me bombardant de questions, me taquinant sur ma touffe de cheveux, ou me forçant à descendre avec elle prendre un café, mais aujourd'hui... elle semble différente. Silencieuse. Presque absente.

PARA TIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant