Le Général des Etats-Unis répondit :
« Oui. Leur présence n'est pas vraiment un secret. »
Lilly interrogea :
« Comment cela ? »
Juan Costa précisa la situation :
« Ce peuple est probablement les premiers habitants de la Terre. Il vivait en harmonie avec les Néandertaliens. L'archéologie détermine qu'il y a un demi-million d'année l'apparition des Etres Humains a déstabilisé l'équilibre et les Premiers se sont réfugiés dans une partie du monde pour construire leur civilisation loin de la nôtre. Tout se déroulait bien puis il y a cinq milles ans une invasion extraterrestre a détruit cette culture. Les Premiers ont choisi de vivre parmi nous pour survivre. Ils ont pris de temps en temps contact avec nous lorsqu'une crise apparaissait. Comme aujourd'hui ! »
« Comment est-ce possible ? Pourquoi cacher cela au public ? »
« D'abord, personne cache quoi ce soit. Les préhistoriens ne sont pas vraiment d'accord sur notre propre passé. De plus, les Premiers nous ressemblent beaucoup. Il est difficile de faire la différence entre eux et nous. Enfin, pensez-vous que les humains sont prêts à admettre qu'ils ne sont pas les véritables terriens. Pensez-y ! Pendant des millénaires, nos civilisations exploitent cette Terre comme si elle nous revenait en héritage. Nos livres saints sont unanimes pour prétendre que le Tout Puissant lui-même nous en a confié la gestion. Que se passerait-il si cette croyance venait à être détruite ? »
David Senth ajouta :
« De plus, pendant les millénaires de cohabitation nous n'avons jamais eu à nous plaindre de leur présence. Les Premiers sont discrets. Enfin ils sont pacifiques et empathiques, des traits qui pourraient leur être fatals contre notre espèce. »
« Je comprends. »
« Il faut prendre au sérieux leur technologie qui protégera une partie de notre population. »
« Une infime partie de notre population, Monsieur le Secrétaire Général ! »
Lilly demanda :
« Donc vous partez du principe que les sept vaisseaux extraterrestres ont des intentions belliqueuses ! »
« Les Premiers le supposent. Leurs moyens d'investigation sont plus sophistiqués que les nôtres. Ils ont envoyé leur senseur vers ces voyageurs et ils n'ont pas eu de réponses de paix. Apparemment, ce peuple appelé Kømódo serait plutôt des guerriers, une hiérarchie militaire basée sur la prédation plus précisément. »
« Alors que pouvons-nous faire pour lutter contre eux ? »
« Rien », laissa tomber le Général. « Cependant, nous pouvons entreprendre de sauver une partie de notre population au sein des enclaves que les Premiers vont créer dans les villes dont vous avez obtenu la liste par l'un d'entre eux. »
Le Secrétaire Général annonça brutalement :
« C'est l'objet de cette réunion : la coordination de nos efforts pour maintenir un peu d'ordre lorsque le monde va s'effondrer. »
Le militaire ajouta :
« Comme vous l'avez lu dans le dossier, il n'y aura qu'une dizaine de villes qui seront protégées. Le critère choisi par le peuple Premier nous échappe. Mais au moins, une partie de l'humanité va survivre. »
Mme Henderson compléta le propose :
« Je ne comprends pas comment nous allons ravitailler les populations qui seront sous ces boucliers. La situation va surement empirée lorsque les populations vont vouloir se mettre à l'abri derrière ces cités défendues. La ville de Genève ne possède pas assez de logement pour accueillir plus de cent mille personnes. »
« Nous pensons que les événements auront une courte durée. De plus, je ne pense pas qu'il soit possible d'entrer à l'intérieur d'un bouclier comme nous le désirons. J'imagine que les réfugiés vont s'agglutiner contre la ligne de défense en espérant pouvoir passer. »
« Humainement cette situation sera intenable ! »
Le Secrétaire Général intervint pour une mise au point :
« Nous n'avons aucune idée comme les événements vont se dérouler. D'ailleurs, nous ne connaissons pas réellement les intentions de ses sept vaisseaux. Nous ignorons leur avancement technologique. Enfin, nous ne devons aucunement calquer sur eux nos formes de pensées. Même si nous avons déjà eu à faire avec des extraterrestres, nous méprenons surement sur leur représentation et leur dessein. »
Le Général argumenta différemment :
« Certes. Nous devons partir du principe qu'ils sont hostiles comme le prétend le peuple Premier. Il ne faut pas que nous soyons pris au dépourvu. L'essentiel est que nous puissions sauver une partie de l'humanité pour redémarrer si la situation s'avérait catastrophique voire apocalyptique ! »
Les trois personnes mirent sur pieds un début d'organisation pour pallier à toute éventualité. Lorsque le général fut parti, le Secrétaire Général des Nations Unies précisa à sa collègue de Genève :
« Ne faites pas confiance aux militaires. Notre objectif est de maintenir un gouvernement de type civil. Le pire se serait une prise de pouvoir par l'armée. Me comprenez-vous ? »
« Je suis d'accord avec vous. »
Le site de Kalkhu
L'expédition russe fut stoppée par le bouclier. Malgré toutes les tentatives misent en œuvre, le champ de force semblait impénétrable. Le colonel Kalinov effectua un rapport préliminaire à l'intention de Moscou. Au bout de deux heures, les chinois les rejoignirent. Ces derniers expliquèrent qu'ils suivaient la ligne de démarcation depuis leur tentative d'entrée côté Est. Aucune aspérité ou entrée paraissait visible.
Les deux expéditions se mirent en alerte lorsqu'ils virent arrivé un personnage qui approchait suspendu dans les airs sur une sorte de plateforme discoïdale. Il s'approchait à une vitesse constante en leur direction. Il s'extrayait sans difficulté de la gangue du bouclier. Il s'exprima en ses termes :
« Bienvenue sur les Terres de Dzjals aux délégations de la Russie et de la Chine. Je vous invite à me suivre afin de vous entretenir avec le Seigneur et Prince Īlu. »
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Au delà du Monde
FantasyCe deuxième récit a toujours pour objet la Terre et la fin d'un monde, le nôtre, d'un autre point de vue.