Chapitre 5 : la réponse fait mal.

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Les deux post-it attirent mon attention. Je les ramasse, et évidemment, ce sont deux mots de la personne. Je ne sais même pas si c'est quelqu'un que je connais, une fille, ou même un garçon. J'aurais pensé que c'était Eleanor, mais si ça avait été elle, les jolis mots se seraient arrêtés.

- Qu'est-ce que c'est, me demande Ed ?
- Rien, une connerie.

Je lui réponds sans aucune conviction, dans mes pensées. Je mets les post-it (sans les froisser) dans ma poche arrière de jean, fais ce que j'ai à faire dans mon casier, et continue à marcher avec Ed dans l'enceinte du lycée. Il me parle, mais je n'écoute que d'une oreille, à peine. Je ne sais pas si ce sont vraiment des « conneries » ces mots, et j'aimerais que ça ne le soit pas. J'aimerais au moins pouvoir lui répondre, mais je ne peux pas. Et d'ailleurs, comment est-ce que la personne peut mettre ses mots dans mon casier ?

J'arrive enfin chez moi, seul, après une journée passée à me retenir de regarder les mots qu'on m'adresse. J'étais tout le temps entouré, même en cours je n'osais pas les lire par peur qu'un des professeur me les prenne et les mette à la poubelle.
Je pose mon sac, sors enfin ces post-it, me jette dans le canapé, ferme les yeux un instant, et les lis enfin. « Tu ne me remarques même pas... » et « Tu fais raviver cette flamme en moi. Tu me sauves. Merci. », m'arrivent en pleine gueule sans que je m'y attende. Je rends à la fois malheureuse et heureuse une personne totalement inconnue, chose qui m'énerve profondément. J'aimerais tellement pouvoir lui répondre, sous une forme ou une autre...
Et pendant des heures et des heures je réfléchis à un moyen de lui parler. Des tas d'idées toutes plus folles les unes que les autres se bousculent dans mon crâne, mais aucune n'est plausible. C'est dans ces moments là que je voudrais quelqu'un à qui le dire, mais je n'ai pas envie qu'après ils se mêlent de cette histoire. C'est mon jardin secret si on veut, et ils n'ont pas à y fourrer leurs nez. Au final, même après toute une soirée à être assis sur mon canapé noir, sans bouger de ma place, je n'ai encore rien trouvé de concret. Je souhaiterais appeler quelqu'un, comme l'un de mes parents, mais je n'ai pas une relation fusionnelle avec eux, et ça restera très certainement de la sorte jusqu'à la fin de ma vie. Et pourquoi ne pas demander à Zayn ? Au passage, il ne m'a toujours pas présenté son meilleur-ami, Niall. Je l'appelle, et il décroche tout de suite, à ma plus grande satisfaction.

- Allô, Harry ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Salut Zayn... Pardon de te déranger à 21h15 du soir, mais est-ce que tu pourrais passer chez moi ?
- Pourquoi faire ?
- J'ai vraiment besoin de parler et j'avais pensé que peut-être...
- J'arrive.
- Mais tu ne connais...

Mais il raccrocher avant que je ne finisse ma phrase, encore. Il ne connaît pas l'adresse de ma maison, et j'habite dans un coin un peu reculé de la ville. Au moins, c'est calme et reposé, on peut dormir sans être dérangé.
Soudain, la sonnette retentit. Ce n'est pas lui, quand même ?
Je vais ouvrir et effectivement, Zayn se tient debout dans l'encadrement de ma porte.

* * *

Finalement, Zayn est resté dormir chez moi. Nous avons parlé toute la nuit, et j'ai pu lui raconter en toute tranquillité l'histoire des mots secrets. Il m'a conseillé de moi aussi, mettre un post-it dans mon casier. Je sais que la personne ouvre mon casier pour y coller la bande collante sur une paroi de mon espace personnel, et je vais donc faire la même chose. Étant donné que nous commençons à 8h en ce dernier jour de cours, nous allons essayer d'arriver vraiment en avance pour y mettre le mot, en espérant que la personne le voit avant le week-end.

Nous arrivons devant le lycée à 7h30. Il est tôt, nous sommes horriblement fatigués, mais nous devons tenir le coup. Je dormirai en cours, ce n'est pas un problème ça. Surtout que cet après-midi on a foot, alors il faut que je sois un minimum en forme pour jouer.
Dix minutes passent, quelques élèves sont déjà là, les portes de l'établissement s'ouvrent, et nous entrons les premiers. À peine nos pieds sont en contact avec le sol du bâtiment, que nous courrons à moitié pour nous rendre devant mon casier. Arrivés à destination, j'ouvre la porte et suis content de m'apercevoir qu'aucun mot n'y a été mis, qu'aucun post-it n'y est déjà. Le peu de joie qui s'empare de mon corps me fait l'effet de vitamines qui agissent tout de suite. Fier, je colle sur la fameuse paroi de mon casier mon propre mot. Ma propre réponse. J'en suis vraiment content, d'avoir ne serait-ce qu'une chance de lui parler. Avant de retourner dehors avec Zayn, je lis une dernière fois les quelques mots qui trônent sur mon simple bout de papier « Qui es-tu ? ».

Il est maintenant 10h du matin, et j'ai pu dormir environ 30 minutes de plus. Au total, Zayn et mois avons dormi une heure et demi cette nuit. Au début on voulait faire nuit blanche, mais on s'est souvenus que l'après-midi nous avions sport et nous ne voulions pas prendre le risque de nous endormir en courant à cause de la fatigue. J'ai vu, à plusieurs reprises, Zayn se passer la main dans ses cheveux noirs en baillant et fermant les yeux. Et j'avoue que moi aussi j'ai souvent mis la main dans mes boucles, en faisant exactement la même chose. Mais lui et moi sommes forts, et on a quand même hâte de voir si la personne à répondu.

Mon nouvel ami et moi traversons les grands couloirs de se lycée d'un pas pressé, quand au même moment, un blond qui se trouve dans notre classe, irlandais il me semble, appelle Zayn. Ce dernier se retourne, et le garçon qui ose nous déranger court dans notre direction.

- Zayn, tu m'abandonnes ou quoi ?
- Non pas du tout Niall. Mais justement, je voulais te présenter Harry. Tu sais, celui dans notre classe.
- Bonjour, Harry !
- Salut. Zayn m'a beaucoup parlé de toi, et j'avais hâte de faire ta connaissance. À en croire ce que mon pakistanais préféré disait, tu es la personne la plus géniale du monde !

Mes paroles sont accompagnées de mon rire, chose que je fais rarement avec des personnes que je ne connais pas. Mais bon, je veux bien faire une exception pour le meilleur-ami de Zayn. Ce dernier et moi invitons Niall à venir à mon casier avec nous, pour y découvrir la potentielle réponse qui m'attend peut-être. Arrivés là où on le voulait, le stresse monte. J'ouvre la porte de mon casier, et comme prévu, un post-it jaune vole jusque par terre. Je le ramasse, et les mots qui y sont écrit me vont droit au cœur, me le brisant un peu au passage sans que je ne sache pourquoi. Je suis légèrement déçu, et mes deux amis en face de moi le remarquent. Du coup, ils prennent l'initiative de lire le mot qui est entre mon pouce et mon indexe droit. « Je suis quelqu'un qu'il ne vaut mieux pas que tu connaisses. Nous sommes différents. »

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SALUUUUUUT. N'hesitez pas a me dire ce que vous en pensez, et de voter surtout !

Lovelove,

Coeurs & coquelicots.

Mots dans le casier.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant