Chapitre 14 : une promesse est une promesse.

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On ne se quitte pas, on ne veut pas gâcher le moment que nous partageons. Ça fait quelques minutes qu'on est dans les bras l'un de l'autre, et pourtant on ne s'en lasse pas. Le temps passe légèrement, et je me demande s'il ne s'est pas endormi sur moi. Doucement, je lui chuchote son prénom à l'oreille.

- Louis ? Tu dors ?

Il ne répond pas. Je crois qu'effectivement, il dort. Je regarde d'un coup d'œil l'heure, et je constate qu'il n'est que 22h20. Il s'endort tôt, Louis. Je l'attrape doucement comme une princesse, (ma princesse) et l'emmène dans ma chambre. Arrivé là, je l'allonge dans mon lit, lui enlève ses vêtements et le laisse en caleçon. Je revois toutes ses blessures et je culpabilise. J'aurais tellement aimé pouvoir le protéger à ce moment-là. En pensant à ça, je me mets aussi en boxer, et me glisse sous ma couverture. C'est un peu froid sur le coup, mais je me réchauffe vite. Je suis sur le dos, mes doigts entrelacés sur mon ventre, je regarde le plafond. Je réfléchis à Louis, ce qu'il pourrait se passer ensuite. Ça se trouve, quand on va se connaître au fur et à mesure, on va se détester. On ne va pas arriver à se supporter. Mais ça m'étonnerait, il m'a l'air d'être un garçon génial, sous sa carapace. Puis soudain, je sens que Louis bouge, il remue tout son corps pour finalement... se coller contre moi. Ça me fait sourire, parce qu'en le voyant aussi endormi, je le vois apaisé. Et je suis fier de moi, d'arriver à le mettre en confiance comme ça.

Puis je me réveille. J'ouvre les yeux, et tapote la place à côté de moi : rien. C'est vide. Je tourne la tête vers mon réveil : 4h32. Je m'assois dans mon lit, allume ma lampe, et me frotte les yeux en soufflant. Pourquoi est-il parti en pleine nuit ?

Mon réveil sonne, et je le tape carrément dessus pour pouvoir l'éteindre. Depuis que je me suis réveillé dans la nuit, et que j'aie découvert que Louis s'était enfui, je ne me suis pas rendormi. Je me posais trop de questions pour que j'arrive ne serait-ce qu'à fermer les yeux. Il est 7h, et j'ai juste envie de ne pas aller en cours, juste de ne rien faire de ma journée. Mais finalement, je baisse les paupières pour apprécier un peu plus ce silence qui couvre ma maison. Ce silence qui m'était à la base apaisant, et au fil du temps, qui m'est devenu énervant. Mais là, maintenant, à cet instant, j'aimais qu'aucun bruit ne pointe le bout de son nez.
Je rouvre les yeux, à cause de mon téléphone qui vibre en continu. Quelqu'un m'appelle. Qui ose me déranger ? Je regarde mon mobile, et suis extrêmement surpris en voyant le nom qui s'y affiche : Louis. Je suis sûr et certain de ne pas lui avoir demandé son numéro encore, ni que lui l'ait fait. Je regarde de nouveau l'heure en décrochant, et... 8h s'affiche. Merde, les cours. Je me lève vite, et cours vers la salle de bain. Mais dès que j'entends la voix de Louis, je ralentis automatiquement. Comme si mon corps devait s'arrêter obligatoirement, au risque de tomber en entendant juste la mélodie de sa voix. Et c'est bizarre, parce que c'est la première fois que ça m'arrive, et ça me fait un peu peur.

- Harry, je suis désolé d'être parti. Seulement, je... je ne pouvais pas rester. C'est une longue histoire. Désolé. Ne m'en veux pas, s'il te plaît. Ne te pose pas de question, et ne m'en demande aucune non plus. Ça m'arrangerait pour dire vrai. Bon, je te laisse. On se voit sur le banc où tu es venu pour la première fois me parler, à la récré.

Et il a raccroché. Son message était court... simple, mais efficace. Je jette mon téléphone sur mon lit et recommence à courir vers ma baignoire pour prendre ma douche. Après ça, je me « prépare » (même si c'est plutôt du grand n'importe quoi), me brosse les dents, mets mes chaussures, et roule le plus vite possible vers le lycée. Quand j'arrive, il est 9h15, mais... la porte est fermée. Je ne peux pas rentrer. Je souffle pour la deuxième fois de la matinée, et m'en vais me balader. Je prends une clope dans mon paquet, et direction le parc. J'y vais à pieds, histoire de décompresser un peu, et de pouvoir réfléchir à l'appel de Louis il y a un peu plus d'une heure. J'allume ma cigarette, et je fume. Je recrache la fumée, et je sens ce poison me faire mourir encore un peu plus de l'intérieur, mais tant pis, c'est trop bon pour que j'arrête. Je traverse une ruelle, et j'entends des voix de garçons. Ce sont des insultes, des reproches. Je m'arrête, et tends l'oreille pour mieux entendre ce qu'il s'y dit.

- Petite merde, on t'avait dit qu'on voulait plus te recroiser, sinon on te taperait encore plus. Sale PD, dit l'un.
- Tu sers à rien, tu devrais mourir. Rends-nous service et suicide-toi, ça nous évitera la prison à nous tous, dit l'autre.

Sans attendre plus longtemps, je m'avance furieusement vers les détenteurs de ces paroles et je sens ma colère monter encore et encore. Puis, ma rage bât tous les scores quand je suis devant eux, et que je vois Louis, mon Louis, allongé par terre, recroquevillé sur lui-même. De là, je laisse ma clope tomber sur le sol et je commence à gueuler.

- Laissez-le tranquille ! Je vais tous vous arracher les couilles si vous ne touchez qu'à, ce serait-ce, qu'un cheveux de lui !
- Tu veux vraiment te mesurer à nous ? Cinq contre un ça devrait être rapide.

Je ne réponds pas, et mets un coup de point en plein dans le nez de celui qui m'a dit ça. Je le vois brièvement projeté à terre, mais je me retourne plutôt vers Louis qui s'est relevé en se tenant le ventre, et en gémissant un peu à cause de la douleur. Je le prends vite dans mes bras, comme hier soir, et m'enfuis vite de cette ruelle. Il est léger, et je cours vite, donc ça va. Je trouve un raccourci et l'empreinte pour échapper aux quatre cons qui nous suivaient. Je les entends s'arrêter pas très loin, et se demander où on était passés. Puis, l'un deux cri « si on vous retrouve, vous êtes morts, c'est une promesse ».
Doucement, je pose Louis par terre, mais il glisse le long du mur et s'assoit. Je m'accroupis à ses côtés, et je commence à m'inquiéter pour lui. J'ai peur que ses blessures soient de nouveau rouvertes.

- Louis, viens dans mes bras. Je vais t'emmener à l'hôpital.

Il fait ce que je lui ai demandé, et je retourne avec mon Louis dans les bras jusqu'à la voiture. De là, je le pose sur le siège à côté de moi, et je vais à la place conducteur. Puis je roule, roule, et roule, jusqu'à l'hôpital. Le trajet me semble interminable. C'est horrible d'entendre ses gémissements de douleur de la part d'une personne importante à nos yeux.

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Pardon pour tout ce temps d'attente, vraiment. Mais je n'avais pas d'inspiration, pas le temps, et surtout pas l'envie d'écrire sur cette fiction. Il me manquait totalement la motivation. Mais bref, je reviens avec un nouveau chapitre. Un peu court, j'en conviens, mais avec pas mal d'action.

Dites moi ce que vous avez pensé de tout ça, ce que vous pensez qu'il va se passer ensuite (c'est super important ça), et même votre vie si vous en avez l'envie.

J'espère que vous me suivrez toujours malgré mes absences... ♥

Cœurs & coquelicots.

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