3. Présent décomposé

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Les balles restèrent figées à deux mètres du personnage bleuté, plantées sur un mur invisible. La surprise des guerriers fut telle qu’ils s’en trouvèrent figés par l’appréhension. L’imam s’exclama :

« Comment est-ce possible ? »

Des tentacules de lumière sortirent du corps de l’humanoïde tel des flèches et pénétrèrent directement par les yeux des combattants. Promptement, ils se mirent au garde à vous. Le chef religieux se retrouva encadré par deux soldats. Il essaya de protester en vain. L’homme entouré d’un halo bleuté ouvrit ses yeux, découvrant deux iris d’un vert pénétrant. Il déclara en arabe d’une voix un peu fluté :

« Vous êtes le sorcier du coin, je présume. »

Le vénérable Hajj Saeed protesta :

« Je suis le fidèle ami d’Allah. Comment un chien d’infidèle peut-il me traiter de sorcier ! »

Le bras de l’homme azuré se tendît et la main délicate montra un exemplaire du coran qui gisait au pied de l’autel. Il précisa :

« J’ai lu votre livre de magie. Et je n’ai rien appris d’intéressant sur votre dieu. »

L’imam précisa :

« Il n’y a qu’un seul unique et vrai Dieu unique : Allah. »

« Vous m’ennuyez avec votre dogmatisme froid et sans importance. Vous ne m’êtes d’aucune utilité, même votre âme n’a aucune élévation aucune originalité. Elle n’est bonne que comme carburant. Fils d’Adam redevenez poussière ! »

Une lueur bleue provenant des yeux de l’homme frappa l’imam en plein sur son front. Le lien devint orangé puis le corps du prêtre s’effondra progressivement pour devenir cendre. Les vêtements s’écroulèrent au sol abandonnés.

L’humanoïde recula. Le mur derrière lui se scinda en deux pants qui s’ouvrirent pour révéler une espèce de trône doré. Il s’essaya délicatement. L’autel glissa doucement. Une légère lumière pulsait de l’intérieur de la cavité. Soudainement, un corps se releva comme pris d’une convulsion.  Nikolaï Vesselovski (Никола́й Ива́нович Весело́вский) s’extirpa de la fosse. Il observa les soldats figés. Il remarqua le personnage siégeant sur le trône. Alors il affirma :

« J’étais mort ! »

« En effet. »

« Vous m’avez ramené à la vie. »

 « Le corps humain est une matière facile à réparer. »

L’autel revint à sa place. Nikolaï observa plus attentivement l’humanoïde et demanda : 

« Que êtes-vous ? »

« Vous me connaissez sous le nom de Īlu, mais j’ai de nombreux noms. » répondit l’homme bleuté en russe.

« Le dieu des assyriens ! »

« Les anciens peuples me prenaient pour un Dieu, en effet. Cependant je ne pense pas que les humains de votre époque me diviniseraient ! »

« Non, la science a effectué de nombreuses avancés depuis cinq milles ans. »

Īlu montra de la main les instruments sur l’autel.

« Oui, les humains ont fait des progrès techniques depuis ces derniers millénaires. »

« Pourquoi m’avez-vous ressuscité ? »

« Il me faut un guide dans ce monde nouveau. Et votre profession est un excellent pont entre l’ancien et le monde contemporain. »

« Vous voulez dire que l’archéologie… permet de comprendre les temps reculés… »

« Vous-même n’êtes-vous pas un produit de votre époque ? Vous ne vivez pas dans le passé comme votre compatriote, Lioudmila Khrouchkova ? »

« Je me souviens les islamistes nous ont tué ! Et vous ne l’avez pas ressuscité car elle ne représentait pas le présent. »

« En effet. »

« Comment puis-je vous aider ? »

« En utilisant le matériel technologie que vous désignez comme tablette informatique, j’ai puisé de nombreuses informations sur le monde nouveau. Tout y est stocké pelle mêle sans organisation, sans distinction entre le vrai et le faux.  D’abord comment est-il possible que vous soyez plus de sept milliards ! »

Genève.

L’avion non enregistré se posa doucement sur la piste de l’aéroport de Cornavin. Lars Van Bergh et Lewis Ghaden restèrent dans la cabine jusqu’à ce que les formalités soient terminées. Munis de leur passeport diplomatique, ils franchirent la passerelle pour atteindre le territoire Helvétique sans la contrainte de douane. Un employé de l’institut s’occupait des bagages pendant qu’ils prirent la direction de la sortie.

Un chauffeur de l’hôtel « Intercontinental » tenait une pancarte avec leurs deux noms et les attendait dans le couloir. Cependant Lars prît Lewis au dépourvu lorsqu’il se dirigea vers la porte extérieure. Il s’inséra dans la queue d’attente des taxis. Le jeune homme lui fît signe de se taire lorsque celui-ci voulut lui demander des explications. Ils virent la limousine passer devant eux. Après, ils s’engouffrèrent dans un taxi. L’employé déposait leurs bagages dans le coffre. Lars déclara au chauffeur :

« Nous avons une chambre à l’hôtel des Bergues. »

Pendant le trajet, ils purent voir que la limousine gisait sur le bas-côté de l’autoroute criblé de balles.

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