Chapitre 3. Fin?

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CHAPITRE 3:

Le lendemain, 13 ocotobre 2010:

De mon point de vue:

Cela fait cinq minutes que Céline est partie en larmes de ma chambre. Je reste bouche bée devant ces révélations. Six ans que je suis soit-disant sur ce lit, dans le coma et aucun souvenir de comment cela est arrivé. Ca me paraît surréaliste! Comment pourrais-je oublié une chose pareille? Je me sens perdue, démunie. J'ai donc perdue six ans de ma vie sans en savoir la raison. Je suis sûrement dans une troisième dimenson, un cauchemar où ma mère... Ma mère. Je réalise que je ne m'en rappelle plus. Je ne me rappelle plus de rien, mon prénom, mon âge, tout est flou. Je n'ai plus aucun souvenir de ma vie antérieure, des amis de mon enfance. D'après ce que j'ai compris cela fait plus de six ans que je suis dans ce coma, alors ça m'étonnerait qu'après toutes ces années mes amis se souviennent de moi. La porte s'ouvre brisant ainsi mes réflexions. J'entends la voix de Mar... de ma mère retentir:

"Coucou ma chérie." Je l'entends soupirer. "J'ai pris beaucoup de temps à réflechir avec ton père. On a pris la décision de te laisser partir et laisser faire les médecins. On ne peut pas rester égoïste à ce point à vouloir te garder près de nous alors que toi, tu es allongée sur ce lit en train de souffrir. Ca fait mainteant six ans, trois mois et vingt deux jours, que je viens tous les jours te voir, ton père dès qu'il peut, et lui aussi. On t'aime tellement tous les trois si tu savais." Woooow, doucement qui est "lui" encore? C'est une torture de ne plus rien savoir ou se souvenir! Quel lien a-t-il avec moi? "Tu sais il s'en veut vraiment. Il ne sait pas ce qu'il lui a prit mais tu sais, vous etiez tellement jeune et toi tu l'aimais tellement malgré tes neuf ans! Il était térrifié! A seulement neuf ans, il ne voulait pas d'une chose si fusionnelle que ça! Les premiers temps, je lui en ai voulu, j'ai été ignoble avec lui. Après tout, je le voyais comme celui qui m'avait enlevé ma fille, mon bébé. Au début, il ne venait pas parce qu'il n'avait pas vraiment conscience de ce qu'il se passait. La première fois qu'il est venu, il avait onze ans. Tu te rappelles de ce sourire enjoué et plein de vie qu'il te lançait, cette étincelle qui te plaisait tant dans ses yeux avait totalement disparu. Lorsque je l'ai vu, je lui ai dit de rentrer parce que devant ses yeux sans vie et embués je ne pouvais plus lui en vouloir et le rejetter, il m'a fait tellement de peine. Tu te dis peut-être qu'il n'a pas le droit à la pitié parce ce n'est pas lui qui va bientôt mourir ou qui a raté sa vie et l'a passé sur un lit d'hôpital. Dès qu'il est rentré dans la chambre la première fois, il a éclaté en larmes en te voyant. Depuis ce jour, il ne mange que le strict minimum. Il ne sort pas. Il s'est coupé du monde. Bien que ça lui arrachait le coeur de te voir là, il s'acharnait quand même à venir te regarder par la fenêtre de ta chambre. Et puis, il a commencé à venir ici tous les jours derrière cette fenêtre pour te voir après les cours, de 17h jusqu'à 20h, jusqu'à ce que les visites se finissent. La culpabilité le détruit. J'espère que tu pourras lui pardonner avant de partir. Je t'aime tellement ma fille si tu savais, tu vas me manquer." Elle arrête là son long monologue pour fondre en larmes. Que m'a-t-il fait? C'est à cause de lui que je suis là? Pourquoi devrait-il s'en vouloir? Toutes sortes de questions fusent dans ma tête, j'ai l'impression qu'elle va exploser! Non, je ne veux pas mourir, je vais y arriver, je vais me réveiller je le sens! Je suis effrayée lorsque la porte s'ouvre pour laisser rentrer plusieurs personnes. J'entends de nombreux pas se placer autour de moi.

"-Nous allons commencer, vous voulez rester?"

Deux voix retentissent dans la salle, mon père et ma mère sûrement.

-Oui, mais comment ça va se dérouler? Elle va sentir quelque chose?

-Non, elle ne sentira rien, je vais simplement débrancher le respirateur et son coeur s'arrêtera seul."

J'entends ma mère pleurer et m'envoyer des "je suis désolée" toutes les secondes. Je ne lui en voulais pas. J'allais partir parce que mes parents veulent abréger mes souffrances. Comment puis-je leur en vouloir alors que je ressens leur regret jusqu'au fond de moi. Ca me déchire le coeur d'entendre ma mère dans cet état alors que, pourtant, je n'ai plus aucun souvenir d'elle ou avec elle. Mon père lui chuchote des mots doux pour essayer de la calmer. Je dois bien m'y résoudre, je vais mourir. J'ai peur, je suis mal.

Point de vue externe:

Une mère est à cet instant au bord du désespoir, près du précipice qui s'ouvre à elle. Un simple geste va tuer sa fille, son bébé qui n'a pas pu goûter à la vie. Elle n'a pourtant rien demander. Q'y a-t-il de pire de voir sa fille, la chair de sa chair, mourir sous ses yeux sans pouvoir rien faire? Il lui semble qu'on lui coupe à coup de coûteau, une partie d'elle. Cette jeune fille va laisser un père, spectateur de ce drame familial. Lui, s'interdit de se montrer faible, il le doit pour la mère de son enfant qui dans quelques secondes depliera ses ailes pour laisser tomber tout son fardeau et cette souffrance pour rejoindre un endroit meilleur. De l'autre côté du mur de cette chambre d'hôpital, se trouve un jeune garçon désespéré, fautif et coupable de tout ce qu'il se passe. Sa respiration est coupé, son regard fixé sur ce visage qu'il aime et qu'il a toujours aimé, sur ce visage d'ange qu'il a vu tant de fois sourire, ses lèvres qu'il embrassait étant plus jeune. Malgré tout, il reste là, à assumer ses actes, son amour envers la personne qu'il a détruit. Il regarde la famille qu'il a détruite, la fille qu'il a privé de vivre à cause d'une foutue colère de gamin. Dans sa tête, il s'assure de ne plus jamais vivre, de ne plus jamais sourire, de subir sa vie pour que cette lourde culpabilité s'envole. Il ne s'autorise plus rien, juste le simple minimum pour rester en vie. Oui, un geste peut détruire. Il peut détruire la personne blessée mais aussi la personne qui a blessée. La culpabilité ronge de l'intérieur, vous coupe la respiration. Ce jeune homme en est la preuve vivante. Il ne s'autorise plus un simple petit plaisir du quotidien. Il voit sa victime mourir.

Point de vue de "lui":

Je suis devant cette fenêtre à pleurer comme un lâche, un faible. Je pleure plus que Margaret, je suis détruit. Je le mérite. Je mérite de souffrir, de crever de cette culpabilité. Je ne veux pas mourir tout de suite, je veux qu'on me laisse observer ce que j'ai causé. J'ai détruit le sens de la vie de deux parents qui n'avaient rien demandé et la vie de la fille que j'aime. Je suis pitoyable. Je la regarde sur son lit d'hôpital, elle va mourir par ma faute. Je ne me le pardonnerai jamais. Je suis pire qu'un mons.. Alors que mes yeux baignés de larmes sont rivés sur le visage de cet ange, je sens une lueur d'espoir renaître dans mon être. Je tourne la tête et mon regard se fixe sur le médecin, sur sa main qui s'avance de plus en plus vers la prise. Mon sang ne fait qu'un tour. Le temps passe au ralenti. Il n'y a qu'un mètre qui me sépare de la porte, le temps me semble infini. La poignet me nargue. J'ai l'impression que plus je m'approche, plus elle s'éloigne. Ma main l'effleure enfin. Je la pousse de toutes mes forces. L'adrénaline monte en moi. Je vois la main du médecin frôler le fil qui retient mon ange en vie. La pression est trop forte. J'explose. Je hurle:

"STOP!!"

Tout signe de vie cesse. Plus aucun bruit ne retend. Seulement les battements de mon coeur en furie.

Voilà l'arrivée du chapitre 3, que va-t-il se passer? Donner vos avis s'il vous plaît! Encore un merci pour toutes ces vues! Merci merci merci!! :) Je posterai la suite sûrement le week-end prochain parce que j'ai une semaine d'examens donc vous avez compris!! :') Merci encore!

Vers l'éternité.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant