Chapitre 12

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À dix-huit heures tapantes le soir même, tout le monde était prêt. Livaï, Erd et Eren étaient déjà sur leurs chevaux respectifs, Auruo avait son pied coincé dans son étrier, et Moblit, accompagné de Petra et Josh, essayait tant bien que mal de harnacher sa monture et celle d'Hanji à leur charrette de matériel - qui contenait désormais quelques curiosités technologiques venues de l'entrepôt souterrain de leurs hôtes. Le jeune homme se demandait bien à quoi pouvait servir une tronçonneuse, mais il décida d'en aviser Josh plus tard. Il n'était pas aveugle, et même si les tentatives de rapprochement du militaire avec la jolie rousse étaient peu efficaces, c'était tout de même beau à voir. Et drôle aussi. Il ne savait vraiment pas s'y prendre. Ou était-ce la jeune femme qui déstabilisait tous les hommes qui passaient sur son chemin? Moblit pouffa tout seul. 

- C'est à étudier... murmura-t-il. Puis il flatta affectueusement l'encolure de son destrier et posa ses mains sur les joues douces de l'animal. Pas vrai Miko qu'elle est belle tata Petra?

- Pfffrt! répondit le jeune étalon blond, tout joyeux.

Moblit eu un brusque mouvement de recul et fit la grimace.

- Mon pauvre Miko, t'as vraiment une haleine de poney.

L'animal lui donna un coup de museau dans la joue, l'air vexé.

- Eeeh c'est pas de ma faute mon beau, s'offusqua faussement Moblit. Si t'arrêtais de croquer dans tout ce qui te passe à portée de dents aussi.

L'étalon fit une moue mi-boudeuse mi-espiègle. Sa curiosité n'avait d'égal que son amour pour la nourriture, et son maître le savait très bien. Ce n'était sûrement pas un petit problème d'haleine qui allait l'affecter.

*

Quelques longues minutes plus tard, toute la petite équipe fût prête. Hanji vint leur dire au revoir, toute excitée à l'idée de découvrir un nouveau monde dans les heures à venir. Elle portait un harnais et un sac à dos, ainsi qu'un drôle de casque. Les militaires lui avaient dit que c'était pour se protéger du bruit. Ils lui avaient aussi précisé de n'ouvrir son sac à dos sous aucun prétexte, sans pour autant en préciser le contenu. Ils préféraient éviter de lui dévoiler cette information avant qu'elle ne soit installée dans l'hélicoptère et en route pour le continent. Ils ne pouvaient prendre le risque de repartir sans elle. Toute leur mission n'aurait servi à rien. Des gens, chez eux, comptaient beaucoup sur ses connaissances. Des malades, hommes, femmes, enfants, qui, sans ce nouvel espoir, n'auraient plus beaucoup de temps devant eux. Et ils ne pouvaient décemment pas laisser passer une chance de les sauver pour un stupide parachute. Ça, certainement pas.

- Miss Hanji vous venez? s'enquit le général Presler en s'approchant de la petite troupe.

La jeune femme hocha vigoureusement la tête et, avant de le rejoindre, alla ébouriffer la crinière de son cheval. Il allait lui manquer.

- Ne vous inquiétez pas Cheffe, je prendrais soin de lui, la rassura Moblit en caressant la robe ambrée de l'animal.

- Merci, Moblit.

La jeune femme lui sourit, confiante, et salua le petit groupe de la main avant de tourner les talons. Elle entendit Livaï donner le signal du départ dans son dos, et elle se retourna un instant pour voir les cavaliers s'enfoncer au galop dans l'épaisse forêt. Elle eut un petit pincement au cœur en les voyant disparaître. Elle priait de tout son cœur pour qu'aucun des "au revoir" échangés il y a peu ne dissimule un adieu.

Son inquiétude fût cependant de courte durée. Devant elle ne tarda pas à se dresser, rond et encore plus étrange que dans ses rêves les plus fous, un engin d'un noir sale moucheté de multiples éclaboussures marrons. L'hélicoptère.

Eremin - Mon ange gardien : TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant