Depuis le troisième degré de la ziggurat, Nicolaï contemplait la cité sumérienne. Cette dernière ne correspondait pas totalement au tracé archéologique dont il avait le souvenir. Certain bâtiment nommé Palais ressemblait à des immeubles contemporains. D’autres possédaient une architecture trop sophistiquée pour appartenir à la race humaine. Des flèches multicolores perçaient le sol. Il en ignorait la fonction. Un immense dôme bleuté occupait à peu près le centre de la localité.
Plusieurs véhicules arrivaient depuis la ville de Mossoul. Il observa leur trajet depuis sa position. Lorsqu’ils stoppèrent à l’entrée Nord-Ouest, les occupants sortirent des voitures. De nombreux soldats protégeaient les personnalités qui désiraient parler au responsable de la citadelle. La foule s’arrêta devant les guerriers de Dzjals en tenues sumériennes. Nicolaï utilisa son engin volant pour atterrir à quelques mètres de la délégation. Son arrivée fit beaucoup de sensation.
Un personnage qui se faisait appeler nouveau calife commença à débiter son sermon religieux alors l’archéologue leva la main. Le silence vint instantanément.
« Le Seigneur et Prince Īlu n’a cure de vos problèmes religieux, ou de votre souci idéologique et politique. Le message est clair. Si cela ne vous convient pas de vivre sous son autorité quittez la zone. »
L’œil de Enlil commença à pulser, une lumière tilleul se propagea comme une brume. La foule recula d’un pas mais elle fut prise par les vapeurs vertes. Les armes tombèrent en poussière. Alors Nicolaï reprit son discours :
« Cette démonstration permet de mesurer la puissance du Seigneur et Prince Īlu. Tout armement humain vient d’être détruit sur toute la surface du domaine. »
Alors l’homme s’agitant dans tous les sens hurla :
« Je suis le nouveau Calife de la nouvelle… »
Nicolaï le coupa de suite :
« Le Seigneur et Prince Īlu ne reconnait pas ce titre sur ses terres. »
Un autre personnage se présenta comme un des imams de la ville :
« Pouvons-nous continuer à pratiquer notre religion ? »
« Vos croyances ne nous intéressent pas. Tant qu’elles n’entrent pas en conflit avec les intérêts du Seigneur et Prince Īlu vous pouvez conserver vos traditions. Continuez à vous gouverner comme vous l’entendez en n’interférant pas à la volonté de notre maître. »
« Les communications seront-elles rétablies ? » demanda le chef des transmissions.
« Demain, le message sera interrompu. Il reviendra à période irrégulière comme rappelle. Néanmoins les liaisons de type militaire seront impossibles. Votre quartier général devrait déménager avant demain soir sinon nous le détruirons. Le prosélytisme sera aussi interdit par les ondes. »
L’homme qui se faisait appeler nouveau Calife revint à la charge :
« Nous n’allons pas se laisser commander par les impies occidentaux. Nous devons propager la vraie foi… »
Nicolaï dût lui couper la parole :
« Le Seigneur et Prince Īlu n’est pas un occidental. Il n’est pas de l’espèce humaine ! Est-ce que votre livre saint parle-t-il des êtres venus d’ailleurs ? Non. Alors taisez-vous sinon vous ne voulez pas connaître une fin dans le néant votre âme n'ira ni au Paradis ni en Enfer. Votre Esprit se disloquera à jamais comme si il n'avait jamais existé. Avez-vous compris ? »
L’homme approuva par un signe qu’il avait saisi le message. Alors l’archéologue poursuivit :
« Demain matin, tous vos prisonniers ou otages que vous détenez seront transférés en ce lieu. Nous allons les prendre en charge à 11h00 précis. Cet ordre doit être promptement respecté, vous serez personnellement responsable du bon déroulement des opérations. Compris ? »
L’intéressé agréa.
« Alors vous pouvez disposer. »
La foule reprit les véhicules et s’en retourna vers la ville de Mossoul. Nicolaï s’éleva dans les airs pour prendre la direction du vaste dôme. Il s’approcha lentement de la barrière de force et il s’y glissa avec facilité. A l’intérieur, il fut stupéfait. La coupole chapeautait un puit profondément creusé. Au fond de ce trou faiblement éclairé par une lumière bleuâtre dormait un vaste vaisseau spatial.
Genève.
La salle du restaurant était bruyante comme à son habitude. De nombreux membres des organisations internationales venaient déjeuner à cet endroit délaissant leur cafétéria pour trouver une ambiance plus conviviale et effectuer une rupture avec le lieu de leur travail. Mme Henderson Lilly n’appréciait pas particulièrement l’endroit mais l’alcôve permettait d’observer la salle sans être vu.
Dès son entrée, un garçon n’hésita pas et se dirigea vers la femme. Sa façon de marcher était féline, tout son corps, si vivant et si jeune, paraissait flexible. A son approche, elle déclara :
« Mais vous êtes en enfant. »
« Bonjour, Madame Directrice Générale des Nations Unis à Genève, je vous remercie de me recevoir. »
Elle sourit et lui fit signe de s’assoir.
« Au fait, quel est votre nom ? Mon secrétaire ne me l’a pas précisé. »
« Vent Rouge de Printemps, vous pouvez m’appeler Allen. »
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Au delà du Monde
FantasyCe deuxième récit a toujours pour objet la Terre et la fin d'un monde, le nôtre, d'un autre point de vue.