Chapitre 2. Impossibilité probable.

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Point de vue de Margaret:

Je sors de la chambre, m'assieds sur la chaise de cet interminable couloir que je ne connais que trop bien après toutes ses années à attendre les heures qui me permettraient de voir ma fille, mon bébé dans son lit d'hôpital, complétement inerte. Durant deux minutes, j'essaie de calmer ma respiration. Je prends alors mon portable et appelle David, je me demande si ça vaut la peine de l'appeler. J'hésite. Mais après tout, c'est sa fille. Il doit savoir. Je clique donc sur "appeler". J'attends plusieurs tonalités jusqu'à ce que quelqu'un décroche à l'autre bout du fil:

"-Allo?

-Oui, bonjour, c'est Margaret, qui est-ce?

-Oh, eu... bonjour Madame Gray, c'est Louis.

-Bonjour Louis, comment vas-tu?

-Bien et vous?

-Ca va, est-ce qu'il y aurait David dans les parages?

-Oui, je vous le passe, aurevoir Madame, bonne fin de journée!

-Merci toi aussi Louis."

Il y a cinq ans, plus rien n'allait entre David et moi, nous avons donc décidé de divorcer. Mais nous nous sommes remarié. Lui, un an après avec Johanna Tomlinson. Louis est son fils, il est juste adorable et très attachant sous ses allures de tombeur de 19 ans. Pour ma part, j'ai rencontré quelqu'un de vraiment touchant et compréhensif, Steve Payne dans ce même couloir il y a trois ans. Autant lui que moi sommes d'accord pour n'être qu'en couple, il y a maintenant de ça deux ans. J'ai promis à Steve et à ma fille de l'épouser que lorsqu'elle se réveillerait. Je veux qu'elle soit présente le jour où je dirais oui à un autre homme que son père.

̴̴ Flash-back ̴

26 septembre 2007:

Comme chaque soir je sors de sa chambre et m'assieds sur une chaise avant de me retrouver chez moi, seule. J'entends soudain des ambulanciers me demander de me ranger sur le côté pour laisser passer un brancard ce que je fais évidemment. Lorsqu'ils se trouvent à mon niveau, j'ai le temps de voir un gamin de peut-être tout juste 12 ou 13 ans sur ce brancard. Un infirmier demande à un homme de rester patienter là. Il s'assied alors à quelques chaises de moi, je me décide alors d'aller lui parler.

"-Excusez-moi? Je vous dérange?

-Non, pas du tout.

-Vous êtes de la famille?" Lui dis-je en pointant de la tête la direction qu'avait prise tous les infirmiers.

"-Oui... hum, c'est mon fils.

-Que lui arrive-t-il?

-Lorsqu'il était tout petit, on a du l'opérer pour lui enlever un rein qui ne fonctionnait plus et toute à l'heure, il s'est pleins de douleurs aux reins alors je l'ai emmené ici, comme à chaque fois... Mais bon, je dois vous importuner avec toutes mes histoires, il y a sûrement quelqu'un qui vous attend chez vous.

-Non, vous ne me dérangez pas, je suis seule chez moi alors un peu de compagnie me fait du bien. Vous êtes seul vous aussi?

-Oui, ma femme est décédée il y a 14 ans en donnant naissance à mon fils.

-Excusez-moi, je ne savais pas. Je suis désolée.

-Vous ne saviez pas justement, vous n'aviez pas à vous excuser. Pourquoi êtes-vous ici d'ailleurs?

-Ma fille est dans la chambre juste là... Ca va fait un peu plus de trois ans qu'elle est dans le coma donc je reste le plus possible auprès d'elle.

-Ce ne doit pas être facile tous les jours, vous voulez qu'on aille chercher quelque chose à manger en attendant?

-Oui, avec plaisir!"

̴ Fin du flash-back ̴

Depuis ce jour, on se voyait assez régulièrement. C'est un homme attentioné, vraiment. Son fils, Liam, est comme son père. Ils étaient tous les deux très proches et s'étaient formés comme une carapace qui les renfermait dans leur cocon. Au fil du temps, j'ai su trouver ma place au sein de cette famille dans laquelle je fais désormais partie. Au bout du fil, une voix se fait entendre au bout de cinq minutes:

"-Margaret? Que se passe-t-il?

-Je.. Les médecins m'ont parlé toute à l'heure...

-Qu'ont-ils dit?

-Ils veulent..."

Je suis interrompue par Céline qui sort en larmes de la chambre, je ne peux pas la laisser comme ça. J'entends David demander ce qu'il se passe alors je lui réponds:

"-Hum David? Je te rappelle plus tard, désolée, à toute à l'heure."

Je raccroche sans lui laisser le temps de répondre et part à la rencontre de Céline. Je la trouve dans son bureau, appuyée contre un mur en train de sangloter. Je ne l'ai jamais vu dan un tel état.

-"Hey, qu'y a-t-il?

-Je...je ne peux rien faire pour t'aider, pour l'aider, je me sens inutile.

-Ne dis pas ça ma chérie, tu es comme ma deuxième fille et en même temps mon soutien. Si tu n'aurais pas été là, penses-tu vraiment que je serai toujours là, forte pour ma fille? Non, je ne pense pas. Alors sèche-moi ces larmes et arrête de dire des bêtises. Tu en fais assez, je t'assure!

-Merci Margaret. Je m'en veux en ce moment de craquer alors que ce n'est pas ma fille qui est dans ce lit mais je ne peux pas m'en empêcher! Je n'ose même pas imaginer dans quel état tu seras s'ils..ils...

-Chut, calme-toi ma belle, je suis là et tant que je ne serai pas d'accord, ils ne feront rien, autant dire qu'ils peuvent attendre longtemps!"

Je prends alors Céline dans mes bras et lui chuchote des mots doux à l'oreille pour la calmer. Au bout d'un certain temps, nous nous levons et nous redirigeons vers le couloir, je l'encourage à reprendre son travail, ce qu'elle fait, toujours en me remerciant et en déposant un bisou sur ma joue. De mon côté, je retourne devant la chambre de ma fille et reprend mon téléphone.

-"David, c'est de nouveau moi.

-Dis-moi ce qu'il se passe maintenant s'il te plaît!

-Les médecins disent qu'il n'y a plus aucun espoir.

-Je suis à Londres dans 4h le temps que je descende de Doncaster, d'accord?

-David... ils veulent tuer notre fille, ils vont débrancher le respirateur... Viens vite S'il te plaît..."

Coucou, bon j'ai pas les dix votes mais c'est pas grave! :) Je poste ce chaptre pour tous ceux qui lisent ma fiction, j'ai posté le prologue il y a à peine un jour et j'ai déjà 105 vues voire plus et c'est énorme pour moi alors que je ne pensais même pas dépasser les 10 :') merci beaucoup!! :D

Vers l'éternité.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant