Chapitre 25: Élise

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Le maréchal Petrov et le général Windsor étaient en train de tenir une conférence de presse malgré leur fatigue physique et mentale, eux aussi s'étaient durement battus contre les démons. Heureusement qu'ils ne s'en sortaient qu'avec des égratignures et des griffures, rien de bien grave en somme. Les journalistes et les riverains curieux étaient sortis de partout peu de temps après que les deux hauts gradés eurent fini de rendre leur rapport aux différents chefs d'États, tous étaient heureux de savoir Samaël mort et son enfer détruit. Des médecins de la croix rouge étaient venus nous chercher au pied du cratère, nous avions besoin de soin, surtout James qui souffrait d'une belle entorse à la cheville gauche, et de nombreuses égratignures et plaies. Ilona était épuisée, et était allongée sur un brancard dans une ambulance le regard vide tourné vers le plafond, elle était persuadée que la mort de Liam était sa faute. Elle nous avait décrit tout ce qu'il s'était passé sous terre dans les moindres détails, et, pour elle, s'il elle n'avait pas demandé à Liam qu'ils détruisent eux même les enfers, il serait encore en vie, à nos côtés. Nous lui avions assuré, avec James, que c'était faux, cette décision ils l'avaient pris ensemble. Liam était au courant du risque, et aucun d'eux n'aurait pu prévoir l'arrivée surprise d'autant de démons. Et puis s'ils n'avaient pas détruit les enfers, moi et James aurions eu beaucoup plus de mal à tuer Samaël. Mais elle ne voulait pas nous entendre, elle était persuadée que c'était de sa faute. J'espérais que Bianca viennent la rassurer rapidement, la calmer, et lui assurer que ce n'était en rien sa faute, qu'elle se trompait. S'il y avait bien une personne capable de la convaincre, c'était bien Bianca. James, quant à lui, était resté silencieux la plupart du temps, je savais que c'était tout aussi dur pour lui. Il était le leader de notre petit groupe, et à ses yeux Liam était le petit frère qu'il aurait rêvé avoir, s'en parler que c'était la première fois qu'il affrontait le deuil. Pour moi, je savais que je ne m'en remettrais pas tout de suite, mais que ce serait plus facile pour moi que pour les deux autres. J'avais déjà perdu mon père et deux de mes grands-parents quand j'étais petite, alors faire son deuil malheureusement, je savais faire.

Soudainement j'entendis les médecins hausser le ton, même si je ne comprenais pas un traître mot de ce qu'ils disaient. Je remarquais également que les cinq militaires qui assuraient notre protection se rapprochèrent de nous. Et c'est là que je les vis, armés de leurs caméras et de leurs micros, certains de ces vautours s'étaient faufilés jusqu'à nous. Je grognais assise sur le bord d'un lit je leurs tournais le dos, et les laissaient piailler sur les militaires pour qu'ils puissent nous voir, ou nous parler ou je ne savais quoi d'autres.

- Super, les vautours sont là.

James qui était allongée dans le brancard où j'étais assise, replaça doucement une de mes mèches de cheveux.

- T'inquiète pas les militaires vont les repousser, et ils sont trop loin de nous pour qu'ils puissent faire quoi que ce soit. Leurs photos seront floues à cause de la distance.

- Ouais tant mieux. lui souris-je.

Je voulais le revoir sourire, mais ce serait long avant qu'il ne m'en adresse un nouveau. Je n'aimais pas le voir triste, j'avais l'impression d'être impuissante. Je ne pouvais que m'assurer que James et Ilona prennent soin d'eux, qu'ils ne s'oublient pas.

- Vous voulez faire quoi en rentrant ? Une douche ? Manger ? leur demandai-je n'aimant pas le silence qui s'installait entre nous.

Après tout, quand nous n'avions plus eu de nouvelles de James, Ilona et Liam m'avaient aidé à me changer les idées, même si la situation était différente je voulais faire de même. Liam n'aimerait pas que l'on se morfondre. Non, notre petit Liamchou n'aimerait pas ça du tout. Ma gorge se noua en pensant à lui. Oui il me manquait. Il me manquait beaucoup. Mais il fallait aller de l'avant, je me persuadais. Je n'avais pas envie de faire une dépression. Pas encore. J'en avais faite une à la mort de papa, et maman aussi, la pauvre Hélène s'était retrouvée seule et je m'en était longtemps voulue, c'était surement pour cela que l'on était si proche. Et je ne voulais pas que mon petit ami et ma meilleure amie en fasse une aussi.

Quatre [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant