Des événements graves se déroulaient autour de lui, mais il ne pouvait plus bouger. L'air avait une étrange apparence verdâtre. Tous les pores de son corps respiraient cette inhabituelle substance. Il avait conscience du phénomène, il était un simple spectateur. Il voyait ses parents assis en face de lui à la table du restaurant. Puis le choc vint le fouetté en plein visage. Ils observaient son père et sa mère se disloquer comme si leur atome était distendu. Ils s'effondrèrent en poussière. Cette manifestation s'effectuait pour tous les adultes qui étaient présents dans la salle. Apparemment uniquement les enfants conservaient l'intégralité de leur corps. Il resta dans cette position figée sans pouvoir exprimer ses émotions pendant une minute ou plusieurs heures.
Comment le savoir, le temps ne s'écoulait pas de la même façon. Il remarqua le travail d'une araignée sur sa toile à rythme qui paraissait au ralenti. De la poussière s'écoulait du plafond à une lenteur désespérante, où les reflets de la lumière ressemblaient à jet flamboyant d'un stroboscope. Du coin de la fenêtre, le flot des nuages passait à une vitesse normale devant la lune. Même l'atmosphère de la salle s'apparentait à un bassin fluoresçant verdâtre. Le flux des informations coulait dans son cerveau à telle rythme qu'il avait l'impression que sa tête allait exploser. Une petite voix vint le rassurer. Au début le son ressemblait à une comptine, puis il put distinguer un sens à la mélodie. Au bout d'un moment, il se posa la question de son nom. L'avait-il oublié ? Comment cela se peut-il puisqu'il se souvient de la désintégration de ses parents ! Ah, oui. Je m'appelai Luke. Il se remémora l'ensemble de son passé.
Sans qu'il se rende compte, il s'aperçut que son corps avait pris une autre position. Il se retrouvait allongé à flotter dans les airs. Il remarqua que les autres adolescents se retrouvèrent dans la même position. Du coin de l'œil, il distingua une ombre qui se déplaçait. Elle rassemblait les personnes pour les amarrer à une sorte filin lumineux. L'écho qui s'adressait à lui précisa que c'était un extraterrestre qui provenait du vaisseau. Une énergie bienfaisante envahissait sa chair et irradiait toute sa personne. L'humanoïde s'approcha de lui. Alors il sentit que l'étreinte mystérieuse venait de se rompre. Aussi, il se déploya. Sans qu'il sache comme il avait fait, l'étranger se retrouva par terre. Tout le poids de son corps appuyait ses genoux qui enfonçaient le thorax de l'inconnu.
Il entendit la voix lui conseiller : vas-y. D'un geste précis et leste, trois doigts entrèrent dans la gorge de son agresseur. Un phénomène étrange intervint lors du contact. La vie de sa victime s'écoula en lui. Il en tira tout le savoir, mais aussi tout l'énergie. Le cadavre s'effondra et devint poussière verte. Il posa sa main sur son front. Sans pouvoir le voir, il sût qu'un tatouage venait d'apparaître : une forme de V à trois ailes de chaque côté. Il se leva et d'un geste sûr il libéra les prisonniers. Il était devenu Aleph Zéro, le Vent Noir.
Son esprit devint plus clair même beaucoup d'images ne correspondaient pas à son expérience. Il se releva. Il s'approcha du chargement humain. Son esprit entra en résonnance avec le lien qui ficelait ses compatriotes. Puis il trouva une idée, plutôt un langage basique, qui évolua en une conversation très simple. La corde se dénoua d'elle-même à la demande de Luke. Ensuite, il délivra les trois adolescents emprisonnés dans la gangue verdâtre. Ceux-ci se réveillèrent. La voix préconisa de chercher parmi eux un compatible pour devenir hybride. Une fille correspondait à ce critère. Il fit connaissance de Elen. Laissant partir les deux autres personnes, il lui expliqua ce qui venait se passer.
Ils quittèrent le restaurant à la recherche d'autres extraterrestres. Devant la devanture était garé un engin qui ressemblait à une moto sans les roues. Il n'y avait aucun tableau de bord, aucun démarreur. Elen demanda :
« Est-ce que tu peux piloter cet engin ? »
« Je vais voir. »
Alors le garçon se concentra sur le véhicule et entra en communication. Il apprit rapidement comment l'utiliser. Il avait acquis un lien direct avec lui. L'appareil se mit en fonction, n'attendant que les deux passagers pour se déplacer.
Une carte permit à Luke de repérer un autre extraterrestre à quelques centaines de mètre vers le Nord. Ils le découvrirent dans un magasin à empiler les humains derrière son véhicule. Il fut totalement surpris lorsqu'il découvrit que les utilisateurs de la moto étaient humains. Il n'eut pas le temps de bouger que le garçon l'immobilisa à terre. Il appela Elen pour qu'elle prenne son énergie. Elle s'exécuta et le transfert s'effectua de façon efficiente.
Dans un premier temps, elle se retrouva un peu sonnée. Le flot d'information saturait son cerveau et puis elle pouvait entendre les pensées de Luke et celles plus étrange d'une autre personne. L'écho se nomma à elle : Vent Rouge de Printemps. Elle se présenta avec son nouveau nom : Comète Vibrante. Allen l'aida à mettre un peu d'ordre dans sa tête. Elle sentit la présence d'un tatouage sur son front : une forme d'étoile aux rayons incandescents. Elle connut toutes les données de la civilisation de Kømódo.
Un peu plus tard, ils libérèrent les humains de leur prison. Pendant une vingtaine de minutes, le couple s'accorda pour combattre les cinq aliens qui avaient envahi Paris. Le travail terminé, chacun chevaucha une de ses motos volantes pour rejoindre leur compagnon mystère dans le sud.
« Est-ce que tu sens cette peur ? » pensa Elen vers Luke.
« Il y a une certaine panique qui provient du vaisseau amiral Kømódo. » répondit-il.
Un cri d'effrois leur parvint de l'espace. L'engin spatial se mourait. Les trois hybrides ressentirent la détresse de cet organisme vivant qui servait de véhicule à l'Empire. Une douleur foudroyante déchira leurs entrailles, leur sang se mit à bouillir, puis ils perçurent leur corps se disloquer. Ils vécurent cette destruction comme elle se déroulait pour eux. Allen qui était par nature compassionnel s'extirpa le premier des émotions de douleur. Il enveloppa les deux autres hybrides d'un calme doux et réparateur.
Lorsque les deux Aleph s'approchèrent de Dijon, une odeur de confusion s'élevait de la ville vidée de la majorité de ses habitants. D'autres hybrides touchés par leur mental s'ancrèrent à eux comme des bouées. Il fallut toute la détermination et la patience de Allen pour rassurer ces égarés. Le désordre froissait leur cerveau qui n'arrivait plus à faire le tri entre leur propre pensée et celles des autres. Finalement Luke et Elen rencontrèrent Alias, qui avait pris comme surnom Fleur Piquante. Elle maîtrisait bien sa nouvelle forme et donc les accompagna vers Genève.
Hong-Kong
Depuis son bureau qui dominait la ville, Lars consultait les informations des dernières heures. Le chaos de premières attaques avait désorganisé les agences, maintenant l'ordre semblait revenir. Les news paraissaient unanime, sur les sept vaisseaux spatiaux quatre semblaient hors-jeu, celui en orbite totalement détruite, les deux autres en fuite. Un s'était réfugié dans le désert de Gobi et l'autre s'enfonçait profondément dans l'océan pacifique. Lentement la vie reprenait un semblant de normal comme si cette attaque ne fut qu'un intermède dans la routine quotidienne.
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Au delà du Monde
FantasyCe deuxième récit a toujours pour objet la Terre et la fin d'un monde, le nôtre, d'un autre point de vue.