PARA TI

Chapitre 1

Bonne lecture 🤍.

4 ans plus tard.

Alméria, Espagne.

Ivy

J'attrape mes cheveux en désordre pour les attacher en une queue de cheval assez mal faite, je n'ai pas trop le temps ce soir de faire mieux, il faudrait peut-être que je songe à les couper, j'ai toujours été attaché à ma longueur, mais au fil du temps ça devient compliqué d'y prendre soin, ou peut-être que c'est juste moi qui ne prends pas le temps de le faire.

Je pousse un soupir ennuyé, j'ai toujours détesté les vendredi soir. Enchainé les cours et le boulot, c'est vachement épuisant à force. Mais je n'ai pas le choix, c'est moi qui ai décidé de partir de la maison. Si maman me verrais à l'heure qu'il est, je parie qu'elle me dirait un truc du genre « Je t'avais prévenu Ivy ! La vie n'est pas aussi simple remet les pieds sur terre un peu. »

Le souvenir du ton froid qu'elle pouvait employer parfois me donne mal au ventre.

Ce qu'elle ne pouvait -voulait- pas comprendre c'est qu'à mes seize ans, j'avais déjà suffisamment pris conscience que la vie était loin d'être simple, et les gens, loin d'être tous bon.

En passant devant ma fenêtre ouverte, je dépose comme à mon habitude une petite gamelle rempli de croquette pour le chat du voisin, il a pris l'habitude de sortir en pleine nuit et de roder dans le quartier, en passant particulièrement du temps devant chez moi.

Les lumières tamisées de mon salon me donnent vachement envie de rester ici à recommencer pour la centième fois une de mes séries et à manger une salade de fruits avec de la chantilly...

Mais en regardant ma montre, je vois qu'il me reste vingt minutes avant de commencer alors sans plus attendre je pris mes clés et mon petit sac noir dans lequel est fourré ma tenue de travail.

La soirée risque d'être longue...

❀

-Un milkshake au chocolat et deux à la fraise s'te plait.

Je lève les yeux au ciel une fois de plus, je déteste qu'on me tutoie comme ça, mais ce sont toujours les mêmes types qui se permettent de faire ça. Les trois neveux de mon patron. Ils viennent ici pratiquement tous les week-ends et c'est toujours la même chose.

Ils croient que c'est le fast-food à leur mère.

Avec le temps j'ai perdu l'envie de leur répéter que c'était malpolie parce que malgré leur « ok excusez-nous » ils recommencent le week-end qui suit.

-Ça sera tout ?

J'aperçois l'un des deux autres derrière celui qui a pris commande chuchoter quelque chose à l'oreille de son ami avant qu'ils se mettent ensemble à pouffer de rire.

Un de mes sourcil se lève. Ils ont quel âge sérieux ?

-Je crois que oui c'est b-

-Non non non, ton num-

- Six euros, par carte ou espèce ?

C'est à mon tour de lui couper la parole. Je décide volontairement de les ignorer parce que si je commence à rentrer dans leur jeu, je mets ma main à couper que je me retrouve sans travail dans les minutes qui suivent. Même si ce boulot me pourrit le moral, c'est celui qui s'accorde le mieux avec mon emploi du temps et il me permet de ne pas me retrouver devant la porte de chez ma mère à lui demander de l'aide.