Chapitre 3: Ilona

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Cela faisait trois heures que j'avais quitté l'Angleterre, et surtout mon petit appartement dans la banlieue londonienne, après un passage à la BBC pour que le monde entier apprenne mon existence, et donc que cette prophétie était malheureusement bien réelle. Avant d'habiter dans ce petit appartement j'avais vécu dans un orphelinat catholique. J'y avais passé toute mon enfance attendant l'arrivée d'une famille qui deviendrait mienne, mais ce fut en vain. J'avais quitté l'orphelinat à mes 18 ans, pour ensuite chercher un petit boulot. J'avais fini serveuse dans un pub de la capitale. Je me faisais souvent réprimander par mon chef, car il m'arrivait de casser des assiettes, et que je ne pouvais pas m'empêcher de bouger partout. En effet, j'étais hyperactive mais aussi très maladroite. L'avion volait au-dessus des nuages, dans l'immensité bleue du ciel. Nous avions fait une escale en France deux heures auparavant, là un jeune homme qui devait avoir le même âge que moi était monté, il avait des cheveux noirs et des yeux intensément gris, et un corps d'athlète. En écoutant les conversations, j'avais conclu qu'il était un élu, comme moi, mais lequel ? Sûrement pas celui du feu, j'avais vu une jeune fille aux cheveux rouges pétants à la télé qui avait allumé une petite flamme dans sa main droite. Elle ne tenait pas en place sur sa chaise, et on sentait que les questions des journalistes l'agaçaient au plus haut point. Une femme, avec un chignon parfait, qui devait avoir la trentaine habillée en uniforme militaire, nous surveillait pour que l'on n'utilise pas notre pouvoir. Le mien s'était déclenché quand je prenais mon petit déjeuner. Je m'étais sentie affreusement mal, comme si j'allais tomber dans les pommes, et soudainement la plante située en plein milieu de la table à manger, un petit cactus offert par l'une de mes amies à l'orphelinat, avait triplé de volume, et j'en avais conclu que j'étais l'élue de la terre. Je vis la femme partir vers la cabine du pilote, après avoir visiblement entendu quelque chose dans son oreillette, nous laissant ainsi seuls. Je commençais à m'ennuyer alors sur un coup de tête je me relevais et je m'assis à gauche de l'autre élu. Il me regarda très surpris, ses yeux gris grand ouverts étaient fixés sur moi.

-Tu es l'élu de quoi? ai-je demandé.

-Bonjour ravi de faire ta connaissance. me répondit-il froidement avec un fort accent français.

-Oh excuse-moi, je suis Ilona, élue de la terre, et toi qu'elle est ton prénom ?

Il me fusilla une nouvelle fois du regard.

-Bonjour. ai-je répondu timidement en français.

Un grand sourire s'afficha alors sur son visage et il me tendit une main, que je serrai volontier.

-James, ravi de faire ta connaissance Ilona. Je t'ai vu au infos tu es l'élue de la terre, n'est-ce pas ?

-Tout à fait et toi?

Il se releva doucement, puis il vérifia si nous étions bien seuls. Ses yeux déjà gris s'illuminèrent d'une lumière de la même couleur, puis avec sa main il fît l'éviter une part de gâteau vers nous. Il était visiblement l'élu de l'air.

-Ouah, trop bien. Je me demande bien qui est l'élu de l'eau alors? Puisque tu es l'air, moi la terre, et j'ai vu une fille du nom d'Élise, si mes souvenirs sont bons, à la télé qui disait être le feu.

-Un garçon en Australie.

- Comment tu sais ça ? Oh excuse moi est-ce que l'on peut se tutoyer ?

-Mais oui, et de toute façon on va devoir travailler ensemble. dit-il en souriant et en croquant à pleine dent dans le gâteau qui semblait être à la vanille. Et si je le sais c'est parce que mes parents travaillent à Interpol.

-Oh trop cool.

Il devait avoir de la chance car ses parents étaient avec lui, ils ne l'avaient pas abandonné, lui. Ses parents ne l'avaient pas déposé devant un orphelinat dans un panier avec seulement une lettre qui ne contenait pas la moindre information de leurs identités.

Quatre [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant