Chapitre 23 - Feu et sentiments

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— Harry, entrez, l'invite Rogue en ouvrant la porte après le premier coup porté par le jeune homme.

Chose qu'il ne fait jamais et qui ne peut signifier que deux choses : soit il se trouvait par hasard devant ladite porte à ce moment-là, ce qui se peut, mais serait quand même assez surprenant, soit il s'y trouvait précisément parce qu'il attendait qu'Harry arrive. Ce que ce dernier se refuse à ne serait-ce qu'imaginer, parce que c'est tout bonnement absurde.

— Déshabillez-vous, je vais retirer vos bandages pour vérifier vos blessures.

— Je vais bien, professeur, tente de l'apaiser Harry, mais l'homme ne veut rien entendre et ne commence à se calmer qu'une fois qu'il l'a débarrassé de ses pansements et ausculté sous tous les angles.

— Je ne vois rien de différent par rapport à ce matin.

— Je vous l'ai dit, je vais bien.

— Mais vous avez parlé d'une brûlure, insiste-t-il en lui tournant autour, une fois de plus.

— Je... j'ai dû me tromper...

S'arrêtant face à lui, Rogue fronce les sourcils et Harry tente d'ériger des barrières dans son esprit. Il ne faut surtout pas qu'il entende ce qu'Hermione a dit. Jamais.

— Vous me cachez quelque chose, gronde l'homme, d'un air sévère.

— Non.

Il a répondu trop vite, et sent déjà Rogue s'insinuer en lui. La sensation n'est pas désagréable, c'est comme si l'homme remplissait tous ses creux, tous ses vides. Il pourrait juste lui montrer et voir où cela les emmène, après tout.

Oh merde ! Et si Hermione avait raison ?
Elle a raison, non ? Sinon pourquoi penserait-il des choses aussi absurdes ?

Se mordant les lèvres presque au sang, bien qu'il ne s'en rende pas vraiment compte, Harry ne quitte pas le professeur des yeux, l'air de dire « vous voyez ? Je n'ai rien à vous cacher, je ne détourne pas les yeux. » Et contre toute attente, c'est Rogue qui les détourne en premier, un air limite coupable sur le visage.

— Je vais refaire votre bandage, Harry. Attendez-moi ici, ajoute-t-il après avoir jeté un regard circulaire sur la pièce. Je n'ai plus d'onguent, je vais en chercher dans mon laboratoire.


À quoi tu joues, imbécile ? se lamente Harry en marchant jusqu'à la cheminée allumée (parce que vieux château, murs en pierres froides, problème d'humidité été comme hiver, toi-même, tu sais, pour peu que tu sois propriétaire d'une école millénaire dans les Highlands).

Repoussant la table basse contre le canapé, il s'assied devant le foyer, à même le sol, ou plutôt sur un épais tapis composé de poils synthétiques.

— Je ne suis PAS tout nu devant la cheminée, sur une peau de nundu, Ron. J'ai gardé mon pantalon. Et cette carpette ne ressemble pas le moins du monde à un nundu.

Souriant à sa blague nulle, il s'allonge sur le dos, laissant les flammes le réchauffer et peindre sur sa peau pâle des motifs orangés et changeants.

Hermione se trompe. Il n'a pas du tout eu envie que Rogue passe une main dans son cou pour l'attirer à lui et l'embrasser alors qu'ils se faisaient face quelques minutes plus tôt. Et il n'a pas la moindre envie de le voir revenir et s'allonger à ses côtés. Non, pas du tout, pas une seule seconde il n'en a eu envie.

Oh merde.

Hermione à raison.

Hermione à raison ?

Mais ça n'a aucun sens !

Enfin, pas qu'Hermione ait raison. Hermione a souvent raison.
Mais là, non. Elle se trompe, c'est obligé. Il ne peut pas être...

Les Larmes du Phénix (Snarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant