Vivre sur la glace

Chapitre XX

La jeune femme inspira avant de dire d'une voix pâle :

— Pourquoi je suis ici ?

Ayden soupira nerveusement en passant sa main dans ses cheveux noirs.

— Tu as fait une sorte de.. malaise après ton programme..

La bretonne écarquilla les yeux.

— Un.. malaise ? Demanda t-elle avec incrédulité.

L'ex patineur hocha la tête.

— Tout le monde s'est inquiété pour toi, tu avais d'énormes difficultés à respirer. Les médecins m'ont dit qu'il s'agissait d'une grave réaction allergique.

Gwenaëlle se redressa légèrement, appuyant son dos sur les coussins.

— Mmh.. Je veux bien croire que c'est ça.. Mais une allergie à quoi exactement ?

L'islandais sourit doucement.

— Je n'en sais rien encore.. Il faut attendre les résultats des analyses de sang..

Un silence s'allongea entre nos deux protagonistes avant que Gwenaëlle ne réalise soudainement :

— Et merde ! La finale ! Est-ce qu'ils me laisseront sortir de l'hôpital à temps ?

Le mentor porta la main à sa joue, disant à mi-voix :

— Je vais essayer de faire en sorte de repousser la date du programme libre.. C'est peut être possible de procéder ainsi.

Gwen' serra le bord de ses draps entre ses poings et détourna le regard, fixant ses yeux sur ce qu'il y avait au delà de la fenêtre.

Le temps était visiblement froid, peut être même plus que le matin même. Les flocons de neige qui tombaie't, légers, du ciel, étaient plus nombreux que quelques heures auparavant.

Quelques bâtiments exposaient leurs toitures aux yeux des malades.

Au moment où la jeune femme se tournait à nouveau vers Ayden, un médecin entra.

— Ah, vous êtes réveillée ! Dit-elle en français avec un accent russe prononcé.

— Vous parlez ma langue ? Demanda t-elle, surprise.

— Mon père est français, répondit la médecin en resserrant ses doigts autour de son porte-document.

— Nous avons reçu les résultats des analyses, continua t-elle.

Ayden cessa de sourire en voyant l'air pincé du docteur.

— Alors ? Questionna la française.

La russe s'assit sur la dernière chaise restante et attrapa les papiers, disant d'une voix sombre :

— Vous avez en effet fait une grave réaction allergique. Au principe actif d'un médicament, le clonazepam.

Gwenaëlle fronça les sourcils.

— Je ne prends pourtant aucun médicaments.. Pour quelles raisons le prendrais-je ?

Le médecin se renfrogna.

— C'est un composé utilisé pour traiter l'anxiété et l'insomnie. Donné à forte dose, ce médicament provoque des somnolences indésirables, affaiblit les muscles et endort les réflexes et la combativité.

— Je n'ai aucun problème de sommeil, ni d'anxiété.. Coupa la jeune femme avec un air concentré.

La médecin se tut un moment et remarqua avec la lueur de compréhension qui passa dans le regard de la sportive. En effet, cette dernière ouvrit les lèvres s'étonnement en déclarant brusquement :