⊙♂Hasard Codé♀⊙

Chap 18 - 2: PARLER DAVANTAGE

    Lovely se pencha et le souleva par terre, se retourna pour regarder Kenzo en souriant amèrement: « Ton fils n'arrive pas à dormir. »

Kenzo avait déjà le corps tout chaud, mais le dessus de sa tête semblait avoir été versé d'eau froide en un instant, et il s'était immédiatement refroidi. Il était légèrement irrité, mais quand il vit Orecchio le regarder affectueusement avec ses grands yeux, la colère disparut aussitôt.

Il se leva, marcha devant Lovely, tendit la main pour lui prendre Orecchio et le serra dans ses bras.

« Tu as interrompu le repos de papa et maman. » Kenzo parla comme si Orecchio était de son âge. Lovely ne put s'empêcher de rire, mais essaya quand même de le retenir.

« Il est vraiment la peine d'en faire tout un plat comme ça avec un enfant? », dit Lovely en taquinant.

Orecchio pensait que son père était vraiment en colère, il enfouit nerveusement sa tête sur l'épaule de Kenzo.

« Je suis désolé papa... Je n'arrive pas à dormir, j'ai peur. Je veux dormir avec toi et maman. » Le ton d'Orecchio était trop sincère avec sa voix toute mignone et déconcertée qui fit fondre le cœur de Lovely d'un trait.

« La prochaine fois que tu descendes de ton lit, il faut porter tes pantoufles avant de sortir. T'entends? Sinon, t'attraperas un rhume et on aurait besoin de partir chez le médecin pour te faire une piqûre.» Lovely essaya d'éduquer le petit.

Kenzo pouvait sentir visiblement la petite boule de neige dans ses bras trembler un peu, et c'était encore plus mignon.

La solution finale était qu'Orecchio se joignît à eux et ils dormaient tous ensemble.

Le comble? Il devait dormir au milieu d'eux deux...

En raison de la présence d'Orecchio, la température de l'atmosphère ambiguë à l'instant était instantanément tombée au point de congélation. Ce n'était pas grand-chose pour Lovely. Pour elle, c'était aussi bien de dormir car elle devait travailler le lendemain et avait besoin de se reposer tôt pour se sentir fraîche et dispose.

Mais ce n'était probablement pas le cas pour Kenzo.... Il devait sûrement être....en train de se retenir, non??

L'ambiance était manifestement très bonne tout à l'heure, certains de la nervosité et des inquiétudes originelles de Lovely s'étaient peu à peu dissipées dans cette ambiance, mais ils avaient encore raté la meilleure occasion......

Orecchio était allongé sur le dos, ses yeux grands ouverts, fixant le plafond sombre, sans aucune intention de dormir du tout.

Lovely tendit la main et poussa un peu le gros bras d'Orecchio: « Pourquoi tu ne dors toujours pas? »

« Je n'arrive pas à dormir, aiiie. » Orecchio termina avec un soupir en imitant celui d'un adulte, il faisait exactement comme un petit adulte.

Lovely avait envie de rire en entendant ça; ce petit gars, excentrique.

Déjà, Kenzo était contrarié par l'apparition d'Orecchio, après tout, il avait été interrompu, même si c'était par son propre fils.

« Soit tu fermes les yeux et tu t'endors, soit je te renvoie dans ta chambre et je laisse tante Sue t'accompagner pour dormir. » fit Kenzo directement.

Connaissant la raison pour laquelle il était si irritable, Lovely ne pouvait vraiment pas retenir et elle laissa échapper un petit rire.

Kenzo l'avait entendu, et leva la tête pour la regarder avec un profond mécontentement dans les yeux.

Le clair de lune traversait faiblement la fenêtre et Lovely pouvait clairement voir les yeux mécontents de Kenzo et son sourire s'était encore approfondi.

« Si tu continues à être aussi méchant avec mon fils, je l'emmenerai dormir dans la chambre d'à côté. » Lovely parlait rarement à Kenzo sur ce ton, et elle ne pensait pas qu'il y avait quelque chose de mal à cela, au contraire elle se sentait tout à fait détendue en le disant.

Orecchio savait très bien choisir son moment, et après les mots de Lovely, il s'était retourné et se mit dans les bras de sa mère: « Mama ......, à partir de maintenant, tu dormiras toujours avec moi et pas avec papa, d'accord ? »

Cela faisait longtemps qu'Orecchio ne voulait pas dormir seul, il avait peur chaque nuit. Maintenant que son père et sa mère semblaient se disputer, il jugeait que c'était donc le bon moment pour en parler à maman.

Mais après tout, il était encore trop jeune pour comprendre ce qu'était le "Conter fleurette" entre homme et femme, il pensait que ses parents se disputaient vraiment et que sa mère était de son côté.

« Essaie, et tu verras!! » Kenzo disait cela à Orecchio, son ton était très sérieux, ce qui fit Orecchio trembler de peur.

Lovely tendit tendrement la main et tapota Orecchio comme pour le consoler, tout en chuchotant pour changer de sujet : « Orecchio, maman te raconte une histoire? Que veux-tu écouter? À part Peppa Pig. »

Là, Peppa Pig fut déjà un cauchemar aux yeux de Lovely.

La chambre d'Orecchio avait été conçue et stylée par Kenzo lui-même. Lorsque Lovely était enceinte, la relation entre eux était extrêmement tendue, ils ne se parlaient pas tous les jours et ne s'échangeaient pas plus de dix phrases par mois.

À cette époque, Lovely pensait que Kenzo ne se soucierait certainement pas de l'enfant qu'elle allait mettre au monde. Un jour, elle avait soudainement voulu aller voir la chambre du futur bébé, en pensant à comment préparer le design; qui savaient qu'une fois la porte ouverte, elle avait été accueillie par une chambre toute en rose.......

Lovely était vraiment choquée à ce moment-là: lit rose, petite table rose, tapis rose, mur rose, moustiquaire rose et tous les jouets roses .......

Lovely n'aimait pas vraiment le rose, et ce depuis l'enfance. Chaque fois, Tricha choisissait les jouets Hello Kitty roses, mais elle était plutôt 'garçon manqué' et choisissait à son tour des lance-pierres et des fusils...

À cette époque, Julyan avait dit qu'elle était née dans la mauvaise peau et qu'elle aurait dû être un garçon.

Alors, quand elle avait vu que toute la pièce était décorée en rose, la première pensée qui lui était venue à l'esprit avait été: Qu'est-ce qui ne va pas avec Noëmie? Décorer la chambre du bébé comme ça, sans savoir son sexe. Si c'est un garçon, devrait-il vivre dans une chambre toute rose?

Pas très chic, n'est-ce pas?

Plus tard, elle était allée demander à Noëmie, qui savait que ce n'était pas le chef-d'œuvre de Noëmie, mais plutôt le design de ...... Monsieur Kenzo Sullivan.

Tout ce qui était dans la chambre du bébé avait été choisi personnellement par Kenzo, un par un...

« Mmm, alors je veux écouter l'histoire de maman et papa. » Ahh vraiment, Orecchio était douée pour choisir, il avait même choisi l'histoire que Lovely voulait le moins raconter et qu'elle avait le moins d'idée de par où commencer.

« Change-en une. » Lovely ordonna à Orecchio de le remplacer.

« Humph. » Orecchio grogna: « Ça doit être parce que papa et maman se disputent toujours et il n'y a rien à dire sur votre histoire, c'est pour ça que maman ne veut pas me raconter. »

Lovely était vraiment sans voix: « Où est-ce que t'as appris tout ça? Aussi, est-ce que je me dispute souvent avec ton père moi? »

Du coin de l'œil, elle pouvait apercevoir Kenzo qui la regardait d'un air sérieux, ce qui la faisait se sentir honteuse et embarrassée, comme si elle se disputait effectivement avec lui régulièrement.

En fait, les deux se disputaient rarement et n'avaient même jamais de "querelle ordinaire".

La confrontation la plus typique entre eux était la "guerre froide" et ils ne se parlaient pas. Déjà, c'était à l'origine deux personnes qui n'aimaient pas parler, et la guerre froide ne faisait qu'empirer les choses.

« Oui, trop souvent. Les papas et mamans des autres se font beaucoup de bisous ohh, vous ne vous embrassez même pas. » Orecchio dit sérieusement, sa petite tête se frottant contre les bras de Lovely, de bonne humeur et très énergique.

Kenzo se leva soudainement, Lovely pensait qu'il allait à la salle de bain, mais à ce moment-là, il se pencha vers elle et baissa la tête pour l'embrasser sur le front.

Le mouvement soudain figea Lovely pendant un instant, car à ce moment-là, elle avait encore Orecchio dans ses bras .......

« Yiihh, dégoûtant. » Réclama Orecchio après avoir vu le comportement de son père.

Kenzo jeta un coup d'œil à ce diablotin: « Ce n'est pas toi qui as dit que papa et maman ne s'embrassent pas? ».

« Hmph. » Orecchio se cacha fièrement dans les bras de Lovely, sans se soucier d'en parler beaucoup à son père.

Il n'avait pas fallu longtemps pour que le petit s'endormît, et comme il était un peu potelé, Orecchio ronflait parfois quand il dort, comme maintenant .......

« Ton fils ronfle. » Lovely dit à Kenzo d'écouter attentivement : « Est-ce qu'il trop gros? C'est pour ça qu'il ronfle non? »

« Je pense que oui, il doit perdre du poids. » Kenzo avait toujours déploré le petit corps trop potelé d'Orecchio.

« Comment un enfant doit-il perdre du poids? Ce n'est qu'un bébé!! En plus, c'est un garçon, pas une fille. » Lovely murmura légèrement, mais quand elle parlait de garçon et fille, elle s'était instantanément souvenue de l'époque où elle était enceinte et de la chambre de bébé toute rose.

La chambre d'Orecchio fut toujours toute en rose, sauf qu'en ce moment, elle avait juste été reprise par Peppa Pig. Il se trouvait que la couleur principale de Peppa Pig fut également rose donc, elle n'avait même pas besoin d'être redécorée.

« Ahh au fait, il y a une question que je veux te poser. » Lovely fut également très énergique aujourd'hui, probablement parce qu'elle avait été stimulée par Orecchio.

« Tu parles comme un prof principal au primaire qui interroge un élève. » Kenzo semblait être de bonne humeur et faisait même des plaisanteries.

« Arrête. » Puis elle lui demanda solennellement: « Pourquoi t'as conçu la chambre d'Orecchio tout en rose avant? T'étais si sûr que je suis enceinte d'une fille? »

Alors qu'il s'agit manifestement d'un garçon ......

Lovely se souvenait encore, le jour de la naissance d'Orecchio. Lorsque le médecin avait annoncé à Kenzo, qui était avec elle dans la salle d'accouchement, que c'était un garçon, il n'avait pas semblé être contentement surpris.

À ce moment-là, elle savait que Kenzo avait voulu une fille.

Elle ne s'attendait pas à ce que quelqu'un comme Kenzo aimerait "une fille".

« Je pensais que j'allais avoir une fille. »

« "Pensais" ? Tu avais fait le design en rose sans même en être sûr, eh bien maintenant, que faire si ça a une mauvaise influence sur Orecchio qui vit tous les jours dans une chambre toute rose? » dit sérieusement Lovely.

Pour l'instant, Orecchio ne montrait aucun rejet pour la couleur de sa chambre, Lovely craignit vraiment qu'un jour Orecchio allait "aimer le rose" .......

« Pas tant que ça. » Kenzo avait l'air certain, « Un garçon c'est un garçon après tout. Plus tard, quand il sera plus grand, il n'aimera plus Peppa Pig et choisira d'autres choses que les garçons aiment. »

« Je ne suis pas d'accord. » Rétorqua Lovely avec détermination, « Mon père dit que j'ai commencé à aimer jouer avec les trucs de garçons quand j'avais l'âge d'Orecchio. Les poupées et tout ce qui sont trucs de filles, je ne les touche même pas. »

Elle se mit à lui parler de son enfance sans rime ni raison, et elle-même se figea quelques secondes dès que les mots sortit de sa bouche.

Il semblait y avoir un mot dans l'air: embarras...

C'était vraiment embarrassante car quand elle avait fini de parler, Kenzo ne lui avait même pas répondu.

Un silence soudain dans l'air est vraiment à craindre.

« Si on s'était connus depuis l'enfance, on se serait probablement battus. » Kenzo avait parlé à l'improviste, il lui avait répondu ahhh!! À sa grande surprise.

Cela avait un peu soulagé Lovely. Qu'il lui ait répondu, pour elle ce fut qu'elle n'avait pas l'air de se ridiculiser en évoquant son enfance avec lui tout à l'heure; heureusement .......

« Alors tu ne pourras probablement pas me battre. Je me suis déjà battu avec un voisin, qui avait deux ans de plus que moi, et il a fini par rentrer chez lui en courant et en pleurant. » Lovely y pensa, et se mit à réfléchir sur à quel point elle n'était vraiment pas douce et gentille du tout avant ah ......

Pas étonnant que Kenzo ne l'aime pas. Une fille comme ça, les garçons, en général, seront effrayés d'en voir une, non?

« Pour quelle raison? » Kenzo l'avait rarement entendue parler de son enfance, et à ce stade, en l'entendant, il avait trouvé cela plutôt intéressant.

« Nous sommes allés dans leur cours pour arracher un nid d'oiseau, et après l'avoir fait, il s'est vanté aux autres qu'il a grimpé dans un arbre pour l'arracher. Alors que c'était moi! J'avais pris le risque de grimper à l'arbre et il s'en attribuait tout le mérite: ça m'avait frustré et je ne pouvais pas rester les bras croisés, alors je me suis battu avec lui. » Il y avait un peu de fierté dans le ton Lovely, ce qui avait donné à Kenzo l'envie de rire en l'écoutant.

« Ahh t'étais si pignouf étant petite? » plaisanta Kenzo.

« Ça s'appelle être allègre. » répliqua Lovely: « Tu n'étais quand même pas pacifique et tranquille depuis l'enfance non? T'es un garçon, tu dois sûrement être encore plus pignouf que moi. »

« Non. J'ai toujours été tranquille, je n'avais jamais eu la bougeotte depuis que je suis petit. » Kenzo était comme un petit adulte quand il était enfant, ne faisant jamais rien d'extraordinaire, il agissait tout à fait avec ordre et méthode, un peu comme sa nature actuelle, toujours avec une personnalité mature, « Je fais partie de ce que les gens entendent par...enfants parfaits. »

Le ton de Kenzo était "sans vergogne", et Lovely voulait vraiment dire "Tss...tss" quand elle l'entendit ... mais cela semblait trop intime, et elle le retint pour le moment.

« Je ne t'envie pas, je déteste les 'enfants parfaits'. » Lovely dit verbalement qu'elle "détestait" ça, mais en se tournant sur le côté pour dormir, les coins de sa bouche ne put s'empêcher de se courber en laissant échapper un sourire satisfait, son cœur se sentait chaud et elle s'en fondit, aussi chaud que si elle était baignée dans la lumière du soleil, même s'il était tard dans la nuit.

« ...Lovely. » Il l'avait appelé aussi soudainement; la rendit inexplicablement nerveuse.

Au milieu de la nuit, et il l'appela méthodiquement ainsi, c'était impossible pour elle de rester impassible...

« Tu parles rarement du passé. » Il voulait dire, devant lui, en sa présence.

Le cœur chaleureux de Lovely se contracta légèrement, elle ne savait pas comment répondre à Kenzo. Comment pouvait-elle parler souvent de son enfance? Et comment pourrait-elle mentionner son passé ? Ils se disaient littéralement très peu de choses entre eux en général, sans parler du passé.

« Toi aussi, t'en parles rarement. » Elle était restée silencieuse pendant des dizaines de secondes, puis cracha une telle phrase sans savoir pourquoi.

Le silence régnait de nouveau dans l'air et Lovely baissa les yeux, pensant que l'atmosphère s'était complètement gelée, mais Kenzo continua encore la phrase suivante, de façon inattendue.

« À l'avenir, nous en parlerons tous les deux davantage. » déclara Kenzo, et ses mots avaient immédiatement lissé les frisottis dans le cœur de Lovely.

Elle inspira faiblement et pinça les lèvres: « D'accord. »

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