Chapitre 4: James

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Je ne pouvais m'empêcher de sourire. J'avais dit à mes parents être déçu de ne pas pouvoir apporter ma guitare jusqu'ici car elle était trop encombrante. Mais par un quelconque moyen ils avaient réussi à l'apporter ici, dans ma chambre de la zone d'entraînement des élus. Je la serrais fort contre moi, c'était le cadeau de ma grande sœur, elle me l'avait offerte pour mes dix huit ans, car elle savait que je rêvais d'en posséder une depuis longtemps. À chaque fois que cette guitare était près de moi et que j'en jouais, c'était comme si elle était là aussi. Wendy avait dû partir au Canada pour son travail, juste après qu'elle m'ait offert cet instrument de musique que je chérissais tant, et je ne la voyais plus que pour les fêtes de fin d'année. Je reposais la guitare brune en entendant toquer à la porte. Je me relevais d'un bon, c'était le moment de faire la connaissance des autres élus en priant pour qu'ils soient un peu plus calmes qu'Ilona. Je l'appréciais déjà beaucoup, mais elle ne savait pas rester en place. J'affichais un air neutre, je n'aimais pas montrer mes émotions tout de suite à une personne qui m'était inconnue, et j'ouvris la porte. Derrière ne se trouvait ni l'amiral ni le caporal, mais seulement une jeune femme qui devait avoir cinq ans de plus que moi. Au vu de son écusson c'était une mexicaine, une général de division car trois étoiles étaient cousues sur ses épaules, c'était impressionnant pour son jeune âge. En revanche ici, elle n'était qu'une simple lieutenante car elle n'avait que deux bandes grises au poignet. Mes parents m'avaient expliqué qu'ici les grades étaient très différents, sur les épaules se trouvait le grade de la personne dans son pays, et au poignet celui d'ici souvent bien inférieur. Mais les militaires préféraient que l'on les nomme par leur grade le plus élevé, ce qui m'agaçait énormément. Ilona sortit enfin de sa chambre. Elle avait troqué ses Doc Marteens, sa doudoune noir, son pull au logo d'un groupe de musique sud coréen et son jogging, pour un jean troué, un débardeur blanc des tennis hautes en tissu blanc. Je vis son regard s'enflammer quand elle aperçut la lieutenante.

-Bonjour, ravie de faire votre connaissance. dit-elle avec ton charmeur à la femme.

-Bonjour. Suivez-moi, je vous emmène à la cafétéria.

-Mais c'est avec un grand plaisir. continua Ilona.

Minute était-elle en train de la draguer ? Cette fille était décidément peu douée. Pour éviter qu'elle ne prenne un coup de poing de la lieutenante ou pire, j'attrapai violemment son bras et je mis ma main devant sa bouche pour que la lieutenante ne l'entende pas pester contre mon geste. Tandis qu'elle se débattait dans mes bras, je chuchotais à son oreille:

-Ne fais pas quelque chose que tu regretteras. Et surtout ne drague pas les militaires d'ici. Ceux sont tous des hauts gradés avec un égo démesuré, alors calme tes pulsions. Et puis tu dragues n'importe comment.

Elle me fusilla du regard puis admit son tort.

-Allez viens je meurs de fin. Et désolé de t'avoir attrapé comme ça, mais elle aurait pu te faire très mal, ces gens savent se battre.

-Tu as raison, et mon ventre ne cesse de gargouiller. Rattrapons la, il est hors de question qu'elle nous sème.

Je souris avant de la suivre en courant dans le dédale de couloirs gris ou vitrés encore éclairés par les rayons de Soleil du soir.

La cafétéria était une cafétéria qui ressemblait à toutes les autres où j'avais déjà étanché ma faim. À l'entrée, il y avait les différents plats, les plateaux et les ustensiles de cuisine étaient en libre service. Ce qui était très pratique. Plus loin, la partie salle à manger était extrêmement conviviale et d'un style très récent. Mais de toute façon, à part le bâtiment principal qui lui était ancien, les autres avaient un peu moins de cinq ans. La lumière venait des baies vitrées tout autour qui donnait une vue sur la forêt dense et verdoyante de l'île. Les tables étaient hautes et noires assorties aux chaises en métal de la même couleur. Je pus remarquer que l'une des baies vitrées s'ouvrait, car à l'extérieur deux jeunes gens dînaient sur une table de pique nique en bois. Je reconnu immédiatement la fille aux cheveux de la même couleur que son élément, et à sa gauche il ne pouvait s'agir que de l'élu de l'eau. J'ai attrapé un plateau et une assiette de carottes rapés, puis je me suis approché d'Ilona qui se servait en frite.

Quatre [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant