2 - La rencontre

240 13 1
                                    

    Comment j'ai pu faire ça... j'ai à peine le temps de me rendre compte que mon pied glissait, que je me sens tomber dans le vide. J'ai l'impression que mon coeur va s'arrêter. Avec un alter, j'aurais eu une chance de me rattraper, mais là c'est fini.
  J'ai à peine le temps de sentir le vent me fouetter le visage, qu'une grosse secousse se fait ressentir, puis plus rien...

****

« ...
- ... eh oh? Tu m'entends? »

Qu'est-ce qu'il s'est passé ? J'ai mal à la tête... Ou est-ce que je suis? J'ouvre difficilement les yeux. Tout est flou, mais je crois distinguer une grande masse rouge... Je ne dois pas être encore bien réveillée.

« Ah, enfin un signe de vie! »

  Quoi? Qui me parle? Je me relève tant bien que mal, m'assois sur ce qui semble être un banc, et essaye tant bien que mal de distinguer ce qu'il se passe autour de moi. Qui est cette personne qui me parle? Est-ce qu'il y a vraiment quelqu'un au moins?

« Hey ça va? Comment tu te sens? »

  Ça y est, ma vue est revenue à la normale. Je peux enfin voir qui est cette personne agenouillée devant moi. Et du coup... euh non je ne dois pas être bien réveillée finalement. Deux grandes ailes rouges. Hawks, le numéro 2. Il ne manquait plus que ça.

« Oui oui, ça va, enfin je crois...
- Tu es sûr ? Tu a fais un sacré vol plané!
- Oui oui... Attends, que... Quoi?? »

Un vol plané? Mais que s'est-il passé au juste? Je me frotte les yeux pour essayer de reprendre mes esprits... Ah oui... La balade sur le toit, une porte qui claque, mon pied qui glisse, la chute... puis plus rien. J'ai cru que tout était fini. Je n'arrive même plus à me rappeler de ce qu'il s'est passé après.

« Tu es tombée du toit d'un immeuble, heureusement pour toi, j'étais en patrouille dans le coin à ce moment-là, du coup j'ai pu te rattraper à temps.
- Ah... »

Je ne sais même pas quoi répondre.

«  C'est bon, ça te revient?
- Oui, je crois. Je ne me souviens juste plus de ce qu'il s'est passé après ma chute, je répondis timidement.
- Tu es tombée dans les pommes c'est pour ça. Vu la frayeur, tu m'étonnes! dit-il en rigolant. D'ailleurs, qu'est-ce que tu faisais sur ce toit? reprit-il plus sérieusement.
- C'est le toit de mon immeuble. J'ai l'habitude de prendre l'air là-haut, pour regarder la vue, ça me détends. »

Pourquoi est-ce que je lui raconte tout ça... ?

«  Ah je vois... Du coup je suppose que tu as un alter qui te permet de t'y promener sans risques! Dit-il en souriant. Sauf que là, pour x raisons, tu n'as pas pu activer ton alter, et tu es tombée... J'ai bon?
- ... quelqu'un a claqué la porte de l'accès pompier, j'ai sursauté et j'ai glissé. »

Je n'ai pas le courage de relever la partie alter. Qu'est-ce que ça pourrait bien lui faire? Rien du tout, et au pire il me reprochera d'avoir pris un risque inutile (ce qui n'est pas faux après tout).

« L'accès pompier? Tu n'as pas l'air d'être habilitée à monter là-haut... Je me trompe? »

  Mais de quoi il se mêle ?

« ... non pas vraiment. Mais bon, j'ai pris l'habitude.
- Eh bien tu devrais perdre cette habitude. Sauf si tu es sûr de ne pas tomber la prochaine fois. Il n'y aura pas toujours quelqu'un pour te rattraper, et vu la hauteur... »

  Il n'a même pas besoin de finir sa phrase. Je sais très bien que sans lui, je ne serais plus là pour en parler. J'ai encore l'impression de me faire sermonner comme une enfant. Et encore, il ne sait pas que je n'ai pas d'alter.

« Bon, vu que tu as l'air d'aller mieux, je vais y aller.
- Ok...
- Tu es sûr que ça ira? Tu veux que je te ramène chez toi?
- Ça ira. Je ne suis pas bien loin. »

Je suis encore capable de rentrer chez moi toute seule. Je n'ai pas besoin d'être humiliée encore plus.

« Ok parfait ! Bon, à une prochaine fois... C'est quoi ton nom déjà ?
- ... T/P.
- Du coup, à plus T/P! Fais attention à ne pas retomber du toit ! Me dit-il avec un clin d'oeil avant de s'envoler au loin.
- C'est ça... »

Je le regarde sa silhouette s'estomper au loin avant de prendre le chemin du retour. Quelle idiote franchement...

  Arrivée devant mon immeuble, j'ai à peine le temps de pousser la porte du hall d'entrée que je me fais agresser par la concierge:
« T/P!! Ça ne va pas bien dans ta tête non?? Qu'est-ce que tu faisais sur ce toit? Tu as faillit me faire avoir une crise cardiaque ! Heureusement que ce héros t'as rattrapé !
- Hein...? C'est vous qui avez ouvert la porte?
- Oui! Je venais faire quelques vérifications... Je ne m'attendais pas à y trouver quelqu'un, et encore moins toi! Tu sais très bien que c'est interdit ! »

  Bon, je suppose que je peux dire adieu à mes petits moments tranquilles sur le toit...

- J'y ai installé une serrure sur le champs, donc n'espérère pas pouvoir y revenir! À cause de toi, je vais devoir produire des clés et les fournir au pompiers et policiers de la ville, comme si je n'avais pas assez de travail comme ça...
- Je suis désolée...
- Que tu dis! Ne recommence plus ce genre de bêtises dans mon immeuble ! Je t'ai à l'oeil! »

  C'est fichu cette fois... L'alter de la concierge lui permet de créer des serrures et des clés pour n'importe quelle porte ou portail, et de crocheter n'importe quelle serrure, plutôt utile pour son travail. Malheureusement, les serrures qu'elle créé ne peuvent être ouvertes que par les clés qu'elle fabrique, c'est pour cela qu'elle doit aller les fournir aux autorités compétentes quand elle créé une nouvelle serrure.
Je monte dans mon appartement, dépitée, pendant que la concierge repart en me traitant de tout les noms d'oiseaux... Pas très agréable, mais je suppose que je l'ai mérité, après tout.

La journée est vite passée... Je mange rapidement, puis pars me doucher et me changer pour la nuit.
En attrapant mes affaires pour les mettre au sale, quelque chose tombe de ma veste... Une plume rouge. Je l'attrape délicatement, et la regarde... Une plume d'Hawks, certainement. Elle a du s'accrocher sur ma veste quand il m'a rattrapée. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir en faire? Je pourrais la vendre sur internet, les fangirls se l'arracheraient... Bof, ce n'est qu'une plume, il en a plein d'autres, et puis ça repousse, je n'ai qu'à la jeter.

...

Je m'assois sur mon lit, toujours cette plume dans la main. Je repense aux événements de la journée, et je ne peux pas m'empêcher de me sentir mal. J'ai fait l'imbécile, j'ai frôlé la mort, et je continue ma petite vie comme si de rien n'était. Je n'ai pas réagis aux remontrances (justifiées) de la concierge. Et surtout... Je me rends compte que je n'ai même pas remercié Hawks. Je n'aime pas les héros, je les déteste, même. Mais sans son intervention, je ne serais plus là.

Je vois flou tout à coup. Je me blottis sous les draps, après tout il est temps de dormir. La journée a été rude, et demain je dois reprendre le boulot. Mais je me sens mal... Tout à coup, je revois le moment où mon pied glisse, je vois le vide et je sens le vent qui me fouette le visage au fur et à mesure de ma chute...
Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'ai vraiment eu très peur... Et Hawks qui me parlait comme si ce qu'il c'était passé était anodin... Remarque, pour lui c'était certainement anodin. A cette pensée, je me sens encore plus pathétique.
À force de me tourner et retourner dans mon lit, je finis par m'endormir dans un sommeil agité jusqu'au lendemain.

Une Plume Sur Mon Chemin - Hawks x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant