[FR] The Shape - Michael Myers x OC (Halloween/Dead By Daylight)

Chapitre 10 : Le Mal incarné

** NB : Chapitre contenant une scène de viol. **

Vendredi 29 octobre.

L'humble maison de Claudette Morel semblait toujours habitée en apparence, lumières mouvantes et volets entrouverts, de jour comme de nuit, ne laissant place à aucun soupçon de voisinage, alors qu'elle servait toujours d'unique refuge pour le croquemitaine qui savait prendre ses précautions. Les vivres y étaient suffisants, autant dans les placards de la cuisine qu'au sous-sol, pour le temps qu'il avait prévu de s'y ressourcer. Michael tournait en rond depuis deux jours, il devenait fou. Même si fou, de base, il l'était déjà, ses gestuelles demeuraient toujours calmes, ralenties, presque imperceptibles. Déjà une quarantaine de longues heures qu'il se tenait à l'écart de son Obsession, ruminant sans cesse intérieurement dans son palais mental depuis qu'il avait gouté à ce plaisir charnel sans précédent. Pour les premières fois de sa vie, Michael avait eu recours à la masturbation sans jamais quitter l'image de la blonde de son esprit, pour temporiser il ne savait quoi. Il se trouvait dans un état de confusion désagréable à vivre. Le tueur savait qu'il ne pouvait pas aller librement vers elle comme il aimerait le faire, du fait qu'il était l'ennemi numéro un de la population. Il ne lui était pas possible de circuler librement, devant faire très attention à ses mouvements. De plus, une nouvelle problématique commençait à germer dans son esprit : il repoussait de plus en plus l'idée de la mettre en danger. Pour le psychopathe, cette surprenante façon de raisonner s'apparentait à une réflexion sur les conséquences de ses actes, or, Michael ne s'était jamais soucié de tels détails de sa vie. Lors de n'importe quel meurtre, il tuait, point, se moquant de toutes éventuelles répercussions. Ici, Astrid semblait plus précieuse que ce qu'il s'était imaginé... Sa détermination sans faille et son désir de tuer persistaient toujours, cela faisait partie de lui. Michael ne cherchait pas à lutter contre sa nature, il aimait tuer. Peu importait qui pouvait se trouver sur son passage, le Mal faisait toujours partie de lui, intact et présent. Mais récemment, son Obsession avait été son exception.

Michael se leva lentement du canapé siégeant au centre du salon de Claudette, ramassant son couteau terni de sang séché. Le seul moyen de se sentir mieux dans l'immédiat était de traquer et tuer quelqu'un de nouveau. Quitte à prendre d'autres risques qu'il commençait à craindre à l'idée d'être loin d'elle à tout jamais. Mais il devait absolument se défouler, c'en était vital. Sa dernière victime en date était l'agent Tom Peterson, deux soirs plus tôt.

Le policier avança vers son véhicule de fonction d'un pas las, pestant que cette folle d'origine étrangère et que ses voisins ne semblaient pas vouloir lui laisser une nuit tranquille au poste, à pouvoir lire le journal et s'engloutir de donuts fourrés à la crème comme il aimait si bien faire. Selon lui, cette histoire médiatisée de Michael Myers devenait de plus en plus une rumeur infondée qu'une réalité. De par son expérience, aucun homme ne pouvait se volatiliser dans la nature sans être pris, surtout avec une balle dans le corps. L'homme ayant agressé l'architecte allemand aurait pu être un imitateur et rien ne prouvait que Michael Myers fût l'auteur du meurtre de Feng Min. Il se prit presque une dizaine de minutes pour avertir qu'il n'y avait absolument rien à signaler à ses collègues en tenant compte des déclarations d'Astrid, via son téléphone professionnel. Il annonça également qu'il allait rentrer chez lui. Haddonfield était calme, tranquille. Il rédigea son rapport administratif à même le siège conducteur et démarra finalement son moteur, terminant son service.

En franchissant sa porte d'entrée, il découvrit sa femme Mona dans le salon, qui tenait leur petite fille inconsolable de deux mois dans ses bras, faisant son possible pour cesser les pleurs stridents du bébé.

« - Nuit difficile ? Hasarda le mari, placé sous l'évidence.

- Ça fait une heure que ça n'arrête pas... Pesta son épouse, à bout de force.