Il m'a changé

*Chapitre 11*

J'ai rouler jusqu'à la casse abandonnée où j'ai l'habitude d'aller quand je suis en colère mais là, en plus d'avoir la hargne, je suis triste et j'ai mal. Je n'ai pas honte de le dire. J'ai mal, j'ai affreusement mal. Mes poings tapent contre de la ferraille formant un creux dans la carrosserie d'une vielle camionnette grise. Mes mains saignent. Mes phalanges se tordent de douleur. Je veux donner des coups jusqu'à ce que mes mains cèdent. Qu'elles se brisent sous le poids de mes erreurs, de ma douleur et de ma peine. Je cogne et cogne de plus en plus fort, de plus en plus vite. J'ai mal mais je continue.

-Ethan !

C'est une voix que je connais très bien qui m'appelle. Une voix que je connais depuis des années.

-Arrête maintenant, regarde tes mains

Je ne l'écoute pas, et continue de marteler cette pauvre camionnette.

-Arrête Ethan ! Me crie Liam

Cette fois, il vient m'attraper les bras, et les serre fort pour m'empêcher de bouger.

-Tu veux quoi bordel ?!

Ma voix tremble légèrement, la douleur sur mes doigts se fait ressentir violemment. Ça pique, ça brûle, ça défonce. La boule dans ma gorge ne m'a pas quittée depuis que je suis monté en voiture. Elle me tient au bord des larmes. Je ne veux pas pleurer, je ne suis pas faible. Liam me tient sans rien dire, il attend que je me calme comme toujours. Que je me ressaisisse avant de pouvoir me mettre les points sur les "I".

-Tu es calmé ? Me demande-t-il simplement

Je lui fais un signe de la tête et doucement, il me lâche.

-Qu'est ce que tu as fait ?

Je ne réponds rien, je n'ai pas le courage de lui dire que je me sens mal d'avoir fait pleurer Noam. Je ça me bouffe comme c'est pas permis. Le pire, c'est que je ne comprends pas pourquoi je ressens ça. J'ai besoin de lui faire de la peine, mais quand je l'ai fait, je me sens terriblement mal. Comme une pulsion que je laisse m'envahir mais qui est pleine de remords quand elle est partie.

-Pourquoi tu lui fais ça ?

-Je le déteste

-C'est pas vrai Ethan, tu ne le détestes pas !

-Si je le hais !

-D'accord, je vais gober ça pour cette fois.

-Comment ça pour cette fois ? Je le déteste, je le maudis. Il n'est qu'un sale intello, un gars fade et sans style vestimentaire. C'est qu'un gars sans importance, un oublié !

-Tu sais pourquoi tu le détestes et que tu ne me dis que des défauts inutiles ? C'est parce que c'est la seule personne pour qui tu as envie de faire des efforts, la seule personne avec qui tu essayes d'être gentil, la seule personne pour qui tu prends du temps pour la connaître. Et lui t'envoie balader parceque tu lui fais peur. Tu l'écoeurs. Tu le répugnes. Et ça, ça te tue. Tu n'as pas le droit de nier Ethan car je le vois dans tes yeux que sa réaction t'a fait énormément de mal. Quelle t'a blessé. Ça te bouffe autant car tu tiens à lui, tu l aimes Ethan et tu ne sais rien y changer. Tu as beau te persuader que c'est faux, que c'est ridicule, te mentir à toi même. C'est la stricte vérité. Tu l'aimes et le désir plus que personne. Plus que ces nanas qui te tournent autour pour qui tu ne donnes aucune attention et que tu ne les considères que comme des cul à prendre. Il te rend fragile dès qu'il te regarde, n'importe quel mot qu'il dit tu l'écoutes attentivement. Tu ne peux t'empêcher de l'admirer, de le contempler comme le plus beau des paysages. Et si, tu as la chance d'avoir un contact physique, même un frôlement, ton coeur bat si fort dans ta cage thoracique que tu as l'impression qu'il va en sortir. Tout ça, tout ce que je viens de te décrire, ce sont les symptômes de l'amour.

-Je suis amoureux de Noam

Je viens de réaliser, de ne réaliser que maintenant que je l'aime depuis le début. C'était sous mes yeux mais je me voilais la face. C'est compliqué encore de l'accepter totalement. Accepter le fait de n'être plus maître de mes émotions près de lui, d'être mené à la baguette par un gars plus jeune et frêle. Je m'assois sur le sol, ma tête dans mes genoux, je repense à cette expression que j'ai mise sur son visage tout à l'heure.

-Pourquoi tu voulais que je lui parle de ce qu'il s'est passé à la soirée ?

-Et bien, en fait, Noam ne se rappel plus de rien et je voulais qu'il apprenne ce qui est arrivé par toi plutôt que par moi, me dit calmement Liam

-Il va me détester encore plus s'il le sait.

-Il va surtout s'en vouloir à lui même, c'est quand même lui qui à fait le premier pas.

-Mais c'est moi qui a fait les suivants

Quand je repense à ce qu'il s'est passé, mon cur se remplit de joie mais se serre aussi plus fort. Liam a raison, c'est par moi qu'il doit l'apprendre.

-Je lui dirais quand je serais seul avec lui.

Liam est venu en transport en commun et comme il n'a pas de voiture, je lui prête parfois la mienne. Ce soir, c'est lui qui conduit car il a jugé que je n'étais pas en état. Ce n'est pas faux. Mes poings me font un mal de chien. C'est dans le silence que le trajet se passe. Juste le bruit d'une radio néerlandaise qui met un bruit de fond. Il fait déjà noir. Les lampadaires au couleur jaunâtre défilent sur le chemin. Un à un, ils passent sous mes yeux qui ne les suivent pas du regard.

On est rapidement arrivé au parking du campus. Mon ami me regarde se demandant si je vais retourner dans ma chambre ce soir ou si je vais dormir dans ma voiture. J'agrippe la poigné et l'ouvre d'un coup. Liam sort à son tour. Les mains dans les poches, je me dirige vers cette chambre qui maintenant me terrifie. Je suis devant la porte, je mets la clé dans la serrure et la tourne. Elle s'ouvre sur le dos du gars que j'aime. Il est en train de remplir une valise. Noam se retourne, et là, je croise ses yeux rougis par les larmes qui me fixer vaguement. Mon coeur bat vite et ma gorge se ressert de nouveau.

-Excuse moi

C'est tout ce que j'arrive à dire pour mon mauvais comportement.

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Coucou, j'était inspiré et j'ai décidé de publier un autre chapitre cette semaine!