Chapitre 14: Liam

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Peu après que Élise m'ai laissé seul, comprenant que c'était ce dont j'avais besoin, j'avais trouvé une incroyable collection de romans policiers et de thrillers. J'avais longtemps hésité entre ces deux catégories de roman, mais finalement c'est un petit livre aux pages jaunies par le temps et dont j'avais entendu parlé de l'adaptation au cinéma qui m'intéressa "Mystic River" de Dennis Lehane. Ce livre me passionna tant que je m'assis sur le premier tabouret que je trouvais, même s'il ne semblait pas du tout confortable, et je calais mon dos contre l'étagère où se trouvait le roman quelques instants plutôt. Mais j'oubliais bien vite mes nombreuses courbatures, ma position peu confortable, et mes souvenirs de la veille, pour rentrer complètement dans l'univers que d'écrivait l'auteur.

Je ne sais combien de temps s'écoula, mais je remarquai que j'avais lu plus d'un tiers du livre quand Shannon rentra dans la pièce après avoir toqué. Elle avait le même sourire rassurant qu'Élise. Puis je vis qu'elle tenait dans ses mains une boite en métal blanc avec de jolies dessins. Elle ouvrit la boite et me la tendit pour que je me serve. À l'intérieur se trouvaient des cookies tout chocolat. J'en attrapais un et la remerciais.

-Tu vas bien ? Je m'inquiétais que tu restes seul ici, même si James m'a assuré que c'est quelque chose que tu fais souvent. me demanda-t-elle toujours avec ce sourire bienveillant.

-Non je vais bien ne vous inquiétez pas. C'est effectivement quelque chose que je fais régulièrement, c'est une habitude.

Elle attrapa un autre tabouret identique au mien qui traînait dans le coin et le plaça en face du mien, puis elle s'assit dessus. Je refermais alors mon livre en prenant soin de me souvenir de la page à laquelle je me trouvais et j'attendis qu'elle reprenne la discussion.

-J'ai tenté de discuter avec James de ce que vous aviez vécu hier et de comment il se sentait. Mais il n'a pas été très bavard. Je souhaitais savoir comment, toi, tu te sens maintenant. Ne t'inquiète pas d'avoir peur de me parler de certains détails. J'ai l'habitude. dit-elle d'un ton doux et en attrapant mes mains, je compris bien vite qu'elle savait que j'étais le plus sensible du groupe. Élise a dû te le dire, à toi ou aux autres. Mon mari était militaire, et il me parlait quelquefois de ce qu'il avait enduré. Ça lui faisait du bien de se confier à quelqu'un. Je pense que cela te ferait du bien aussi, je sais que tu es sensible, et j'ai bien vu que ces événements t'avaient un peu plus effrayé que les trois autres. Alors si tu veux parler je suis là.

Je baissais la tête, lire m'avait permit d'oublier un court instant ce qu'il s'était passé. J'avais un peu peur de me confier à cette inconnue. Mais en relevant la tête je vis de la compassion sur son visage et de l'inquiétude face à mon silence. Elle me rappela mes grands-parents qui me manquaient atrocement, je n'aimais pas être séparé d'eux et je ne l'avais jamais été aussi longtemps depuis le décès de mes parents. Mais ce regard et ce sourire me rappela aussi ma mère et mon père, à quel point ils avaient été attentionnés envers moi, à l'écoute, et bienveillants. Cela me rappela les nombreuses fois où ils m'avaient rassurés, calmés, consolés, et câlinés quand je rentrais en pleur à la maison. Ce que j'avais envie de retourner en Australie, de voir ma mamy et mon papy, de lire près de la rivière, de les aider dans la boutique, mais aussi de me recueillir sur la tombe de mes parents, et de le dire à qu'elle point j'avais évolué, grandis. Finalement c'est d'une voix blanche que je pris la parole, près à me confier.

-Je n'ai pas cessé de revoir ce qu'il s'était passé cette nuit. Ce n'était pas la même chose que ce que je voyais dans les films ou que je lisais dans les livres, mais quelque chose de bien réel, que j'ai vécu et dont j'étais l'un des personnages centraux. Je ne pense pas m'en remettre un jour. C'était la première fois que je devais me battre avec mes pouvoirs, la première fois que l'on m'ordonnait de blesser, d'arrêter par tous les moyens quelqu'un. Et même si c'était un ennemi, quelqu'un qui faisait souffrir des personnes je ne voulais pas, je ne pouvais pas lui faire du mal. C'est pour ça que votre fille m'a demandé de porter secours aux disparus, je n'étais même pas capable de le toucher. Je...

Quatre [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant