Chapitre 3 - Transplanage et apesanteur

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— Je viendrai demain, c'est promis, répète Harry pour la cinquième fois en prenant Hermione dans ses bras aux grilles de Poudlard.

Sceptique, la jeune femme resserre son étreinte. Elle a un mauvais pressentiment, mais ne peut contraindre son ami à venir avec eux. Ron a déjà essayé sans relâche au cours de la semaine écoulée, de toute façon, et n'est parvenu à aucun résultat.

— Si tu n'es pas là à 17 h tapantes, je viens te chercher, menace-t-elle en le relâchant. Je ne plaisante pas.

— Ne t'en fais pas, lui sourit-il sans joie.

Et avec une moue de dépit, elle pose une main sur la passoire rouillée que Ron, Ginny et Luna tiennent déjà. Les deux plus jeunes n'ayant pu passer le permis de transplanage l'année précédente pour une évidente raison de mangemorts dans les couloirs, le portoloin reste le moyen de transport le plus simple dans leur situation.

À peine ses amis ont-ils disparu sous ses yeux, qu'Harry tournoie sur lui-même et s'évanouit dans les airs à son tour.


**


— Vraiment, il abuse, se plaint Hermione en aidant George et Ron à dresser la table. Il ne peut pas décommander comme ça, au dernier moment. Ça ne se fait pas. Je vais aller le chercher, décide-t-elle en abaissant sa baguette avec un peu trop de vigueur, ce qui a pour effet de propulser les assiettes un peu trop vite et un peu trop fort sur la table.

— Attention ! s'exclame Ron en lançant un sort qui envoie d'un seul coup la vaisselle, les couverts et trois plateaux de petits fours dans les airs.

La nappe à carreaux volette, elle aussi, quelques centimètres au-dessus de l'épaisse table en bois. Le tout figé dans une langueur aux faux airs d'intérieur de station spatiale, les petits fours commencent à se décoller des assiettes, comme mus par une envie personnelle de prendre le large.

Approuvant d'un hochement de tête et d'une moue admirative, George se recule d'un pas pour avoir une meilleure vue de la grande table frissonnante et du repas en lévitation au-dessus de celle-ci.

— Je n'ai même plus à m'en mêler, applaudit-il. Vous faites une sacrée paire, tous les deux.

Au même moment, Madame Weasley passe la porte, faisant voler trois plateaux d'amuse-bouches supplémentaires devant elle, un sourire chaleureux, quoi qu'empreint d'une certaine mélancolie, aux coins des lèvres.

— Attention tout le monde. Laissez-m... Mais enfin, qu'est-ce qui se passe ici ?

Déjà presque arrivée à la cheminée, Hermione se retourne enfin et, sans même s'étonner de la scène absurde qui se joue dans la salle à manger, elle fait s'envoler sa cape rouge et or sur ses épaules et, d'un mouvement du poignet, remet tout en place sur la grande table.

— Désolée, Molly, s'excuse-t-elle sur le ton de la conversation, comme si tout ceci était parfaitement normal et que son petit-ami n'était pas un empoté, incapable d'empêcher un peu de vaisselle cassée autrement qu'en envoyant toute la pièce sur orbite. Bon, je vais chercher cet id...

Elle n'a pas le temps de terminer sa phrase ou même d'entrer dans la cheminée, que la porte d'entrée claque contre le mur, laissant entrer un courant d'air glacé, suivi pas le Maître des Potions en personne.

— Severus ? s'étonne Molly. Nous ne vous attendions pas.

— Il s'est passé quelque chose, comprend immédiatement Hermione en accourant et en lui attrapant le bras. C'est Harry ?

— Où est-il ? demande Rogue, trop agité pour leur laisser le moindre doute quant à la réponse à cette question, et en posant ses yeux noirs dans ceux d'Hermione.

Les Larmes du Phénix (Snarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant