Chapitre 8

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CHAPITRE 8:

Point de vue d'Harry:

"Harry, dis-moi maintenant, j'ai besoin de savoir."

Je pouvais pas, je n'y arriverai pas! Et si elle me laissait tomber après avoir tout appris, comment est-ce que je ferai? Je n'arriverai pas à vivre avec sa colère en plus de la culpabilité qui m'étouffe chaque jour un peu plus. Ma vie n'aurait plus de sens si elle m'abandonne. Mais ce serait le châtiment mérité non? Un monstre tel que moi, n'a pas le droit au bonheur. Voilà ce que je suis depuis que je suis tout petit, je me fous de tout, en fait, les autres ne sont rien pour moi, c'est ça? Je n'ai pas de coeur. Oui, voilà, c'est exactement ça, je n'ai pas de coeur. Je la regardais peut-être pour la dernière fois de toute ma vie et commançai à parler.

"-Tu es prête ?

-Oui, vas-y, je t'écoute Hazz."

Elle me prend la main et me regarde en laissant passer une lueur d'encouragement dans sa voix et ses yeux.

"-Il y a six ans et un peu plus de neuf mois, j'arrivais dans ton école en CM1, ça faisait plus de deux ans qu'on était ensemble. Quand je suis arrivé donc le couloir qui menait à la classe, je t'ai vu, tu étais magnifique, toute mignonne et fragile, ma princesse. Je.. Je t'ai pris dans mes bras tellement que j'étais heureux ce jour-là de te retrouver. Mais plus les jours passaient, plus les gens me ridiculisaient en sachant que j'étais amoureux. Ils... je suis pitoyable à pleurer comme ça devant toi... C'est pas moi qui suis dans ce foutu lit de merde depuis plus de six ans putain!

-Harry calme-toi et continue, je t'écoute. N'aie pas peur.

-D'accord, merci... Ils" Je soufflai un bon coup et continuai:

"Ils pensaient qu'être amoureux rendaient fragile, ils me rejettaient, personne ne voulait de moi, de plus, tu étais la petite chef de l'école et cette "autorité" n'était pas forcément bien vu de tout le monde. Tout le monde te jalousait parce que tu étais la fille la plus belle et plus populaire de l'école, ce qui d'ailleurs n'a pas changé! Un mois après que je sois arrivé, un garçon est venu me voir." Je soufflai une autre fois, reserrer ma prise sur la main de Lucy, fis une petite pose en séchant mes larmes d'un geste inutile vu que la seconde qui suivait, mes joues étaient de nouveau inondées. Je continuai tout de même:

"-Il m'a demandé si j'étais heureux dans ma vie et je lui ai évidemment répondu oui puisque tu étais là mais qu'avoir des amis me manquait énormément. A part toi et Louis, je n'avais plus personne à mes côtés. Pourtant j'aimais les gens, le contact. Je t'enviais tellement que j'en suis même arrivé en t'en vouloir de me priver de mes amis, ou plutôt... d'avoir des amis. Il m'a justement demandé s'il voulait qu'on devienne ami. Il avait douze ans, moi neuf à cet époque là. C'était une terreur, le deuxième chef de l'école, il avait redoublé deux fois. Il me semblait tellement que je pouvais lui faire confiance que je suis tombé dans son piège. J'ai accepté comme le pire des abrutis. J'étais tout le temps avec lui en récré, on ne se voyait presque plus mais sur le moment je m'en fichais vu que j'avais des amis. Il n'y avait que ça dans ma tête, popularité, popularité, j'avais neuf ans et je pensais déjà à ça... Une semaine après notre rencontre, il m'a demandé de t'ignorer sinon il me ferait la misère. J'avais peur, j'étais un gamin effrayé. J'ai réfléchi pendant trois, voire quatre jours. Je suis allé le voir pour lui donner ma réponse. J'acceptais de t'ignorer et il m'a dit qu'il était fier de moi, que j'étais un homme à présent. J'étais content. J'existais enfin. Ca ne lui faisait jamais. Tu avais vu que je t'ignorais et tu ne comprenais pas pourquoi, t'étais perdue, tu pleurais tout le temps en venant me voir en demandant ce que tu m'avais fait. Niall n'arrêtait pas de dire que tu m'empêchais de vivre heureux, que c'était à cause de toi que personne n'avait voulu me parler. C'est pourquoi au bout d'une semaine, j'ai commencé à te dire que je ne t'avais jamais connu, que j'avais fait semblant d'être en couple avec toi parce que tu me faisais pitié à t'inventer une relation. Mais tu t'accrochais, je t'en voulais tellement! Quelques mois après, le 1er juin, j'ai su que tu m'avais invité à ton anniversaire, je suis venue en douce, ta mère nous a vu et elle nous a prit en photo quand on s'est embrassé mais je t'ai reppoussé juste après... J'avais peur de perdre mes "amis"... Plus les jours passaient, plus je devenais méchant avec toi. Et plus j'étais méchant, plus tu t'accrochais et Niall me demandait de faire en sorte que je ne t'approche plus. J'étais jeune, je ne savais pas ce qu'il voulait que je fasse ou il m'a demandé si je voulais qu'il s'en occupe... et j'ai dit oui. Il m'a dit de le suivre, c'était le 21 juin... Le temps était magnifique et tu n'arrêtais pas de chanter et de danser dans la cour vu que c'était la fête de la musique. Quand tu nous as vu approcher, tu as eu un mouement de recul. Je voyais dans tes yeux que tu étais térrifiée. Niall s'est approché de toi et m'a demandé si j'étais toujours d'accord. Bien sûr que je l'étais... Il t'a donné une claque, j'espérais qu'il s'arrêterait là mais tu n'arrâtais pas de dire que tu n'avais rien senti, qu'il ne savait pas frapper. Une vraie tête de mule." Je lâche un léger rire. "Il.. Il t'a pris par les épaules et il t'a collé au mur." Toute la scène se rejoue dans ma tête et je ne peux empêcher les larmes de couler plus qu'elle ne le faisait déjà. "Il t'a donné un coup de poing, tu n'arrêtais pas de dire : même pas mal, même pas mal. Tu avais tellement de fierté. Niall était en rage après toi, il a enchaîné coups après coups. A un moment, tout a dégénéré... Il t'a poussé, ta tête s'est cogné contre le bord d'un grand pot de fleurs en pierre à côté de nous. Tu n'avais pas ouvert les yeux, il te donnait des coups de pieds dans le ventre... Il y avait du sang de partout, sur tes habits, ses mains, les tiennes, une flaque de sang commençait même à se former autour de ta tête. Et moi, j'étais là debout devant toi, inconsciente. Je pleurais... Les surveillants sont arrivés vers nous en courant. Tu as été transféré à l'hôpital et depuis plus rien... Je m'en veux tellement... Juste parce que je voulais être aimé et apprécié, j'ai laissé Niall te frapper. Quel genre de personne peut faire ça hein?! QUI?! Je suis un putain de monstre, je me hais...

-Ne..ne dis.. pas ça Harry."

Comment pouvait-elle dire ça? Comment est-ce que j'ai pu faire du mal à une personne si gentille et compréhensive? Je suis le mal en personne. Je me lève brusquement et sors de la chambre malgré les appels incessants de Lucy.

Vers l'éternité.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant