La lumière se glisse à travers les interstices des stores, le bruit de la circulation s'infiltre par la fenêtre entrouverte. Les paupières de Yuri papillonnent longuement avant de s'ouvrir, il porte un bras à son visage afin de se protéger les yeux du soleil. Durant quelques secondes, il se demande où il est, parce qu'il ferme toujours les volets avant de s'endormir. C'est lorsqu'une main se referme sur la sienne qu'il se souvient d'où il se trouve, avec qui il se trouve. Après la soirée au club de Kinsey, Yuri a arrêté de dormir dans la chambre d'ami.
Le soir, il s'endort dans les bras d'Otabek. Le matin, il ne lui faut jamais très longtemps avant d'y retourner.
L'intérieur de la chambre est leur bulle, l'endroit où rien d'autre n'existe excepté Otabek et lui. Sur les draps en satin, ils se noient dans leurs présences réciproques, portés par une même frénésie de se connaître entièrement. Yuri ne sait pas pourquoi ça le surprend — ils sont comme ça, passionnés peu importe ce qu'ils font.
Ils discutent durant des heures. De leurs vies, de tout et de rien, et quand ils sont à court de mots, ils laissent les gestes prendre le relais.
Cette nuit après le club a solidifié quelque chose entre eux. Yuri ne sait pas si c'est la peur, ou la vulnérabilité qui a découlé de la peur, mais il en est quelque part reconnaissant. Maintenant qu'ils se sont vus sous toutes les coutures, qu'ils se sont ouverts à vif, il ne reste plus que l'émotion pure. Celle qui les a effrayés à l'arrivée de Yuri à Almaty, celle qui a poussé Otabek à tabasser deux mecs, celle qui consume Yuri jour et nuit, celle qu'ils n'osent pas avouer à voix haute.
Chaque jour depuis la confession de Yuri à Medeu et leur premier baiser échangé au parc, ils explorent maladroitement les limites de leur relation. Les matins sont similaires. Pour réveiller Otabek, Yuri l'embrasse le long de sa mâchoire, sur le haut de son torse, puis entre les ecchymoses laissées sur ses côtés par la bagarre. Pour saluer Yuri, Otabek passe la pointe de sa langue contre sa lèvre inférieure, la chair sensible de son cou, ou cette parcelle de peau juste en dessous de son oreille qui rend Yuri dingue. Généralement, le réveil sonne quelques minutes ensuite et les sépare.
Aujourd'hui, il y a de la vapeur partout sur les contours de la bulle qu'ils se sont créée. Il y fait moite parce qu'ils s'embrassent avec empressement. Il y fait chaud parce qu'ils se pressent l'un contre l'autre avec ardeur.
Yuri cartographie le corps d'Otabek comme s'il ne le connaissait pas déjà par cœur, comme s'il le redécouvrait à chaque réveil depuis deux semaines. Il pourrait le retracer les yeux fermés.
À présent, les lèvres d'Otabek sont rougies d'un carmin presque obscène, assorties à la coupure qui y persiste. Yuri contemple son œuvre d'un œil presque fier, il a saccagé la bouche de son petit-ami. Bien que ça ne fasse que quelques semaines, Yuri le veut depuis ce qui semble être une éternité, alors il savoure la preuve physique de cette possession avec une arrogance absurde. C'est avec plus d'égoïsme encore qu'il admire les réactions que son exploration tire à son petit-ami. Le torse de celui-ci s'élève et s'abaisse rapidement, des soupirs s'échappent à la barrière close de ses lèvres.
Les muscles sont chauds et tendus sous les doigts de Yuri, ils tressaillent à chacun de leurs passages, même ceux à peine esquissés. Il note les détails du corps d'Otabek que lui seul peut connaître, les entailles laissées par les chutes en patin. Peu de gens portent les mêmes blessures qu'eux.
Yuri y frotte le bout de son nez, partagé entre sa passion et son affection envers Otabek. Finalement, il le veut autant qu'il l'aime. À côté de ses cicatrices, il s'évertue à laisser des marques en forme de petits croissants de lune, puis s'excuse avec le plat de sa langue. C'est lorsque les lèvres de Yuri rencontrent l'élastique de son sous-vêtement, que son souffle caresse la forme de son sexe à travers le tissu, et que ses cheveux longs frôlent ses cuisses, qu'Otabek perd enfin patience.
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Buzzcut Season - Yuri on Ice (1/2)
FanfictionC'est régulier de lire que les étoiles qu'on voit briller dans le ciel sont mortes depuis longtemps, mais c'est une affirmation fausse. C'est vrai que les étoiles en fin de vie peuvent exploser, c'est un phénomène rare nommé supernova. Ce n'est qu'u...