Chapitre 9.

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Point de vue de Lucy:

Après m'avoir dit tout ça, il s'est enfui, en larmes. Ses yeux étaient ravagés de culpabilité par moments et de rage à d'autres. Il arrivait même parfois que ses yeux se vident d'émotions. Le sentiment qui régnait à présent en moi? Le vide. J'étais perdue, je ne savais pas quoi faire d'autre à part hurler son prénom dans l'espoir qu'il revienne dans ma chambre, mais il ne revenait pas.

Ça faisait cinq minutes que j'étais dans mon lit en prononçant son prénom en continuité, sans pouvoir m'arrêter. Les médecins affluaient dans ma chambre en posant tout un tas de questions auquel je ne répondis, évidemment, pas. J'étais tout simplement plus préoccupée par l'autre tas de questions que je me posais à moi-même. Celle qui revenait le plus: comment un être aussi pur, au visage si innocent qu'Harry avait pu me laisser vivre un tel cauchemar? Comment avait-il tenu pendant des années sans être rongé par la culpabilité? Je n'aurais jamais tenu à sa place, j'aurais même arrêter de m'aimer, je me serais détester. Pourtant, pendant ces deux jours près lui à l'hôpital où j'ai appris un minimum à le connaître de nouveau, il semblait paisible, heureux. Et puis, lorsque je revis ses yeux pétillants, sa dernière phrase me revint soudain en tête: "Je suis un putain de monstre, je me hais...". Non, il n'était pas heureux. Il voulait le faire croire, faire croire que rien ne l'atteignait pour ne pas avoir les gens sur le dos. Ça se voyait dans ses yeux qu'il est malheureux, qu'il était fragile et ça lui correspondait tellement bien. Ses joues un peu gonflées, ses yeux d'un vert innocent, son sourire angélique et ses fossettes enfantines lui offraient le moyen de gagner la confiance et l'affection des personnes rapidement. Chaque détail faisait de lui une réincarnation divine, un ange déposé sur notre chemin, un ange ayant pour mission de vous envoûter totalement et je crois bien m'être faite prendre au piège. Je me suis embarquée dans un tourbillon infernal, un tourbillon d'émotions totalement différentes qui me donnaient l'impression que tout tournait autour de moi. Oui, j'entrais dans un tourbillon infernal, le mot était parfaitement trouvé.

J'arrivai peu à peu à calmer la dispute entre mon corps et mon esprit et décidai de revenir à la réalité, bien que j'y étais aussi lors de cet égarement. Magaret, Céline et les médecins avaient leur regard rivé sur moi. Ça me gênait quelque peu d'avoir autant de paires d'yeux posées sur moi:

"-Qu'est-ce qu'il y a?

-Mon dieu, Lucy tu m'entends?

-Oui, Magaret je vo... t'entends mais pourquoi cette question?"

Magaret prit une mine triste lorsque j'ai dit son prénom et ai hésité sur le vouvoiement. Je devrai lui parler toute à l'heure. J'avais passé la plupart du temps avec Harry mais j'avais quand même parler à ma... mère? Elle me paraissait gentille et affectueuse mais surtout rassurée, par mon réveil je suppose.

"-Ça fait plusieurs minutes que nous essayons de parler mais tu n'as pas réagi, tu étais comme ailleurs, les yeux dans le vide, ça va ma chérie?

-Oui, oui, ça va, je réflechissais. Pouvez-vous nous laisser seules s'il-vous-plaît?

-Oui, bien sûr Mademoiselle Gray, je dois juste vous prévenir de rester calme, votre coeur s'est affolé, il faut que vous restiez calme pendant au moins une bonne semaine, voire deux pour être complétement rétabli. Votre coeur est encore affaibli.

-Oui, bien sûr, merci docteur."

L'équipe médicale sortit alors de ma chambre me laissant seule avec Magaret:

"-Je voulais te parler et te dire d'avance que je suis désolée de ne me souvenir de rien.

-Tu n'as pas à t'excuser, c'est pas grave, ça va revenir.

-J'aimerai pouvoir te croire mais je vois bien que ça te fait du mal de m'entendre prononcer Magaret au lieu de maman mais crois-moi je sais que tu n'essaies pas de te faire passer pour ce que tu n'es pas. Je sais que tu es ma mère, je veux dire, ça se voit rien qu'avec le physique mais mon coeur et ma raison me disent aussi que tu es ma maman à moi et pas celle d'un autre. Alors je m'excuse d'avance de ne pas te reconnaître tel quel pendant quelque temps. Voilà, il me faut juste un peu de temps.

-T'es quelqu'un de bien ma fille, je t'aime, tu le sais ça, sinon je te le redis parce que je t'aime vraiment mon bébé, tu peux pas savoir comme je suis heureuse que tu sois de nouveau parmi nous.

-Je sais, merci."

Je lui souris sincèrement mais je ne suis pas capable de lui dire que je l'aime, c'est un peu tôt après tout, non? Elle me fit un bisou sur le front et me dit qu'elle devait me laisser et qu'elle reviendrait cette après-midi pour me présenter quelqu'un. Je ne posai pas plus de questions et la laissait partir. Mais de suite, je retournai dans mon tourbillon de questions et plongeai dans un profond sommeil, épuisée par les nouvelles d'Harry plus tôt dans la matinée.

˷ Éclipse de quelques heures: 15h30 ˷

Je fus réveillée par un bruit. J'ouvrais les yeux et vis Magaret rentrer dans ma chambre suivie d'un garçon d'à peu près mon âge, timide, et d'un homme plus âgé qui la tenait par la main. Je supposais que c'était son compagnon.

"-Coucou, je te présente Steve, mon compagnon et Liam, son fils, donc ton demi-frère si on peut dire!

-Coucou!"

Je levais la main, un peu intimidée devant eux.

"-Coucou Lucy tu n'as pas à être timide! On va te manger! Tu vas bien depuis que t'es réveillée?

-Oui, merci Steve et vous tout va bien?

-Oui merci, merci je t'en supplie, tutoie-moi, j'ai l'impression de prendre trente ans d'un coup!

-Bon d'accord, alors ravie de te rencontrer Steve!

-Moi de même, bon on vous laisse les jeunes, on va faire un tour. Faites connaissance et surtout entendez-vous bien, on veut pas de disputes à la maison!"

Je souris sincèrement à Steve, il m'a l'air très gentil, je l'apprécie déjà!

"-Halala, les parents, j'en peux plus d'eux deux, je m'appelle Liam, fin tu sais déjà!

-Moi Lucy mais quelque chose me dit que tu le savais déjà!

-Huuuum... Ok, je le savais déjà! Ca te dit que je reste avec toi cette après-midi, on pourrait faire connaissance?

-Excellente idée, et un peu de compagnie ne me fera pas de mal. J'ai l'impression de croupir dans cet hôpital! J'en peux plus! Vivement que je sorte!

-Tu m'étonnes, je comprends exactement ce que tu veux dire!"

C'est ainsi, que durant tout le reste de la journée, j'ai appris à mieux connaître Liam, mon demi-frère. Il me raconta tous ses problèmes de saté, d'où sa compréhension pour l'hôpital! Je pouvais pas rêver mieux comme grand frère! Enfin un point positif à ma journée

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Vers l'éternité.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant