Scène 9 : Le ballet des émotions

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Ne voulant pas déshonorer sa promesse faite à Elsa, la styliste arriva à Brooklyn pour ensuite se rendre au Metropolitan Opéra. Aller voir un ballet de danse pour Jessie signifiait une sorte de teste que lui faisait faire Elsa à leur amitié.Rien qu'à la pensée de filles en tutus rose ou bleu pale lui tira une grimace d'incompréhension. Elle aimait essentiellement les domaines artistiques où on utilisait son imagination et où fabriquaient les choses avec ses mains. L'agent l'invita à rentrer, le repas était tout juste mis au four.

- Jessie ne fait pas cette tête d'enterrement, je ne vais pas t'envoyer aux bagnes tout de même. S'offusqua l'agent.

- Je sais...ce n'est pas que je n'aime pas le spectacle en soi. Mais voir des types en collants plus que moulant. Lui montra t-elle d'un signe explicite. N'est pas le genre de spectacle que j'aime visionner.

- Pour une artiste dite ouverte aux autres arts, tu es bien fermé sur le sujet de la danse classique.

- Ok, je ferais un effort pour toi. En espérant que ce ne soit pas une musique assommante.

- Vous recommencez Mlle W. ! La réprimanda t-elle de son index.

- Promis, je me tais jusqu'à la fin du spectacle.

- Bon, je voulais te montrer ma bibliothèque pendant que ça cuit. Tu me suis.

- Je croyais que c'était celle de ton salon. Elle est déjà pas mal fournis. En regardant l'immense cadre recouvert de livre sur des étagères.

- Et bien non, elle se trouve dans une autre pièce. Celle là c'est pour mes livres préférés. Je n'ai pas eu le temps de te montrer toute la maison l'autre fois après le match. Repensa t-elle à ce fameux matin où elle eut sa première gueule de bois. Je voudrais te montrer l'endroit qui m'inspire pour ma créativité. En faisant référence à l'écriture de son roman policier.

Elsa l'emmena dans une pièce agréable style cosy chic. Un fauteuil de deux places prenait refuge dans un coin, les murs recouverts d'étagères du sol au plafond donnèrent le tournis à la styliste. Ses yeux parcouraient l'ensemble de la bibliothèque avec intérêt.

- Waouh c'est la plus grande bibliothèque personnel que je n'ai jamais vu. Dit Jessie admirative.

- Je les collectionne depuis ma tendre enfance. Mon père me lisait des histoires de conte de fée en m'appelant sa princesse. Dit Elsa toute émue à ce souvenir lointain.

- Moi je n'ai jamais aimé les contes de fées. C'est toujours pareil, ils finissent avec « Ils se marièrent, eurent beaucoup d'enfants et sont heureux jusqu'à la nuit des temps. » Comme si cela pouvait exister en vrai. Se moqua t-elle ouvertement à ses récits d'enfants.

- Oh Jessie, tu penses sincèrement que ce n'est qu'utopie de rêver au prince charmant ?

- Elsa soit honnête, tu as connue des déceptions tout comme moi du côté coeur. Est-ce que tu crois sincèrement que tu le trouveras en t'enfermant dans ces idées saugrenues ?

- Je préfère imaginer que ce soit le cas que d'être aussi pessimiste que toi Jessie. Ta mère ne t'a jamais lu un livre qui t'ai donné envie d'y croire.

Le visage de Jessie se durcie sans qu'Elsa ne puisse comprendre ce volte face.

- Enfant, je n'aimais pas les contes point final ! Dit elle de sa voix cassante.

L'agent littéraire avait envie de lui demander pourquoi s'être refermé ainsi. Or son four l'appeler à l'autre bout de la cuisine. Elsa se précipita pour sortir le plat de macaroni cramé sur le dessus.

Les barrières de l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant