Les jours suivants, Rogue sort à peine de son laboratoire, mais Harry n'a pas l'occasion de le remarquer, trop accaparé qu'il est par ses examens. Plusieurs sorciers et sorcières du Ministère se sont installés à Poudlard pour assister aux épreuves des ASPIC et les crises de nerfs et de larmes dans les couloirs sont devenues monnaies courantes, tant les élèves de septième année sont stressés par les épreuves se déroulant dans la grande salle.
— Plus que trois, souffle Ron, un soir, affalé sur le canapé de la salle commune des Gryffondors.
— C'est pas trop tôt. J'en peux plus, répond Harry en baillant.
Hermione n'ajoute rien, mais au regard qu'elle lui lance, il devine qu'elle n'en pense pas moins. Elle a forcément remarqué les nombreux coups d'œil qu'il lance en direction de la table des professeurs à chaque repas, ainsi que son désarroi depuis que Rogue lui a annoncé qu'il devrait continuer les soins avec Madame Pomfresh, car il serait lui-même trop occupé pour s'en charger. Heureusement, son amie a la décence de se taire, ne rajoutant ainsi pas une couche supplémentaire de malaise à son malheur.
Le matin ayant suivi son retour, quand Harry s'était réveillé sur le canapé, lové dans la couverture du professeur, Rogue s'était montré bien moins chaleureux avec lui, recommençant même à le vouvoyer. D'un ton détaché, il lui avait annoncé être sur une piste intéressante concernant un traitement contre les effets du sort qu'il a reçu. En revanche, ce travail nécessitant la plus grande concentration, il ne souhaitait plus que le garçon vienne lui rendre visite sans y avoir été convié et lui demandait de faire désormais changer son bandage par Madame Pomfresh.
La mort dans l'âme, Harry avait accepté, essentiellement parce que le professeur s'était adouci en le lui demandant et qu'il l'avait encouragé pour la journée qui s'annonçait.
Le jeune homme était sorti des appartements avec la potion de sommeil qui n'empêchait pas les rêves et n'était, depuis, plus retourné dans les cachots. Ce qui le minait, bien qu'il reconnaisse n'avoir, de toute façon, pas eu le temps pour ça depuis le coup d'envoi des examens.
Cette fois, pourtant, il ne reste plus que deux jours à tenir. Histoire de la magie et défense contre les forces du mal demain, avec la terrifiante Mme Pikines, qui leur a promis d'y assister, et potions après-demain.
— Tu as prévu un cours particulier avec Rogue avant l'examen de potions, Harry ? s'amuse Dean en s'installant avec eux autour de la cheminée éteinte.
La pique sort Harry de ses rêveries.
— Quoi ? Mais... non ! Pourquoi je ferais ça ? fait-il mine de s'offusquer alors que la remarque le blesse plus que ce que son camarade ne l'imagine. Non pas parce qu'il sous-entend qu'il en aurait besoin, mais bien parce que, même s'il l'avait souhaité, Rogue aurait refusé.
— Bah, je sais pas, vous aviez l'air de vous êtes rapprochés. Vous êtes devenus amis, non ? Tu l'appelles même dans tes rêves, parfois.
— QUOI ?
— Comme ça a pas l'air d'être des cauchemars, je te réveille pas, mais franchement, mec, c'est courant ces derniers temps.
Abasourdi, Harry se retourne vers Ron. Est-ce qu'il l'a entendu, lui aussi ? Sans le lui dire ? Le rouquin détourne les yeux, dans un aveu muet, et Harry se sent trahi. Qu'a-t-il bien pu faire ou dire d'autres dans son sommeil ?
Car, oui, les rêves au sujet de Rogue ont repris de plus belle depuis qu'il dort à nouveau dans son dortoir. À tel point qu'il s'est demandé si le professeur n'aurait pas un peu trafiqué sa potion d'endormissement. Au fil des jours, les songes sont devenus de plus en plus osés et puissants, le laissant souvent pantelant au réveil. Ce qui est clairement un problème quand on partage sa chambre avec cinq autres personnes.
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Les Larmes du Phénix (Snarry)
FanfictionLors de la bataille de Poudlard, Harry a sauvé la vie de Severus Rogue et révélé au monde sorcier son véritable rôle d'espion aux ordres de Dumbledore. Quelques mois plus tard, quand il revient au château avec ses amis pour valider leur année d'ASPI...