Lilly Henderson précisa.
« Oui. Mais vu la tragédie, je ne sais pas trop à ce que je m'attendais. »
« Les événements se déroulent comme ils le doivent. Ils vous emportent dans son courant. Vouloir le remonter serait contreproductif. »
« Bien sûr. Quel est l'objet de votre visite ? »
« Elle concerne le vaisseau écrasé l'autre côté du dôme de protection. »
« Je vois. »
« Les autorités françaises a mis en place un cordon sanitaire autour de l'engin. L'armée a bouclé le secteur. Je vous demande d'appeler le Président de la France et de lui demander de reculer d'au moins cinq cent mètres leur ligne. Des activités dangereuses vont se dérouler au sein de ce vaisseau. »
« Je n'ai pas l'autorité pour le faire. »
« Cependant, vous avez bien voulu accepter que le gouvernement français se réfugie à Genève après avoir fait courir le bruit qu'il allait à Marseille pour brouiller les pistes. »
« Ici, c'est l'Etat de Genève, un état souverain qui décide. »
« Certes. Mais le bouclier est la propriété du peuple Premier. Il a protégé le peuple de cet état souverain de la destruction par l'envahisseur extraterrestre. L'Etat de Genève en bénéficie à titre gratuit. Je pense qu'il comprendra son intérêt de convaincre la France. »
« Je ne vous garantit rien mais je ferais le nécessaire. »
« Peu importe. Nous vous avons prévenu. En cas d'incident, l'entière responsabilité reviendra au gouvernement français. Comprenez-vous ? Je n'exige rien. Je ne fais que de vous informer d'un danger imminent ! »
« Excusez-moi. La politique ! »
« Mon peuple ne connait pas la politique. Je vous rappelle que nous n'avons pas de gouvernement, ni d'état. »
Lilly Herderson resta perplexe une seconde, puis elle déclara :
« Je ne comprends pas. Voulez-vous dire que vous n'avez jamais eu de société ? »
Allen la regarda étonné puis il répondit :
« Une société ne possède pas forcément une forme étatique. Dans l'histoire, les humains ont créé des communautés où l'organisation pouvait être ni hiérarchique ni religieuse. L'Etat comme vous l'entendez n'est qu'une création récente. Le peuple Premier ne l'a jamais utilisé car nous n'avons jamais eu de chef. »
« Qui prend les décisions pour le bien commun de votre société ? »
« Chacun d'entre nous le fait à sa manière. Le moment venu, nous savons ce qui est le meilleurs pour nous tous. »
« N'avez-vous jamais de divergence au sein de votre communauté ? »
« Bien-sûr. Chacun possède une vision propre de l'existence. La vie est d'abord diversité. »
« Alors comment faites-vous pour résoudre ce conflit ? »
« La bonne décision l'emporte. »
« Qu'est-ce que cela veut dire ? »
« Comment dire cela pour que vous puissiez comprendre ! Nous trouvons toujours un consensus où l'unanimité apporte la solution adéquate. Chacun d'entre nous connait la raison d'être de la communauté. Nous ne violons jamais les principes des autres personnes donc nos actions doivent être acceptable pour tous. Nous refusons toutes violences qui imposeraient nos vues aux autres, si elles sont pertinentes autrui y adhère sinon cela veut dire que nos arguments n'étaient pas aussi congruentes que cela. »
« Que faites-vous des déviants ? »
« Comment peut-il y avoir dans notre communauté des déviants alors que nous n'infligeons jamais aux autres notre toute puissance ? »
« Ceux qui violent la loi par exemple ? »
« Notre peuple n'est pas doté de législation. Existe-t-il un texte de droit qui soit acceptable pour l'ensemble des citoyens de maintenant ou de demain ? Comment écrire une loi qui puisse convenir à tous les cas possibles alors nous ne connaissons pas les changements dans le futur ? »
« En changeant le contenu au fils de ses changements ? »
« Et que faites-vous des citoyens qui ont été punis par cette loi alors que leur cas aurait été jugé différemment demain ? Comment pouvez-vous vous regarder en face alors que vous avez fait subir à un citoyen un préjudice ? Ne savez-vous pas que toute la puissance du monde ne serait indemniser cette personne qui a subi ce préjudice ? »
« Mais il faut bien contrevenir contre les personnes qui violent la loi. »
« Personne le fait au sein de notre peuple parce qu'il n'y a pas de loi. »
« Comment fixez-vous les limites pour que chacun respect l'autre et l'Etat ? »
« Je me permet de vous faire remarquer que vous tournez un peu en rond avec votre raisonnement. Nous n'avons pas d'Etat donc personne ne peut manquer d'égard envers l'Etat. Comme nous avons une haute considération de la Vie, de toutes Vies, nous possédons une déférence naturelle envers autrui peu importe ce qu'il est. C'est pour cela que nous n'avons jamais eu de cas de délinquance, ou de crimes au sein de notre communauté. »
« Ceci ressemble plus à un conte de fée ! » s'exprima Lilly.
« Oh, non. Notre façon de vivre peut paraître féérique comme vous le dites de façon humoristique. Cependant, notre communauté est mal adaptée pour affronter toutes agressions extérieures. Lors de la dernière incursion extraterrestre, nous avons failli disparaître définitivement. »
« Pourtant vous avez survécu ! » constata la Directrice des Nations Unies.
« En effet. Maintenant nous vivons au sein de votre communauté. Mais nous savons que nous y sommes plus en sécurité. Nous savons que les Américains ont exterminé tous les représentants du peuple Jinsh. Et que nous sommes les suivants. »
Lilly baissa la tête mal à l'aise. Allen poursuivit :
« Nous savons que vous avez connaissance de ses informations. »
Sur cette révélation, il la quitta la laissant seule avec sa conscience.
Moscou.
« Réveilles-toi » Voici comment il fut ranimé. Lentement, il prit conscience de l'environnement immédiat. Premier fait, il semblait ficelé et couché sur un lit pico. Il y avait d'autres personnes allongées à côté de lui, toutes encore endormies. Une tente. Oui, cette toile ressemblait à celle de l'armée russe. La voix revint « Souviens-toi de ton nom. » Il fit le ménage dans sa mémoire un peu confuse. Voilà, je suis Alekséi ! « Bien. Mais encore » signala l'écho dans sa tête. Il se creusa les méninges puis il trouva « Aleph Trois, les Pas Ensoleillés, ainsi il se nommait désormais ! ». « Maintenant libères-toi ? Les soldats ne te veulent pas du bien. » Les liens se brisèrent. « Excellent, maintenant fait le aussi à tes compagnons. Rejoignez-nous au point de Rendez-vous. »
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Au delà du Monde
FantasyCe deuxième récit a toujours pour objet la Terre et la fin d'un monde, le nôtre, d'un autre point de vue.