A peine eut-elle le temps de se redresser et de lever les yeux, que le tueur avait disparu de son champ de vision, se retrouvant une nouvelle fois seule dans la cabane. Finalement libérée de sa contrainte, le poignet endolori, Astrid réorganisa le peu d'affaires qu'il lui restait, récupéra les clés de chez elle qu'elle rangea précieusement dans la poche de son jean, forma une boule de son pull déchiré qu'elle fourra dans son sac à dos, le ferma et le repositionna une nouvelle fois sur ses épaules. Son soutien-gorge tenait péniblement, mais elle n'avait pas d'autre choix. Elle sortit prudemment de la cabane et avança dans la zone déchue de Crotus Prenn. Elle médita une nouvelle fois sur les alentours : tout était aussi glauque et effrayant que lors de son entrevue avec le Clown. Elle remarqua plusieurs zones de murs en ruines qui trainaient là, résistant contre les lois du temps. Rien à voir avec la belle journée ensoleillée qu'elle avait commencée avec Claudette. Claudette... Était-elle elle aussi en danger ? Astrid n'en savait rien et espérait que non, ne pouvant cependant s'attarder davantage. En avançant timidement, elle regarda de temps en temps derrière elle, aucun signe du croque-mitaine. Il était parti. Parti où ? La jeune femme regrettait presque sa présence, se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir faire seule. Elle ne savait même pas comment retrouver son chemin, complètement désorientée face à ce sinistre tableau. Il était parti sans la tuer et l'écrivaine était incapable de comprendre pourquoi. Il l'avait soignée, sans explication aucune. La situation lui échappait complètement, mais Astrid n'avait vraiment plus le temps de se poser de questions, elle était libre dorénavant et, tout ce qui comptait, c'était de ficher le camp de ce funeste endroit et de retrouver le chemin de la maison ! Elle ferait n'importe quoi pour saisir sa chance de sortir de cet enfer.
Sur son passage, doté de mouvements discrets, Astrid aperçut un coffre verrouillé d'un cadenas de très mauvaise qualité, presque cassé. Curieuse, elle força dessus quelques instants et finit par le faire céder, l'ouvrant enfin et découvrant dans la caisse une autre trousse de soin, semblable à celle que Michael avait utilisée sur elle quelques instants plus tôt. La jeune femme s'en saisit alors, se disant que cela pourrait peut-être lui sauver la vie une nouvelle fois. Lorsque Michael avait encore été en sa « compagnie » dans la cabane, Astrid n'avait aucunement ressenti de pression sur son rythme cardiaque jusqu'à présent, comme ça avait été le cas avec le Clown. Michael lui avait surtout inspiré le malaise et le danger, mais étonnamment, pas la peur, ce qui la déconcerta davantage. Prudente coûte que coûte, la blonde décida d'avancer après avoir jeté un dernier regard derrière elle, en direction de la cabane d'où elle était sortie, et, ahurie, l'aperçut une fois de plus...
Elle le pensait parti de cet endroit, pourtant, Michael était bien là à nouveau, à une vingtaine de mètres d'elle, marchant exagérément lentement en sa direction, le visage scrutateur. Son couteau de cuisine, il l'avait récupéré dans sa main droite, baissée le long de son flanc. Astrid eut la terrible impression qu'un nouveau jeu sadique allait démarrer. L'homme continuait de marcher lentement vers elle tout en la fixant et se mit à accélérer d'un coup en sa direction. Son instinct de survie retentit en alerte la plus totale : Astrid prit la fuite, les jambes à son cou et, sans savoir pourquoi, un nouveau rayon de terreur pratiquement semblable à celui qu'elle avait entendu avec le vieux se dégagea de l'aura de Michael. Avisée, elle réalisa qu'une chasse meurtrière était sur le point de commencer...
La belle ignorait où elle courrait, mais elle avait besoin de mettre le plus de distance possible à son agresseur. Elle s'orienta hasardeusement vers une des zones de murs en ruines et y aperçut une palette qu'elle baissa aussitôt derrière elle, prise de panique. Elle ignorait pourquoi elle avait agi ainsi, mais comprit que l'homme qui la suivait se vit le passage obstrué, qu'il décida de détruire d'un coup de pied tenace. Pendant ce temps de démolition, Astrid sut qu'il lui fallait continuer, devant à nouveau se repositionner ailleurs pour éviter cette main criminelle sur elle. Pourquoi faisait-il ça ? Il s'était donné tout ce mal à la soigner pour finalement l'éliminer comme un vulgaire déchet ? Mais pas le temps de ruminer ou de sangloter, comme prise d'un instinct nouveau, il lui fallut quelques secondes pour repérer ce qui pouvait la sauver de ce tueur. Elle courut vers une autre division agrémentée de murs en ruine et y aperçut une autre fenêtre, semblable à celle de la cabane. Elle la franchit à toute vitesse et décida de s'y cacher derrière, attendant de voir le positionnement du tueur et ses actions. Ce dernier semblait désorienté et la chercher. Astrid resta alors cachée et le vit s'éloigner, avant de remarquer à regret qu'il changea d'avis et revint sur ses pas, ayant remarqué la présence de sa victime. Elle se mit alors une nouvelle fois à courir tandis que Michael la suivit de très près, pouvant presque l'atteindre de sa lame. Michael était terrifiant, son comportement complètement changé était devenu beaucoup plus brutal. La douceur lors des soins avait laissé place à un homme qui avait gagné en rapidité et en détermination, beaucoup plus inspiré que dans la cabane à jouer les infirmiers. En courant et s'éloignant de la fenêtre, Astrid atteignit une autre palette de justesse, qu'elle baissa aussitôt derrière elle, tout à fait instinctivement, l'amas de bois tombant sur les genoux de Michael. Ce dernier émit alors un grognement sourd et se retrouva une nouvelle fois bloqué, prenant ensuite quelques précieuses secondes pour détruire la palette d'un coup de talon puissant. Cette action du tueur permit à Astrid de prendre un peu plus de distance et de courir plus loin, jusqu'à atteindre une des entrées de la chapelle. Autour de l'encadrement qu'elle franchit, elle se heurta à des débris de bois qui gisaient au sol, comme si quelqu'un avait préalablement détruit une barricade. Malheureusement pour elle, la blonde aperçut Michael l'atteindre à moins d'un mètre. La prochaine fenêtre qu'elle vit était trop loin, elle n'aura jamais le temps d'y arriver. Mais il lui fallait essayer, elle tenta de s'y diriger en voulant esquiver le coup de son agresseur en se tournant brusquement vers la gauche, mais Michael avait su lire en elle sans la moindre difficulté, la blessant à son épaule. La lame du couteau avait atteint non seulement sa peau, mais aussi déchiré les lanières de son petit sac qui chuta de son dos. Astrid ne put retenir un violent cri de douleur, combiné avec une rage de survie qui lui fit gagner une sorte d'adrénaline, courant un peu plus vite quelques secondes pour atteindre enfin cette fameuse fenêtre, à l'extérieur de la chapelle. Elle trébucha en la traversant, gémissant de douleur, et attendit agenouillée une nouvelle fois pour voir ce que Myers allait décider de faire. Au lieu de lui aussi traverser la fenêtre lentement, il préféra passer par un chemin plus long mais sans obstacle pour atteindre sa victime plus rapidement, sur sa gauche. Astrid comprenait que le meilleur moyen de survivre allait être de feinter sa direction, et de faire le moins de bruit possible, tant qu'il n'avait pas de ligne de vue sur elle. Néanmoins, elle avait terriblement mal et elle n'arrivait pas à retenir ses gémissements et ses pleurs, peu discrète. Son tueur semblait très sensible à ses murmures de souffrance. Elle décida de passer lentement la fenêtre, pensant donner une fausse piste à son agresseur, mais c'était sans compter sur la perspicacité de ce dernier, qui avait aussitôt fait demi-tour, discrètement lui aussi. Astrid accouru vers les escaliers montants à l'intérieur de la chapelle et voulu prendre une nouvelle fenêtre, qui était en hauteur cette fois-ci. Dans son action, Michael la suivit et sauta derrière elle. Dans sa chute, elle s'était vue beaucoup plus ralentie, ses jambes lui faisaient mal et ne répondaient plus. Astrid se retrouva prise au piège une nouvelle fois, sans la moindre échappatoire. C'était la fin. Myers, de toute sa prestance, telle une faucheuse, se trouvait derrière elle, comme semblant hésiter et attendre un peu avant de la frapper. Son bras était toujours en l'air, mais quelque chose le retenait quelques instants. Astrid diminua alors timidement sa course en regardant vers lui, pour constater que le coup lui était finalement bien destiné...
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[FR] The Shape - Michael Myers x OC (Halloween/Dead By Daylight)
FanfictionUne fiction hybride : Halloween et Dead By Daylight Fanfiction / Thriller / Romance Michael Myers x OC féminin Avant-propos : Cette fiction propose une timeline complètement différente des films d'Halloween tels que nous les connaissons. Ici, je vou...