[FR] The Shape - Michael Myers x OC (Halloween/Dead By Daylight)

Chapitre 5 : Dangereuse rencontre

Loin d'être un imbécile, ayant au contraire l'esprit vif et intelligent, il ne fallut que quelques instants à Michael pour comprendre que la jeune femme sur son épaule était une anomalie, en plus d'être l'Obsession dont il s'était entiché. Lorsque le tueur repéra un lieu qu'il jugea de sûr, il déposa Astrid encore inconsciente, prit ses dernières précautions, et s'éloigna enfin d'elle pour vérifier ses hypothèses. Depuis maintenant deux jours qu'il s'était échappé de cet asile de malade mentaux et de psychopathes, Michael n'avait que rarement ressenti la faim et le sommeil. C'était une autre ressource qui le maintenait en vie : les murmures de l'Entité. C'était donc en à peine deux jours qu'il avait déjà pris l'habitude d'écouter sa Voix, et de se rendre là où elle lui indiquait d'aller. Myers avait déjà eu à son effigie sept parties de chasse, avec vingt-cinq âmes sacrifiées, juste pour se satisfaire lui-même. Vingt-six en comptant Feng Min depuis son évasion, bien que cette dernière fût la seule victime qu'il avait assassinée à même la rue, de sa propre pulsion personnelle. Autrement, il avait été depuis incapable d'ignorer cette Voix, qui n'existait que depuis qu'il avait remis les pieds à Haddonfield. Si l'Entité l'avait choisi, c'était bien qu'il en avait la carrure et les moyens, et son boulot résidait à tuer le plus de personnes possibles, avant qu'elles ne s'échappent. Des survivants comme Astrid, qui s'étaient retrouvés absorbés dans un lieu complètement clos par cette Entité qui bloquait deux portes de sorties, des portes immenses qui, une fois alimentées par cinq générateurs, leur permettaient de récupérer leur liberté et leur réalité. Une trappe, parfois, accordait au dernier d'entre eux la possibilité de s'enfuir également des ténèbres.

Mais aujourd'hui, Astrid s'était retrouvée ingérée par l'Entité dans ce terrain de chasse complètement seule. Séparé d'elle depuis quelques brèves minutes à présent, le croquemitaine prenait le soin de vérifier absolument partout, et constata avec une forme d'effroi qu'il n'y avait pas trois autres survivants comme d'habitude, personne ne cherchait à réparer les générateurs qu'il était tenu de protéger pour éviter leur fuite. C'était bien cela que Michael n'arrivait pas à comprendre et qui le taraudait, la jeune femme était arrivée ici toute seule. D'après ses vérifications plus poussées sur toute la zone maudite de Crotus Prenn, même le vieux Clown n'avait pas laissé de cadavres derrière lui, les crochets disponibles étaient encore tous complets sans exception. De plus, aucune dépouille d'éventuels Memento Mori ne trainait au sol, à aucun recoin. Ce n'était donc pas sa chasse à lui non plus. Myers ne s'était pas rendu à Crotus Prenn car l'Entité le lui avait ordonné, mais bien car il avait choisi de suivre et de traquer Astrid de son propre libre-arbitre. Autre point final qui concluait sa théorie, il avait découvert la trappe grande ouverte au centre d'une zone de murs en ruines tout près de la chapelle, cette échappatoire pour le dernier survivant, qui résonnait. Astrid était donc bel et bien la seule survivante coincée, la loi de la trappe ne s'appliquant que dans ce cas précis, bien que la partie n'eût pas commencé. Pourquoi cela devait tomber sur elle, son Obsession ? Et quel était l'intérêt pour lui de la tuer si elle ne pouvait pas s'enfuir ? Tout le principe de chasse et de peur qui le faisait vibrer ne pouvait avoir lieu... Myers se retenait donc et refusait l'idée de la tuer si facilement. Il détestait la facilité, et préféra réfléchir à d'autres projets. Bien que la récompense de ce « travail » donnait davantage de pouvoir inestimable pour chaque sacrifice, il s'accordait une entorse aux règles de cette nouvelle partie en duel. Après tout, il savait parfaitement où elle habitait...

*

Sa tête, si douloureuse... Les paupières lourdes, l'effrayante noirceur. Aucun souvenir dans l'instant, juste cette obscurité qui la tourmentait. Quelques légers faisceaux de lumière, dont ses yeux eurent peine à s'habituer, prirent place pour que sa conscience reprit ses droits. Astrid se réveilla dans un endroit qu'elle ne connaissait absolument pas. Son dos la faisait énormément souffrir et elle avait terriblement froid, se sentant fiévreuse de surcroit. Elle voulut joindre ses mains sales et glacées avant de se rendre compte qu'elle était allongée sur une petite paillasse à même le sol, sa main gauche menottée à une chaine rouillée, attachée à une poutre en métal solide. Elle voulut crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche, sous le choc. Elle ne pouvait pas s'enfuir. En se redressant, elle vit le bazar environnant ainsi que du sang sur son couchage de fortune. Soudain, tout lui revint brusquement en tête comme un film en noir et blanc de mauvaise qualité. Le cirque itinérant, Claudette, la foule, la crise. Ensuite l'obscurité et ce monde désert. La caravane, le Clown. Les bouteilles toxiques, le coup de canif provoquant sa blessure dans son dos : puis le Néant. Complètement paniquée, Astrid ignorait depuis combien de temps elle était retenue prisonnière ici et elle craignait pour sa survie. En levant les yeux, dans l'obscurité, elle tenta de scruter l'environnement qui l'entourait : elle semblait enfermée dans une sorte de cabane en bois. Près de sa paillasse, sur sa gauche, des escaliers peu engageants menaient vers un sous-sol, en face, un encadrement de porte sans porte. Sur sa droite, une petite fenêtre étroite laissait apercevoir au loin la fameuse chapelle. Astrid comprit qu'elle était toujours retenue dans cet enfer, elle se trouvait toujours à Crotus Prenn. Elle tenta de dégager sa main mais regretta très vite son geste, qui lui fit souffrir le martyr. Larmoyante, elle regarda derrière elle et distingua un autre encadrement de porte, agrémenté d'une vieille palette, qui laissait passer sur son visage rosi un courant d'air frais qui la fit grelotter. Elle crut entendre en dehors de la cabane le son d'un baril en feu qui crépitait. En se concentrant davantage, elle comprit également que le port de son sac à dos avait amenuisé les dégâts de sa blessure. Aussi surprenant que cela pouvait paraitre, il était toujours sur ses épaules, depuis cette affreuse attaque. Astrid s'en débarrassa, avant de fouiller de sa main libre son contenu : tout y était. Le téléphone, toujours aussi inutile, dévoila un réseau inexistant.