Vers l'éternité.

Chapitre 18. Hazzou.

Le trajet s'était fait dans le silence sauf quand je lâchai des bruits d'émerveillement. Tous ces arbres au bord des routes, ces voitures plus belles les unes que les autres défilaient sous mes yeux. Heureusement, mon coma n'avait fait qu'effacer mes souvenirs mais n'avait pas effacé mon vocabulaire. J'arrivais aussi à tenir des conversations mûres. Mon cerveau n'était pas resté bloqué à mes dix ans, grâce à Margaret qui me parlait durant mon long sommeil, il avait assimilé tous ses mots, le médecin m'avait dit que c'était un très bon signe et une bonne chose pour moi et ça je le savais !

Au bout d'un moment, la voiture s'arrêta, nous devions être arrivée à la « maison ». Ma mère prit les affaires du coffre et ferma la voiture.

« -Voilà, c'est ici que tu as grandi !

-C'est beau...

-Oui et tu verras, nous avons gardé ta chambre intacte, peut-être que cela te rappellerait des choses, on ne sait jamais ! Bon, on y va, Steve et Liam sont à l'intérieur, le repas doit être prêt !

-D'accord, merci. »

Je n'osais toujours pas l'appeler maman, je n'arrivais pas à m'y faire... On ne choisit pas la direction de nos pensées en même temps. J'attendrai un peu et verrai alors ce qu'il se passe. On rentrait dans la maison après m'avoir laissé admirer la beauté du jardin fleurie et parsemé de couleurs. L'entrée était accueillante, les murs étaient blancs parfois teintés de couleur taupe, les meubles et l'escalier étaient en bois clair vernis. Lorsque je levais la tête je pus apercevoir le palier de l'étage qui donnait sur l'entrée de la maison. Tout était pur, chaleureux, je me sentais bien ici. Margaret nous fit passer sous un porche à gauche qui donnait sur le salon. Un canapé avec deux fauteuils aux extrémités se trouvaient face à la télévision, tout comme dans ma chambre d'hôpital. La table et les chaises de la salle à manger étaient de la même teinte que le mobilier du salon, on aurait pu croire que la pièce était d'un noir sombre épouvantable mais non, la baie vitrée du salon et les murs blancs ornés de cadres de différentes villes offraient une luminosité incroyable à la pièce. Mais ce n'était pas tout, la cuisine était ouverte sur le salon. Les meubles étaient d'un rouge verni éclatant, une porte fenêtre était placée au fond. Cette maison était splendide. Je n'avais aucun mot.

« -Salut Lucy ! Ça te plaît ?

-Wow, Steve... C'est magnifique ! Je n'ai pas de mots...

-Tant que ça te plaît, ça ne me dérange pas !

-A table!!!

-On arrive Margot! »

On s'installa alors à table, la conversation reprit de plus belle. Steve m'expliquait qu'il était décorateur d'intérieur, ça ne m'étonna même pas. Ma mère était comptable et travaillait à la maison pour être plus rapidement à l'hôpital s'il y avait du nouveau avec moi. Elle me dit que son bureau se trouvait juste derrière la grande porte en face de l'entrée. Je l'avais remarqué mais j'étais trop occupé à tout observer. Liam prit la parole et nous continuions à discuter tous les deux de notre côté après avoir écouté la rencontre de Steve et ma mère. Ils devaient vraiment s'aimer pour traverser ça ensemble. C'était beau à voir, j'aimerai que cela se passe comme avec Harry... Une seconde ! J'ai dû louper un épisode. Depuis quand je m'imagine vivre avec Harry ?

A la fin du repas, Liam me fit monter à l'étage en disant que c'était notre espace rien qu'à nous. En effet, la chambre des parents se trouvait en bas, à la droite de l'entrée. Arrivés au palier, il commença à m'expliquer que mon espace personnel était à gauche et le sien à droite. J'ouvris la porte de ma chambre et vis une chambre de princesse. Les murs étaient d'un rose pâle, le petit lit ainsi que les draps blancs, au-dessus, accroché au plafond se trouvait un rideau violine qi entourait mon lit. Cette chambre était sortie d'un vrai conte de fée... Un balcon donnait sur le jardin, je décidai de m'y rendre. J'ouvris la fenêtre et soudain, j'eus une grosse migraine...

˷Flashback˷

J'étais couchée sur mon lit, boudeuse. Maman m'a puni ce matin alors que je devais aller voir Hazzou... Ce n'est pas juste, maman est pas gentille, elle est méchante de m'interdire de voir mon amoureux. Je suis triste à cause d'elle. J'entendais des bruits à ma fenêtre, j'ouvrais la porte et un caillou est venu frapper mon visage, ça faisait mal...

« -Lulu, pourquoi tu sors pas, je t'attends moi !

-Je peux pas sortir Hazzou... Maman m'a puni.

-Pourquoi ?

-J'ai cassé un verre dans la cuisine, maman est pas contente... Mais je veux te voir c'est pas juste.

-Sors de ta chambre quand tu entendras la porte d'entrée s'ouvrir, je dirai à ta maman que j'ai soif et tu sors quand on est dans la cuisine, d'accord ?

-Oui !

-Je t'aime Lulu, a tout de suite !

-Je t'aime aussi Hazzou ! »

Je refermai la fenêtre et suivis les mots d'Harry. Après qu'il soit sorti, on s'est mis à jouer, à faire de la balançoire. J'aime passer des moments avec mon amoureux. C'est mon prince charmant, je me marierai avec lui et personne d'autre.

˷Fin du Flashback˷

Mon cœur se resserrait dans ma poitrine. J'avais ressenti tout l'amour que je portais à Harry avant mon coma. C'était fort, brutal, pur mais surtout inattendu. Je repensais à ce moment avec Harry, je m'étais sentie complète durant ce souvenir. C'est après quelques instants que je vis Liam, me soutenant, la mine inquiète. Je ne voulais pas qu'on sache que des souvenirs me revenaient, je préférais les garder pour moi, je voulais les garder précieusement.

« -Tu vas bien ?

-Oui ne t'inquiète pas fréro, c'est juste un étourdissement, rien de grave !

-D'accord, et je sais pas toi mais je suis content d'être ton demi-frère !

-Et moi je suis triste que tu sois mon demi-frère, tu es mon frère, c'est tout !

-Tu sais que t'aimes ma petite sœur ?

-Je t'aime aussi mais je suis plus âgée que toi mon pauvre petit Liamou !

-C'est pas faux ! »

C'est ce que j'aimais chez Liam c'est qu'il savait admettre quand il avait tort mais surtout il savait me faire sentir en sécurité. Même si nous n'avions aucun lien de sang, Il était mon frère et jamais je n'aurais espéré avoir mieux.